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La menuiserie Tridon officialise la transmission de l’entreprise de père en fille

Le 27 mai 2025 par Francoise Fontanelle
© Gérard Photo

Denis et Priscilia Tridon ont choisi 100 % Vosges pour annoncer officiellement la transmission de la menuiserie créée en 2003. La reprise d’entreprise familiale est connue pour concerner des entreprises solides, bien implantées, qui offrent une visibilité d’évolution sur le long terme, permettant de perpétuer les valeurs de l’entreprise, mais aussi de rassurer collaborateurs, clients et fournisseurs. Prendre le temps de se familiariser avec l’entreprise et son environnement, être accompagné par le dirigeant dans une phase transitoire, réaliser le bilan patrimonial, rédiger un pacte de famille, Denis Tridon et sa fille Priscilia ont coché toutes ces cases avec aisance et réalisé cette transmission en confiance et dans les règles de l’art. Avant d’aborder les motivations de cette session-reprise familiale, présentons cette entreprise.

Menuiserie Tridon, plus de 30 ans de savoir-faire

Denis Tridon a 29 ans lorsqu’il décide de créer une entreprise de menuiserie en nom propre. Jeune ébéniste formé à Neufchâteau, après de premières expériences dans des entreprises du meuble de luxe qui ne lui offrent pas de perspectives assez larges, il cherche sa voie dans différentes directions (vente de camion, restauration) et revient à l’ébénisterie dans une entreprise où le patron, souvent absent, lui confie la fabrication de meubles commercialisés sur la Côte d’Azur. Une expérience qui le convainc qu’il a l’étoffe et le savoir-faire nécessaires pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Nous sommes en 1996, lorsqu’il installe son atelier dans une partie de la maison de village qu’il occupe, à Haréville-sous-Monfort, près de Vittel. C’est là qu’il dessine et fabrique des meubles de style et des armoires lorraines selon la tradition artisanale, sous les yeux émerveillés d’une petite fille de deux ans.

Une entreprise à l’écoute du marché

En 1998, il décide – face au développement du marché de la fenêtre PVC et des fermetures aluminium en France – de diversifier son activité pour proposer ces innovations sur son secteur. Il agrandit son local, crée un service de pose interne et se lance dans le négoce tout en conservant son métier d’ébéniste et en développant les prestations d’agencement et de menuiseries bois sur mesure (escaliers, planchers, portes, garde-corps, etc.). Le marché de la rénovation et de la construction est au rendez-vous et, dès 2002, le chef d’entreprise artisanale est contraint de quitter le centre du village pour s’installer dans une ancienne exploitation agricole qui lui offre les 2 000 m2 nécessaires pour répondre à la demande, couvrir l’ensemble des prestations et professionnaliser son activité. L’année suivante, il opte pour le statut de Sarl afin de répondre aux appels d’offres.

Suivant l’évolution des normes et des réglementations, il est l’une des premières entreprises à obtenir la certification Qualibat et le label RGE qui désigne les entreprises compétentes et permet aux particuliers de bénéficier des aides à la rénovation thermiques. Toujours attentif aux attentes des particuliers, il élargit ses prestations à toute la gamme de menuiseries et d’aménagements extérieurs contemporains : portes d’entrée et de garage, terrasses, stores, pergolas et carports.

Installation d’une pergolas par l’une des trois équipes de pose de la Menuiserie Tridon. ©Menuiserie Tridon

Menuiserie Tridon, une entreprise attachée à ses valeurs

C’est majoritairement en France, que Denis Tridon sélectionne ses fournisseurs et partenaires, privilégiant la qualité, les performances techniques et thermiques et les circuits courts. Les menuiseries PVC sont fabriquées en Haute-Saône, celles en aluminium et les volets battants dans les Vosges, les portails et les pergolas dans les unités de production situées en France du groupe Burgmeister, dont il devient partenaire agréé en 2023. Car si l’entreprise ne fabrique pas les produits PVC et alu qu’elle installe, son savoir-faire, ses commerciaux, ses trois équipes de pose et son métreur assurent un niveau de services et de prestations qui lui ont permis, il y a deux ans, de concrétiser un partenariat avec les assureurs. Sur le terrain de la responsabilité environnementale, l’entreprise n’a pas à rougir : valorisation des copeaux de bois dans une chaufferie, récupération et recyclage des déchets, mais aussi un service après-vente dédié qui permet de privilégier la réparation de tout type de marques et d’installations, y compris les moteurs des volets roulants.

