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Football : le SAS Epinal est-il perdu ?

Le 14 mai 2015 par Bruno Veillon

Il semblait pertinent de poser la question à l’entraîneur du SAS Football, Laurent Bénier. Le technicien a accepté d’apporter son expertise sur la situation ” cauchemardesque ” en National et sur les solutions envisagées pour y remédier.

Le SAS Football connaît sa plus mauvaise saison depuis le dépôt de bilan en 1998. Comment expliquez-vous ces deux petites victoires en 32 rencontres ?
Laurent Bénier – C’est une situation cauchemardesque qui a commencé en août et ne nous a plus quittés. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer. D’abord par le faible recrutement en début de saison, dû à notre budget initial qui n’est pas extensible. Secundo par l’expérience des joueurs. L’effectif est jeune et nous n’avons que 4 joueurs qui ont déjà évolué à ce niveau par le passé : Lahoucine Kharbouch, Olivier Robin, Romain Chouleur et Hassan Benkajjane. Enfin, la force mentale de cette équipe est beaucoup trop friable. Les joueurs sont trop faibles psychologiquement, gentils et timides. Un rien les déstabilise.

Vous avez repris les commandes de l’équipe à la trêve hivernale, suite à l’éviction de Fabien Tissot. Vous attendiez-vous à un bilan si maigre ?
L. B. – Non, tout comme j’étais loin d’imaginer que le SAS Football n’aurait qu’une seule victoire en décembre. J’étais et je suis toujours convaincu du potentiel de ces joueurs. Ils ont le niveau pour s’en sortir en National, techniquement. Encore une fois, c’est dans la tête qu’ils ne sont pas assez matures. C’est souvent le problème avec un groupe jeune mais nous l’avions composé pour que des cadres puissent les guider. Seulement, les joueurs expérimentés sont trop doux. J’aurais aimé qu’un, deux, voire trois gars mettent le poing sur la table pour gueuler un bon coup et faire réaliser aux autres que la situation est incorrecte et qu’il faut réagir. Les gars se sont pris une grosse claque en début de saison et ils ne s’en sont jamais remis.

Regrettez-vous d’avoir accepté cette ” mission sauvetage ” ?
L. B. – J’ai bien réfléchi avant de donner ma réponse au président. Mais une fois que j’ai accepté, je n’ai jamais regretté car je savais l’état du bateau que je prenais en main. Il a fallu restructurer l’effectif car tout partait à vau-l’eau. Les gars n’étaient pas dans une forme optimale donc nous avons retravaillé complétement le physique. Seulement, ce travail de fond n’apporte des résultats que 4 à 6 semaines plus tard. Les gars y ont vraiment mis du leur mais ça n’a pas suffi.

À deux journées de la fin de saison, le SAS Foot est condamné à la descente en CFA. Il faudrait des relégations administratives de clubs de L2 et National pour espérer le maintien. Comment voyez-vous cette fin de saison ?
L. B. – Il est hors de question de laisser filer les matchs. Nous irons sur la pelouse pour l’emporter et nous ne ferons aucun cadeau. Malgré notre dernière place, nous avons fait des matchs corrects qui prouvent notre valeur. Seulement, nous n’avons jamais réussi à tenir 90 minutes. Les gars savent qu’ils ont encore deux rencontres pour prouver leur valeur sur le terrain et démontrer qu’ils sont au niveau.
     

” Les gars y ont vraiment mis du leur mais ça n’a pas suffi “

L’équipe spinalienne est-elle perdue ?
L. B. – Sur le terrain, j’avoue que les joueurs ont parfois tendance à se perdre en se démobilisant. Mais le club, lui, est loin d’être perdu, quoiqu’il arrive. Il a une base solide et peut rapidement se redresser de cette saison manquée. L’an prochain, le jeu sera plus conquérant. J’en fais mon cheval de bataille.

Pensez-vous à la saison prochaine en CFA ou National ?
L. B. – Je suis obligé d’imaginer les deux éventualités malgré le peu de chance de nous maintenir. Mais, quoi qu’il arrive, je sais comment sera composé mon futur groupe, les joueurs que j’aimerais conserver et ceux qui partiront. (Pause) Malgré tout, ces deux ultimes rencontres peuvent changer la donne et réorienter mon jugement. Rien n’est figé.

Quels seront les contours de votre future équipe ?
L. B. – Nous sommes un club formateur qui obtient de très bons résultats puisque nos jeunes rejoignent régulièrement des centres de formation de grands clubs. Dernièrement, nous avons un U13 parti à Metz, un U15 à Rennes et un U19 à Nancy. C’est gratifiant et ça prouve que nous pouvons faire éclore des jeunes talentueux. Je veux donc profiter de cet investissement pour faire monter les plus méritants. J’aimerais m’entourer de joueurs lorrains et de compétiteurs expérimentés pour retrouver une équipe de caractère.

Si l’équipe descend en CFA, quel sera l’objectif ?
L. B. – Nous sommes certainement remontés trop vite de CFA en National, l’an dernier. En revanche, l’an prochain, l’objectif sera de jouer le coup à fond car nous avons l’expérience pour. Je veux avant tout retrouver une équipe capable de gagner. Notre budget, qui était autour de 1,7 million d’euros, sera revu à la baisse. Mais ce n’est pas une question d’argent, plutôt d’envie.

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