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Le Salon Cousu de fil rouge de Thaon les Vosges tisse son renouvellement

Le 10 novembre 2025 par Jonathan Blanchet
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Le salon dédié aux métiers d’arts textiles et mode continue d’évoluer. Après avoir intégré l’univers de la petite enfance, l’événement organisé par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Grand Est va développer davantage sa dimension culturelle pour attirer plus largement.

Cousu de Fil Rouge entre dans sa neuvième édition cet automne… à une subtilité près. Si le Covid n’était pas passé par là, le rendez-vous des métiers d’arts textiles vosgien aurait dû profiter de 2025 pour célébrer sa dixième année. De fait, « on a pensé cette édition comme un anniversaire et un vrai renouveau » affirme Sophie Muller, arrivée cette année à la co-organisation de l’évènement comme référente métiers d’art. Le 21 novembre prochain, Cousu de Fil Rouge lèvera donc le rideau sur une édition qui embrasse plus largement une dimension culturelle pour amener à une réflexion salutaire sur la filière. Habitué à prendre place dans la Rotonde de Thaon-les-Vosges, le salon des métiers d’arts textiles et de la mode organisé par la CMA Grand Est investira pour l’occasion et pour la première fois le théâtre du bâtiment en forme de Croix de Lorraine afin d’accueillir un cycle de tables rondes. Des temps d’échanges et de réflexion qui reviendront aux racines textiles du territoire et évoqueront l’avenir de la filière. On y retrouvera notamment l’écrivain vosgien Gilles Laporte, reconnu pour ses romans historiques pour une conférence sur l’histoire et l’évolution du textile ou une intervention du label Vosges Terre Textile sur les enjeux de la filière à l’heure de la « fast fashion »… pour imprimer une tendance durable sur les achats de prêt-à-porter.

SUSCITER DES VOCATIONS

Un témoignage essentiel pour un salon qui se positionne comme un ardent défenseur du savoir faire métier et qui entend plus que jamais créer des vocations. Le vendredi après-midi, l’auditorium de 850 places sera d’ailleurs réservé aux collégiens pour écouter des témoignages de professionnels et apprenants du secteur. « Cela n’avait jamais été fait » précise Géraldine May, chargée d’événementiel et co-organisatrice du salon. « Dans les dix ans à venir, 25 % des entre- prises artisanales seront à céder ou à reprendre. Il faut leur permettre de, peut-être, se tourner vers ces métiers-là. C’est un enjeu crucial » détaille Christophe Richard, président de la CMA Grand Est. L’espace formation se verra d’ailleurs renforcé avec quatre établissements, qui s’installeront sur une surface plus importante. Pour la première fois, la licence professionnelle métiers de la mode enseignée à la Faculté de sciences et de technologies d’Épinal sera représentée. Pour l’occasion, l’établissement proposera la reconstitution d’un mini atelier de création. Avec lui, on retrouvera les lycées Paul Lapie de Lunéville, reconnu pour son enseignement de la broderie perlée, Émile Gallé (Thaon-les-Vosges) et Pierre Mendès-France (Épinal), qui continuent de répondre présents. Ils profiteront de l’endroit pour proposer des démonstrations de moulages et de couture. Une dimension ludique renforcée que l’on verra aussi chez Evodia, l’organisme vosgien d’optimisation des déchets ou auprès de l’Unacac, l’Union nationale artisanale de la couture, qui y ira aussi de ses démonstrations sur son stand.

LA MAROQUINERIE, LE BIJOU ET LA DÉCO EN TÊTE DE GONDOLE

Pour continuer à faire découvrir le salon aux visiteurs d’hier et de demain, Cousu de Fil Rouge parie sur une rotation des exposants. Sur la soixantaine d’exposants que comptera le rendez-vous en novembre, un tiers n’étaient pas présents lors de l’édition précédente. De quoi amener à découvrir d’autres produits, comme les accessoires de mode, présents au travers de huit nouveaux exposants sur vingt-sept. « Nous essayons aussi de développer la mode masculine, même si cela reste à la marge » renseigne Géraldine May. Cette neuvième édition pourra notamment compter sur la présence de la Maison Grandadam, atelier lozérien de cordonnerie et maroquinerie, et de son fondateur, Jimmy Grandadam. La maroquinerie, comme le bijou, reste d’ailleurs une tendance forte de cette nouvelle édition du salon. La décoration sera, elle, davantage représentée cette année. « Nous avons eu beaucoup de candidatures très intéressantes » souligne Géraldine May.

ATTIRER DE PART ET D’AUTRE

Côté exposants, l’intérêt pour le salon ne faiblit pas. « D’expérience, la clientèle est très intéressée. Une fois qu’on y a mis un pied, on y revient » assure Sophie Muller. « Année après année, le salon reste un véritable apporteur d’affaires. Les artisans d’art ont be- soin d’une vitrine comme Cousu de Fil Rouge pour faire rayonner leur savoir-faire. Certains exposants n’hésitent pas à traverser la moitié de la France pour y présenter des créations uniques ». « À travers le salon, nous voulons aussi inciter le consommateur à acheter plus durablement, plus localement… avec des textiles à la confection plus personnelle aussi… pour avoir un style vestimentaire qui ne ressemble pas à celui du voisin. » exprime Christophe Richard. Pour taper dans l’œil du public, une performance symbolique de liai- son entre la médiathèque, représentant la culture, et la Rotonde, lieu historique qui accueillera l’événement, se prépare depuis plusieurs mois. Des volontaires tissent des pièces de laine qui forment un tout et vont raccorder les deux lieux. « Cela nous renvoie l’image d’un élan collectif où chacun apporte sa contribution » considère Sophie Muller. Comme un pont entre les populations et les générations pour que le fil ne se rompe pas.

Cousu de Fil Rouge : salon art textile et mode.

Du 21 au 23 novembre à la Rotonde de Thaon-les-Vosges. Tarifs : 5 euros. Gratuit pour les enfants de moins de 16 ans.

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