Des références notoires

BMI d’Épinal, Cinéma Palace Épinal, Porte cochère de l’ancienne trésorerie générale des Vosges d’Épinal (Hôtel Collinet la Salle), Tour chinoise, Hôtel Ermitage, Mairie de Vittel, et prochainement la porte de la maison natale de Jeanne d’Arc, dans le neuf comme en rénovation de bâtiments publics et de monuments classés, la menuiserie Tridon est un acteur reconnu dans les Vosges, tant par les particuliers (qui représentent 80 % de son activité) que par les professionnels et les collectivités locales.

C’est donc une entreprise pérenne, qui emploie 17 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros, que Denis Tridon s’apprête à transmettre à Priscilia, sa fille, lorsqu’il dépose les statuts de la SAS et entame les démarches de succession en janvier 2023.

Priscilia Tridon a 29 ans et connaît parfaitement le monde de l’entreprise lorsqu’elle intègre la Menuiserie Tridon le 1er juin 2023. Après de brillantes études, et une carrière professionnelle qui se profile sous les meilleurs auspices, cette spécialiste du conseil choisit de suivre son rêve : reprendre la suite de son père. En juin 2024, la transmission est effective, et depuis un an elle dirige l’entreprise. Parcours, motivations, projets et ambitions, voici ses réponses.

Très jeune, vous étiez déjà convaincue que vous alliez prendre la suite de la menuiserie. Pourtant, votre parcours peu sembler étonnant…

J’ai toujours été très admirative des dessins que faisait son père et de son parcours. Et dès l’âge de 5-6 ans effectivement, il était déjà clair dans ma tête que je voulais reprendre l’entreprise. Finalement, à l’âge de 13 ans je suis partie au lycée à Nancy où j’ai eu un bac franco-allemand. Puis j’ai fait une classe prépa HEC (Hautes Études Commerciales) en Autriche, avant d’intégrer un Master Fusion Acquisition et Transmission d’entreprise en École de commerce à Reims et, en parallèle, un master en droit fiscal à Paris Sorbonne.

Après un stage marketing en Roumanie en 2015, toujours avec l’idée de reprendre l’entreprise, j’ai profité d’un moment de césure pour faire un stage de six mois chez Maugin qui s’apprêtait à lancer le réseau Terres de fenêtre, dont mon père a été partenaire. C’est là, à Saint-Brévin-les-Pins, que j’ai rencontré mon mari.

« Je suis passée de grosses entreprises où je travaillais avec des professionnels de haut niveau, sur des process complexes et des modes de communications spécifiques, à une petite entreprise du BTP où tout le monde est multitâche et en charge d’activités de terrain. »

Vous n’êtes pas restée dans le secteur de la menuiserie. Pourquoi ?

Le métier de commercial ne comblait pas toutes mes attentes, alors j’ai travaillé pendant sept ans au sein de SECAFI. Ce cabinet accompagne les CSE (Comité social et économique) dans leur dialogue social. J’intervenais dans le cadre des informations-consultations pour lesquelles le cabinet déployait diffé-rentes équipes. J’étais chargée de
mener des entretiens avec les directions et les parties prenantes de l’entreprise afin de constituer ces rapports et accompagner les CSE dans leurs négociations avec leur direction. J’étais spécialisée dans les domaines de l’énergie et suis notamment intervenue dans des sujets complexes dont les plans de restructuration et d’acquisition à l’international pour de grosses sociétés mondiales. J’adorais ce que je faisais.

Malgré tout, vous avez choisi de revenir dans les Vosges… En fait, vous étiez destinée à devenir chef d’entreprise ; ou plutôt, de cette entreprise précisément…

Oui. Le projet de reprise de l’entreprise était toujours présent ; d’autant que mon frère et ma sœur évoluaient dans des secteurs très différents (mon frère est chercheur en mathématiques topographiques et ma sœur interne en pédiatrie). Je me disais « attention, le temps passe très vite ». Il était évident que, n’ayant pas la formation technique dans les métiers de la menuiserie, une période au côté de mon père était nécessaire pour qu’il puisse m’accompagner et me transmettre son savoir technique. Je suis passée de grosses entre-prises où je travaillais avec des professionnels de haut niveau sur des process complexes et des modes de communications spécifiques, à une petite entreprise du BTP où tout le monde est multitâche et en charge d’activités de terrain.

