Jean-René Perry : « J’adopte la méthode Loeb »

Pilote de karting depuis son plus jeune âge, Jean-René Perry (20 ans) est en train de se faire un nom dans le monde du rallye automobile. Spinalien de naissance, le pilote Opel entend bien suivre les pas de son modèle : Sébastien Loeb.
Jean-René Perry, vous venez de finir le rallye du Mont-Blanc-Morzine comptant pour l’Opel Adam Cup. Comment jugez-vous vos débuts parmi les meilleurs pilotes nationaux ?
Jean-René Perry C’est une saison qui me permet d’accumuler de l’expérience dans le haut niveau. Lors de mon arrivée sur cette toute nouvelle coupe, je voulais donner le meilleur de moi-même sans me mettre de pression. Mais dès les premières spéciales, j’ai remarqué et prouvé que je pouvais taquiner les meilleurs.
Pouvez-vous expliquer le principe de ce championnat constructeur ?
J-R. P. La plupart des grandes marques automobiles organisent ce genre de championnat. Chaque pilote engagé conduit le même véhicule que les autres concurrents, c’est le talent et l’association avec le co-pilote qui peuvent faire la différence. C’est une chance de se mesurer à des pilotes expérimentés qui ont déjà participé aux championnats du monde.
Quels sont vos résultats ?
J-R. P. Nous avons très vite pris nos marques avec mon co-pilote Joshua Reibel. Le premier rallye Lyon-Charbonnières nous a permis de démontrer à tous que nous avions du mordant en accrochant la 5e place. Nous confirmons en finissant 7e du Rallye du Limousin, à 15 petites secondes du podium. Mais la révélation arrivera au Rallye du Rouergue. J’ai piloté comme jamais. J’ai eu la sensation de franchir un cap dans le pilotage et dans l’analyse du tracé.
Vous êtes très régulier mais pensez-vous qu’un podium est accessible ?
J-R. P. Nous sommes 6e au général et l’objectif est de gravir les échelons. D’abord un top 5, puis un podium. Je pense que nous avons le potentiel pour l’obtenir cette saison, lors des rallyes des Cévennes et du Var.
Comment avez-vous découvert la compétition automobile ?
J-R. P. Je suis tombé dedans étant petit (rire). Mon père faisait des rallyes. A 7 ans, j’ai eu l’opportunité de faire un essai en karting qui a impressionné les personnes présentes. J’ai très vite été à l’aise avec un volant. A 12 ans, j’obtiens 2 titres de champions Alsace-Lorraine de karting. A 16 ans, je deviens vice-champion de France et je décide de passer à l’automobile sur circuit. Et à 18 ans, je deviens vice champion de France des circuits.
C’est là que vous décidez de passer en rallye ?
J-R. P. Oui, le permis en poche, je m’inscris sur le tout nouveau championnat de France junior au volant d’une Twingo. Après un bon premier rallye, je suis victime d’une violente sortie de route au Touquet où je me fracture le bassin. Je reviens plus sérieux et moins fou-fou et je fais deux années remarquées qui m’offrent une nomination sur la liste Espoir du ministère des sports. Et je décide de poursuivre en m’engageant sur l’Opel Adam Cup.
Quelles sont vos ambitions à plus ou moyen terme ?
J-R. P. Cette année, un podium serait parfait et finir le classement général dans le top 5. Puis, percer en WRC (championnat du monde des rallyes, ndlr) comme Sébastien Loeb et faire mes preuves. La route est longue car nous avons une très belle génération de pilote de mon âge en France.
Quel est votre modèle ?
J-R. P. Sans hésiter, Sébastien Loeb ! Il a une telle analyse des trajectoires qu’il faut s’en inspirer. De plus, je lui ai pris son système de notes, plus fluide et efficace pour indiquer les angles des virages. J’ai adopté sa méthode en l’améliorant à ma manière. C’est la clé du succès.