Nicolas Aubert « La Vosgienne gym plus vieux club sportif d’Epinal »
Club familial par excellence, La Vosgienne gymnastique est une vieille dame qui soufflera ses 150 bougies, samedi 14 décembre. Un événement fort pour l’un des plus illustres clubs de gymnastique vosgiens. Entretien avec son président Nicolas Aubert.
Nicolas Aubert, vous êtes le président du club de gymnastique d’Epinal La Vosgienne. Comment expliquez-vous la longévité exceptionnelle de la discpline dans les Vosges ?
Nicolas Aubert La gymnastique est une discipline qui est entrée dans les moeurs grâce à sa pratique importante dans le milieu scolaire. Son appellation est devenue un terme générique pour parler sport puisque beaucoup disent qu’ils vont ” en gym ” pour parler de la matière sportive. Le cas de notre club spinalien n’est pas unique en France mais notre longévité peut s’expliquer par cette pratique scolaire régulière et par le fait que c’est une discipline ancestrale qui allie la force à la grâce des mouvements du corps.
Historiquement, qui a créé le club ?
N. A. A l’origine, ce sont des militaires qui pratiquaient pour parfaire leur condition physique. Contrairement à aujourd’hui où nous dénombrons plus de 90 % de licenciées féminines, ce sont des hommes qui ont créé La Vosgienne gym, en 1863. Nous sommes ainsi le plus vieux club sportif d’Epinal mais la discipline a été interdite aux femmes jusqu’en 1910.
Selon vous, pourquoi les garçons sont si peu nombreux à pratiquer aujourd’hui ?
N. A. C’est un sport essentiellement féminin dans la mentalité des gens. Je le déplore car il forme un corps parfait sur le plan musculaire mais il semble moins ” viril ” que le foot ou la boxe. Nous ne comptons qu’une vingtaine de garçons au club.
La gymnastique fait partie de ces disciplines toujours très prisées par les jeunes, pourtant elle souffre d’une faible visibilité médiatique, comme l’équitation ou le judo. C’est un réel handicap ?
N. A. Les sports collectifs sont rois en France ! Néanmoins, la gym pointe au 14e rang des sports les plus prisés grâce aux bons résultats de nos internationaux comme Emilie le Pennec, championne olympique en 2004, ou au bronze décroché par Hamilton Sabot aux J.O. de 2012. C’est un encouragement pour nos 250 gymnastes licenciés à Epinal.
Comme en athlétisme, son secret semble résider dans la multiplicité du nombre de disciplines.
N. A. C’est certain car elle se pratique de différentes façons : artistique, rythmique, acrobatique ou encore aérobique, en solo comme en groupe. Parmi elles, les disciplines varient : les filles pratiquent la poutre, le saut, le sol et les barres asymétriques, alors que les garçons conjuguent sol, saut, barres parallèles, barre fixe, anneaux et cheval d’arçon. A Epinal, nous proposons de la gym artistique avec des résultats probants puisque, l’an dernier, Esteban Gomes (11 ans) et Anaïs Mouton (17 ans) se sont qualifiés pour la finale des championnats de France individuels. Dans le futur, nous voudrions développer la gym acrobatique.
A partir de quel âge peut-on pratiquer ?
N. A. La gym est un sport qui doit être pratiquée au plus jeune âge pour la souplesse. Nos plus jeunes licenciés ont deux ans et demi et pratiquent dans les cours ” Petite enfance “.
Combien d’heures un gymnaste spinalien s’entraîne-t-il ?
N. A. En moyenne, ce sont 11 heures par semaine pour être compétitif. Nous occupons notre superbe structure du gymnase Viviani, mise à disposition par la ville, plus de 32 heures par semaine. Peu d’autres sportifs amateurs travaillent autant à l’entraînement.
Des policiers gymnastes pour les 150 ans du club d’Epinal
3 000 spectateurs sont attendus, samedi 14 décembre à 19h, pour le gala des 150 ans du club, pour un show ” unique ” de la Brigade de gym de la police de Paris et de l’East France team gym. ” Un spectacle de 1h30, entre danse de rue et gym traditionnelle de haut niveau “, assure le président. Le lendemain, les meilleurs gymnastes du département seront réunis au même gymnase Viviani pour les championnats des Vosges, qualificatifs pour les régionaux de février 2014.
Entrée du gala : de 6 à 12 euros
Entrée libre pour les championnats régionaux du lendemain.
