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Baisse de l’aide aux plus démunis : conséquence dans les Vosges

Le 12 février 2013 par Bruno Veillon

La section vosgienne du Secours Populaire a d’ores et déjà réduit le nombre de bénéficiaires de ses colis alimentaires. En cause : le nombre croissant de demandeurs et la baisse des aides financières.

Face à la réduction de l’aide européenne aux plus démunis, les organismes français crient leur colère : ” Les chefs d’Etat demandent aux pauvres de sauter un repas sur deux “, s’exclament les Restos du Coeur tandis que le Secours Populaire redoute le ” spectre de la faim “. Daniel Mougin, porte-parole du Secours Populaire dans les Vosges, se dit d’abord soulagé. Il redoutait la suppression totale de cette aide européenne, sauvée in extremis des rouages de la machine européenne. Mais la rudesse de la réduction lui fait craindre le pire : ” Soit on conserve le même nombre de bénéficiaires en leur donnant moins, soit on réduit le nombre de bénéficiaires pour garantir de pouvoir toujours donner la même quantité. C’est ce dernier choix qui a été adopté par le Secours Populaire. ” 

Un choix cornélien mais inévitable : “Il y a deux ans, on accueillait des gens dont la ” part pour vivre “* était de 13 euros par jour et par personne. Aujourd’hui on n’accueille déjà plus au-dessus de 10 euros. Demain, on ne sait pas jusqu’où on va devoir réduire. ” 

718 familles vosgiennes concernées

” 2.5 milliards pour 28 Etats contre 3.5 milliards pour 20 Etats actuellement “, ces chiffres résument clairement =http://www.euractiv.fr/check-point/le-programme-daide-alimentaire-est-preserve-18048-checkpoint.html]la baisse annoncée de 2014 à 2020 de l’aide européenne aux plus démunis, même si l’Etat s’est engagé à ”  compenser à l’euro près la baisse de l’enveloppe européenne “.

Le constat est sombre, l’impossibilité à faire face à la demande aussi : ”  Depuis quelques années, le nombre de bénéficiaires augmente de 10 % par an. A Saint-Dié, le nombre de bénéficiaires a doublé depuis l’ouverture d’une nouvelle antenne sur place. ” Même constat aux Restos du Coeur et dans les autres organismes caritatifs. 

Il faut rappeler que le Secours Populaire ne fait pas de ” ramasse ” dans les supermarchés comme d’autres structures, faute d’un nombre suffisant de bénévoles pour assurer les tournées. La structure achète donc des denrées grâce aux aides financières dont elle est directement dépendante, ainsi l’aide européenne (PEAD) et l’aide française (PNA). Elle distribue ensuite chaque dans les familles vosgiennes des colis alimentaires d’une valeur entre 50 et 60 euros.

” On a désormais l’assurance que l’aide est maintenue bien que réduite jusqu’en 2020. Si je suis optimiste, j’espère que la crise actuelle sera finie d’ici là. Sinon, je suis pessimiste “, conclut le bénévole. 

Le Secours Populaire s’occupe cette année de 2 170 personnes dans les Vosges (932 adultes et 1238 enfants), soit 718 familles vosgiennes. Avec une soixantaine de bénévoles seulement sur le département, le Secours Populaire fait évidemment appel aux bonnes volontés pour venir l’épauler.

Secours Populaire d’Epinal
Tel 03.29.35.38.16

* La ” part pour vivre “

C’est la différence entre le revenu d’une personne et ses charges. On fait la différence entre les ressources d’une personne (son salaire s’il y en a un, les revenus sociaux) et ses dépenses (loyer, énergie, assurances, éventuels surendettements). Ce qui reste est l’argent disponible pour manger et s’habiller. Aujourd’hui, il faut une part pour vivre de 10 euros maximum par jour et par foyer pour bénéficier des colis alimentaires du Secours Populaire. 

=http://www.cuej.info/dossiers-multimedias/964-euros/les-vosges-sur-la-mauvaise-pente]> A voir, le webdocumentaire du CUEJ sur le seuil de pauvreté dans les Vosges

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