Accueil > Actu > Économie / entreprise > L’artisan : le maillon du réemploi dans les Vosges !

L’artisan : le maillon du réemploi dans les Vosges !

Le 14 mars 2017 par Jordane Rommevaux

À l’occasion de la semaine des artisans du 10 au 17 mars, coup de zoom sur des professionnels qui connaissent leur métier comme leur poche. Zingueur, couvreur, pâtissier… Ces Vosgiens sont les gardiens d’un savoir-faire indispensable.

On connaît tous cela. Un appareil ne fonctionne plus, on le jette. Une pièce à changer ? Tant pis on remplace. C’est plus rapide et certainement moins cher. Mais pas toujours très écologique. Ces appareils produisent des montagnes de déchets et leur transport nécessite l’utilisation de camions qui génèrent de la pollution.

La solution : faire réparer. Les métiers du réemploi trouvent un regain d’intérêt. Réparateur, recycleur,…. Les artisans ont la cote. Moins de déchets, moins de consommation. Selon un sondage de 2016 (institut Think) 87 % des Français ont une image positive des artisans.

Tous les secteurs de métiers sont concernés, même les plus inattendus. Par exemple, dans le recyclage automobile. Jean-Marie Viry est un entrepreneur plein d’idées dans les Vosges. Il a mis en place en 2011 une filière unique dans le Grand Est de recyclage des pots catalytiques. À la sortie des moteurs, ces dernier sont chargés de décomposer les éléments nocifs des gaz d’échappement (monoxyde de carbone, oxydes d’azote…), en molécules moins polluantes (eau, dioxyde de carbone…) Seul point noir, leur recyclage en fin de vie.

« Le pot catalytique contient un bloc de céramique où se situent des métaux rares comme le palladium, le rhodium et le platine. Ces blocs une fois récupérés sont envoyés au Texas, l’un des cinq centres mondiaux capables d’extraire ces métaux rares. Fondus en lingots, ils sont ensuite employés dans la fabrication automobile, les implants dentaires et la confection de bijoux d’art ! », précise le spécialiste, également expert auprès du Ministère de l’intérieur à ce sujet.

« 35 % de la demande mondiale pour ces matériaux sont comblés par le recyclage » plutôt que de l’exploitation minière. Une démarche propre qui limite les dégâts sur l’environnement.

Auparavant, Jean-Marie Viry dirigeait la société Vosges Occas’ à Pouxeux qu’il a depuis transmise à deux de ses employés, spécialisée dans la réparation et le recyclage de pièces automobiles des VHU (véhicules hors d’usage). Un travail de fourmis pour remettre en état de marche ces morceaux d’anciens véhicules, plutôt que de les voir partir à la casse. Là encore, un vrai intérêt tant pour l’environnement que le portefeuille du consommateur. Le réemploi a le vent en poupe.

Ces transformateurs de proximité sont un maillon de la chaîne d’une meilleure prise en compte du développement durable. À l’occasion de la Semaine des artisans, Christophe Richard, président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Vosges, lui même artisan menuisier, met en avant cette approche : « Il faut éviter d’aller chercher loin ce qu’on peut trouver tout près. L’artisanat c’est la filière courte, la proximité en commerce d’alimentation, service et bâtiment… Ça évite les marchandises qui circulent et ça conserve l’emploi en proximité. L’artisanat c’est l’anti-délocalisation ! »

Et ça marche même chez le boucher-charcutier ! À Épinal, la maison Durupt veille à son impact environnemental : « Je propose des sacs isothermes à mes clients plutôt que des sacs en plastique ou encore des sacs en papier, qui sont recyclables. J’achète la viande dans la région pour le porc et l’agneau, sauf pour le veau qu’on ne trouve que dans l’ouest de la France. Je travaille avec la filière Bleu Blanc Cœur dont la charte précise que les animaux sont nourris sans OGM », illustre Fabien Durupt, boucher-charcutier-traiteur.

Mais de là à tout consommer localement, il y a un pas difficile à franchir. « Le meilleur des choix, ce serait qu’on consomme local, confirme le président de la CMA. Il y a des moments où ce n’est pas encore possible. Dans un monde utopique, on produirait tout l’alimentaire dans les Vosges. La balle est dans le camp des consommateurs également. Il faudrait qu’ils pensent à aller chercher tout prêt ce qu’ils cherchent loin. On ne peut pas nier qu’internet fait beaucoup de tort là-dessus. »

Pour répondre à ce manque de visibilité, le Conseil départemental et la Chambre de l’artisanat et des métiers lancent l’opération Je suis artisan – Je vois la vie en Vosges. 8 200 stickers seront collés sur les véhicules et les vitrines des entreprises artisanales vosgiennes. De quoi rappeler aux consommateurs le lien entre l’artisanat et le territoire local.

Des artisans qui se sentent aussi oubliés, termine Christophe Richard : « Aucun des candidats à la présidentielle ne parlent assez des artisans ! Ils occultent un secteur de 1,3 million d’entreprises, le plus gros employeur de France, qui peut améliorer le contexte économique et de l’emploi. »

Valoriser le verre

Du verre que vous jetez dans les conteneurs transformé en bijoux d’art ou en pièce de collection ? Eh oui, en voilà une belle manière de réutiliser le verre plutôt que d’en faire un déchet. Un Compagnon et Meilleur Ouvrier de France vosgien, Eddie Legus, réfléchit à l’idée de la mise en place d’une structure de formation aux arts verriers dans le cadre de l’insertion en utilisant le recyclage.

En attendant, c’est à Plombières-les-Bains qu’il a ouvert les portes d’une école de verrerie d’art au chalumeau unique en France. Il fait appel actuellement à la générosité des internautes pour la mise en place de ce projet. À découvrir sur :

fr.ulule.com/ecole-verrerie-dart

L’artisanat vosgien en chiffres

  • 8 600 entreprises artisanales dans les Vosges
  • 960 créations d’entreprises artisanales en 2016
  • soit 355 entreprises supplémentaires par rapport à 2015
  • 72% des entreprises artisanales sont situées en milieu rural
Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin