Les trails vosgiens s’offrent une croissance exponentielle

Depuis 4 à 5 ans, les trails sont de plus en plus nombreux dans le département des Vosges. Un constat que les amateurs de courses à pied déplorent ou apprécient et qui nécessite un vrai budget pour les coureurs réguliers. Analyse.
A l’image de l’Infernal Trail des Vosges à Saint-Nabord ou du prochain Trail des Brosses qui se courra à Chantraine dans quelques jours, les courses nature de type trail continuent leur ascension dans les Vosges, où l’explosion de la pratique génère un marché florissant.
Ces courses en pleine nature, où les paysages naturels effacent quasiment toute trace de bitume, et dont les plus célèbres se situent en montagne, attirent plus que jamais.
“On peut en effet parler d’explosion pour la pratique et pour le marché du trail, explique Virgile Caillet, délégué général de la fédération française des industries sport et loisirs (FIFAS). Ca fait au moins quatre ans qu’on perçoit cette tendance. Les premières années, c’était un dérivé du running (course à pied classique) mais aujourd’hui on peut parler d’une pratique à part entière avec ses codes, sa communauté et ses courses”.
Depuis une dizaine d’années, les courses typées purement trail ont été multipliées par quatre, au moins, pour se compter désormais au nombre de 800 par an en France. Et le calendrier Vosgien n’est pas en reste puisque près de 12 épreuves officielles sont organisées, au milieu de la trentaine de courses “hors-stade” que le calendrier annonce.
En parallèle, le nombre de pratiquants a explosé, et représente aujourd’hui “19% des 1,65 M de coureurs ayant pris au moins un dossard dans l’année”, explique M. Caillet. Cela représente environ 313.500 “traileurs nationaux”, tels qu’ils se définissent eux-mêmes, terme qu’ils préfèrent à ceux de joggeurs, athlètes ou coureurs à pied.
5 à 10 % de croissance annuelle
Logiquement, le marché du trail suit cette courbe ascendante. Les spécialistes s’accordent sur une croissance annuelle de 5% à 10%, pour ce secteur dynamique qui fait sortir les équipementiers des sentiers battus.
D’autant que les traileurs “sont des surconsommateurs”, note le délégué général de la FIFAS. Une enquête menée l’an passée auprès de plusieurs milliers de pratiquants a ainsi montré que “plus de la moitié des traileurs consacrent environ 1 000 euros par an pour leur équipement et leurs participations à des trails”, les autres consommant encore plus.
“Habituellement, dans le business du sport, les plus gros consommateurs sont les triathlètes, dont 11% dépensent 600 euros par an pour leur seul matériel. Dans le trail, c’est 6% des pratiquants qui déboursent de 600 à 900 euros par an, uniquement pour le matériel”, précise M. Caillet.
Chaussures, sacs à dos, bâtons de course, tenues et frais d’inscriptions. Voici quelques-unes des dépenses qu’engendrent une saison de trail. Malgré tout, les coureurs occasionnels sont encore majoritaires et ce sont eux qui font la réputation d’une course réussie.