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Le générique, c’est presque automatique !

Le 02 décembre 2016 par Bruno Veillon

Combattre les idées reçues sur les médicaments génériques. C’est le but d’une campagne d’information lancée en Lorraine. Les Vosges font figure de bon élève puisque 85 % de remplacement des classiques par des substituts, soit mieux qu’en France.

Petit récapitulatif. C’est quoi le médicament générique ? Quand il débarque en France en 1996, il a plutôt mauvaise presse. Il suscite la méfiance des utilisateurs : est-il aussi efficace que le médicament original, appelé princeps ? N’y a-t-il pas de risque pour la santé ?

Avant de répondre, il faut prendre en compte l’intérêt économique représenté par l’utilisation des médicaments génériques. L’Assurance Maladie, première concernée, est claire sur le sujet. Qui dit médicament moins cher, dit remboursement moindre. ” Un médicament générique est en moyenne 30 % moins cher “, explique l’Assurance Maladie. Plus de 7 milliards d’euros d’économie depuis 2000.

Depuis 2012, il n’est plus possible pour un patient de refuser un générique, dont les pharmaciens sont obligés de faire la proposition, sauf si le médicament s’avère ” non substituable “. Si malgré tout le patient refuse, ce sera à lui d’avancer les frais, avant de se faire rembourser dans un second temps par la Sécurité Sociale.

L’Assurance Maladie souhaite donc remettre les pendules à l’heure, et rappelle en Lorraine quelques principes de base concernant les génériques. D’abord les génériques possèdent le même principe actif, en même quantité et bioéquivalence (comprenons le comportement de la molécule dans l’organisme) que le médicament d’origine. Seuls changent le packaging, le goût et la forme des médicaments concernés.

La question des excipients intéresse les personnes allergiques qui craignent souvent des effets secondaires inattendus. Or, là aussi, il s’agit d’une idée reçue, que réfute l’Assurance Maladie. 

Un médicament low-cost ?

” Il n’y a pas plus d’excipients à effets notoires que dans le médicament d’origine, s’ils n’en sont pas absents tout simplement “, précise-t-elle dans un document qui rappelle également que les substances utilisées subissent le même parcours de vérification et de tests avant de décrocher le saint graal : l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). 

Diverses études ont aussi démontré que le médicament générique est aussi efficace que le médicament d’origine et n’a pas plus d’effets secondaires : rapport IGAS en septembre 2012, étude Cohorte en 2013…

Malgré toutes ces précautions, le générique passe encore souvent pour un médicament low-cost. Force est de constater que sur ce point les autorités sanitaires se veulent extrêmement strictes : l’obligation de qualité est exactement la même entre le générique et le princeps. 

Les contrôles sont réguliers : 200 inspections de fabricants pharmaceutiques se déroulent chaque année en France et même au-delà des frontières, puisque 1 000 sites de fabrication de substance ont été inspectés hors Union européenne depuis 2008 par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé.

Des précautions qui semblent parfois vaines, tant les idées reçues persistent en France alors que chez nos voisins européens, la pilule est avalée depuis longtemps… En Allemagne et au Royaume-Uni, les génériques représentant 3 boîtes sur 4, alors qu’en France ils ne concernent que 3 boîtes sur 10.

L’information sur ces médicaments pourrait encore progresser : seulement 47 % des patients et 64 % des médecins généralistes savent qu’il existe des médicaments génériques qui soignent le cancer.

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