Concrètement, comment la reprise s’est-elle déroulée ?

J’ai intégré l’entreprise il y a deux ans, accompagnée par mon mari, qui était auditeur financier et qui, ayant cette appétence manuelle et technique, a rejoint l’équipe commerciale. Le sujet de la reprise d’entreprise m’était évidemment très familier, et nous avons choisi de la mettre en place progressivement, en collaboration avec l’ensemble des salariés. Je passe régulièrement du temps avec eux pour comprendre leur métier, et certains clients ont pu me rencontrer sur des chantiers de pose…

Deux ans après votre arrivée, quelle stratégie envisagez-vous pour l’avenir de l’entreprise ?

La faire perdurer est bien sûr l’objectif premier. Lorsqu’il y a un changement à la tête d’une entreprise, il y a toujours des bruits qui circulent. Il est donc important de préciser que la menuiserie Tridon reste dans la famille. Ayant travaillé en lien avec les CSE, je suis sensible aux valeurs humaines et je m’inscris dans la durée et la confiance.

Aussi, je tiens à rassurer particuliers et professionnels : nous conservons notre activité PVC et aluminium. Nous allons même communiquer davantage sur ce secteur, car je me rends compte que les gens n’ont pas le réflexe de nous interroger pour les équipements de type portails, terrasses et pergolas. Étant profondément attachée à la dimension locale, je souhaite renforcer notre présence sur le territoire en participant aux foires et évènements locaux.

Allez-vous conserver l’activité bois ?

Nous venons de réaliser une partie des fenêtres de l’hôtel du Club Med Ermitage Vittel. Ce sont des chantiers magnifiques, et nous avons le savoir-faire pour contribuer à la pérennisa-tion du patrimoine local. Le travail du bois constitue l’âme de la menuiserie Tridon et je tiens à ce que le métier d’ébéniste conserve toute sa place.

Le seul hic, c’est que l’atelier d’ébénisterie est 100 % artisanal. Or si les jeunes sont de très bons techniciens, on ne leur apprend plus à maîtriser ce type d’outils. Pour que les clients puissent encore commander des meubles en bois massif, je dois investir dans des machines-outils à commande numérique et recruter rapidement un chef d’atelier expérimenté.

En tant qu’artisan RGE, l’accompa-gnement client est un volet impor-tant de votre activité. Qu’avez-vous fait évoluer dans ce domaine ?

Je souhaite d’abord souligner que cet accompagnement est gratuit. J’ai introduit une part d’IA dans notre métier (avec le contrôle que cela exige bien sûr) pour ce qui concerne les normes, les référentiels techniques et la réalisation des visuels de mise en situation des produits dans le cadre, des autorisations de travaux et des monuments historiques notamment.

Quel est votre plus gros challenge en tant que cheffe d’entreprise ?

Le vrai enjeu aujourd’hui, c’est le recrutement et l’aboutissement des dossiers de subvention pour moderniser le bâtiment.

Vous organisez une journée portes ouvertes. Qu’en attendez-vous ?

Cela fait exactement un an que j’ai repris la direction, or nous nous sommes rendu compte que nous ne l’avons pas encore officialisé. L’objectif de cet évènement est donc de l’annoncer et de rassurer nos clients en affirmant la continuité des valeurs et de l’activité de l’entreprise.

Nous avons choisi de sortir des sentiers battus en organisant un évènement festif et fédérateur. Nous avons convié des producteurs locaux et l’association le Bow Festival afin de mettre en avant notre volonté de privilégier la proximité et le local. Et, si les gens y adhèrent, cela pourrait même devenir un rendez-vous annuel…

SAMEDI 28 JUIN

Visite d’entreprise et présentation des offres : 10 h – 14 h – 16 h et 18 h

Conférence sur l’Éco PTZ et les aides de l’État 10 h 30

Marché de producteurs et de créateurs : à partir de 8 h (petite restauration sur place)

Animations pour enfants : structures gonflables et jeux en bois toute la journée

Concert gratuit : Les frères Lapoisse : 21 h (musique pop rock folk)

Menuiserie Tridon

270 rue des Terres Sainte-Marie – Haréville

03 29 08 43 15

www.tridon-menuiserie.fr

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