Rythme scolaire, vers une nouvelle réforme

Pourquoi la France – et les Vosges – repensent l’organisation du temps de l’enfant ? Fatigue des élèves, journées trop longues, disparités d’une commune à l’autre… Le débat sur le rythme scolaire est relancé. À la rentrée 2025, la suppression du fonds de soutien aux activités périscolaires pousse les collectivités, qui avaient fait le choix de la semaine de 4 jours et demi, à revoir leur copie. C’est le cas de certaines communes dans les Vosges dont Épinal qui réévaluent déjà leur dispositif. En parallèle, une convention citoyenne nationale vient de démarrer pour réfléchir à une réorganisation plus adaptée.
Une exception française en pleine remise en question
Avec une moyenne annuelle de 864 à 968 heures de cours concentrées sur seulement 36 semaines, contre
38 ailleurs, la France se démarque nettement des pays de l’OCDE. Cette organisation, héritée de réformes successives (2008, 2013, 2017), repose sur une semaine scolaire de 4 ou 4,5 jours, souvent critiquée pour sa densité. Résultat : des journées longues, un emploi du temps surchargé pour les enfants, et des vacances estivales très longues. Cette structuration du temps scolaire est régulièrement pointée comme l’une des causes de fatigue et de décrochage chez les plus jeunes.
Une convention citoyenne pour tout repenser
En juin 2025, le ministère de l’Éducation nationale a lancé une convention citoyenne sur le rythme scolaire. Elle réunit 130 citoyens tirés au sort, chargés de proposer d’ici la fin de l’année des pistes d’évolution : retour à une semaine de 4,5 jours plus équilibrée, meilleure répartition des vacances, journées de cours allégées… Les conclusions devraient nourrir une réforme annoncée pour 2026.
Fin du FSDAP : une aide en moins pour les communes
Autre changement majeur : la suppression du FSDAP (Fonds de soutien au développement des activités périscolaires) à compter de la rentrée 2025. Créé pour soutenir financièrement les communes ayant choisi la semaine de 4,5 jours, ce fonds permettait de financer les Temps d’Activités Périscolaires (TAP). Sans ce coup de pouce, certaines collectivités locales, notamment rurales, peinent à maintenir une offre d’activités périscolaires variées et accessibles.
Dans les Vosges les communes s’adaptent
Dans le département, les communes n’échappent pas à ces réajustements. Plusieurs d’entre elles ont adopté ou conservé une semaine à 4 jours, notamment dans les secteurs ruraux où la logistique périscolaire est plus complexe. À Épinal, un dispositif spécifique – l’Aménagement du Temps de l’Enfant (ATE) – est en place dans plusieurs écoles publiques. Il permet de répartir les apprentissages sur quatre jours et demi, en intégrant des temps éducatifs le mercredi matin. Mais avec la disparition du FSDAP, l’organisation de ces aménagements doit être repensée.
