Accueil > Sport > Autres sports > Roller Derby : La culture de « l’esprit collectif » !

Roller Derby : La culture de « l’esprit collectif » !

Le 13 mars 2014 par Bruno Veillon

Lena est l’un des pivots des The Velvet Owls. Bob, l’un des coachs de l’équipe de Roller derby dijonnaise. Tous deux sont Vosgiens et s’activent avec passion au nom d’un sport visiblement séduisant.

” Ce qui me plaît dans le Roller Derby ? ” La réponse fuse, à l’image de l’énergie déployée par les The Velvet Owls sur le track, la piste, du gymnase endiablé. ” C’est un vrai sport, associant l’endurance, la vitesse, l’agilité sur patins, la combativité. Le fait aussi que cela soit un sport féminin. Cette dualité entre collectif et combatif féminin, cette solidarité-là, c’est plutôt sympa. ” 

Lena, 28 an, arbore sur son bras un superbe 88. ” Clairement, j’ai choisi ce numéro, quand j’ai débuté à Caen. Je revendique haut et fort mon origine vosgienne. ” Si Epinal, sa ville natale, ignore encore ce sport spectacle, né aux Etats-Unis dans les années 1930, Lena, ” comme pas mal de joueuses “, l’a découvert à travers Whip It (Bliss), un film américain réalisé par Drew Barrymore en 2009 et comptant la découverte passionnée par une jeune fille de 17 ans des compétitions féminines de Roller Derby. 

A Caen, le Texas est loin. En 2011, ce sport n’en est qu’à ses balbutiements. Après une première quête infructueuse, un article de presse sur ” The Leopard Avengers “, le team local nouvellement créé, aiguise l’appétit de la jeune Vosgienne. Elle est vite intégrée à l’équipe.

Pratiquant l’escalade, le jogging, le ski, Lena ” découvre son premier sport en équipe “. ” En fait j’avais du mal à vivre la performance sportive individuelle. J’adore l’esprit collectif “. Rejoignant en 2013 Dijon, pour des raisons professionnelles, la jeune architecte paysagiste cherche d’entrée le contact avec les Roller girls locales. En phase de démarrage, The Velvet Owls – ou ” Chouette de velours ” – lui ouvrent les bras. 

Lena, déjà expérimentée, en devient vite l’un des pivots, son 88 au brassard et pour nom de scène tout aussi fièrement arboré Phalloïd Queen, ” la reine phalloïte “. Tout un programme qu’il faut interpréter en ” double sens “. Energie et calme à la fois. ” A la base, c’est une référence culturelle, la Sweet Amanite Phalloïd Queen de Hubert-Félix Thiéfaine que j’adore “, glisse Lena qui, combative à souhait, n’en a pas moins été reconnue par l’équipe adverse en fin de match comme la meilleure bloqueuse du match. Confirmation de l’extrême sportivité de cette discipline.

Au-delà du folklore qui n’est qu’apparence, rien ne s’improvise en fait. ” Trois entraînements par semaine, deux sur patins, un en off skate d’une heure et demi. Nous travaillons nos petits corps pour ne pas nous blesser “, confirme Lena. 

” On a tous des profils différents, en termes de performance sportive. L’enjeu est d’aller chercher des qualités chez une joueuse pour lui faire intégrer le pack, y compris les moins sportives qui, à force d’exercices, de motivations, d’esprit collectif s’accrochent “. 

” Ce que j’aime, c’est le dépassement de soi. Ce sport permet même aux filles les plus réservées de s’assumer, de se révéler dans leur propre vie “, précise Bob – Jean-Robert Champeroux – lui aussi Spinalien et coach off skate des The Velvet Owls qui, après avoir la semaine précédente ” travaillé l’endurance, le renforcement musculaire, l’agilité…”, affine, l’heure du match venue, ” la stratégie du jeu, en préparant les futures lignes de joueuses “. ” Le Roller derby c’est autant une discipline qu’un esprit de famille “.

Un sport d’équipe et de contact

Un match de roller derby allie le contact physique à une dimension festive. Couleurs, maquillages, bas résille, musique : le spectacle est là. Sur le terrain, fatalement roulant, comme à la mi-temps dédiée à quelque pom-pom girls. Les casques, genouillères, coudières et autres protège dents n’en signalent pas moins l’engagement total des pivots, bloqueuses et jammeuses qui, patins à roulettes aux pieds, vont s’affronter durant deux mi-temps de 30 minutes, où se succèdent des rounds de 2 minutes, appelés jams. Défenseuses en pack, attaquantes – les jammeuses – arbitres en nombre, pénalités, prison : la terminologie confirme le sérieux de ce ” sport d’équipe de contact “.

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin