Grand-Est Open 88 de tennis : Contrexéville passe (encore) la vitesse supérieure !

Le tournoi de tennis vosgien franchit un cap supplémentaire cette année et accueille un tableau encore plus prestigieux. Du 4 au 10 juillet, quelques-unes des meilleures joueuses de la planète, dont certaines protagonistes du dernier Roland-Garros, évolueront sur la terre battue contrexévilloise.

Elle illustre l’évolution du Grand Est Open 88 de Contrexéville. L’Italienne Camila Giorgi pointait au 26e rang mondial après sa défaite en huitième-de-finale à Roland-Garros. Le 14 juillet 2008, à même pas 17 ans, la jeune femme avait franchi le cap des qualifications dans les Vosges. La Française Stéphanie Foretz, future finaliste, avait ensuite mis fin à son aventure au 1er tour du tableau principal.
À l’époque, elle aspirait à glaner des points pour grimper dans la hiérarchie et accéder aux plus grands tournois au monde. Contrexéville était le tremplin idéal pour les carrières naissantes. Le tournoi vosgien est devenu un objectif pour les joueuses qui participent régulièrement aux tournois du Grand Chelem, c’est-à-dire le top 100 mondial. Les joueuses au profil similaire à celui de Camila Giorgi sont la nouvelle cible des organisateurs du Grand Est Open 88.

Un tournoi WTA125 peut rapporter gros ! Derrière ces trois lettres et trois chiffres se cache la nouvelle catégorie du tournoi vosgien. La WTA (World Tennis Association) est la structure qui chapeaute les principaux tournois au monde. Le 125, c’était initialement les 125 000 $ de gains totaux de chaque tournoi de la catégorie mais le prize-money est désormais de 115 000 $. Pour faire simple, Contrexéville héberge désormais l’un des 64 plus gros tournois féminins au monde…
Le quatrième plus gros tournoi féminin français
Pour rappel, la ville compte environ 3 000 habitants et le tournoi est géré par une association type loi 1901. La plupart des épreuves de cette envergure sont contrôlées par des sociétés. « La WTA voulait densifier cette catégorie de tournois, souligne Véronique Perussault, la directrice du Grand Est Open 88. De notre côté on voulait aussi évoluer. » C’est la deuxième fois en moins de dix ans que la compétition change de statut. D’abord inscrit dans la catégorie des 50 000 $, elle avait franchi une première étape en 2014 en passant à 100 000 $. Contrexéville est désormais le quatrième tournoi français derrière Roland-Garros, Strasbourg et Lyon (WTA250) et à égalité avec le Trophée Lagardère à Paris, Saint-Malo, Limoges et Angers. Autant de collectivités aux moyens bien plus conséquents que la cité vosgienne.

La transition n’a pas été simple mais l’Open peut compter sur une équipe de bénévoles rôdée et fidèle. C’est un luxe après les deux années de crise sanitaire et leur effet démobilisateur. Ils seront plus de 120 cette année. « Il y a beaucoup plus de contraintes. Le cahier des charges est plus exigeant et tout est écrit noir sur blanc, glisse Véronique Perussault. On a senti qu’on était passé à un niveau supérieur. » Cela n’empêchera pas le Grand Est Open 88 de rester fidèle à ses valeurs : « L’accès aux matchs sera gratuit, y compris pour la finale. « On ne nous a rien demandé dans ce sens. Le choix revient aux organisateurs, complète la directrice du tournoi. L’inconnue, c’est l’augmentation du nombre de spectateurs. »
Une chose est sûre : Contrexéville s’apprête à accueillir le plateau le plus relevé de son histoire malgré son positionnement durant la seconde semaine de Wimbledon et la concurrence du tournoi suédois de Bastad, lui aussi classé WTA125. Une catégorie où le Grand Est Open 88 est assuré de figurer jusqu’en 2024. Il a signé un bail de trois ans avec la WTA.
Grand Est Open 88 de Contrexéville
Du 4 au 10 juillet
Entrée gratuite tous les jours
www.grandest-open88.fr

Le nombre : 160
Les points que la lauréate du Grand Est Open 88 récoltera au classement mondial. À titre de comparaison, une joueuse éliminée en huitième de finale de Roland-Garros cette année en obtenait 180. Sacrée pour la deuxième fois après son titre de 2020, la Polonaise Iga Swiatek, numéro un mondiale, a décroché la bagatelle de 2 000 points !
Révélation de Roland-Garros, Léolia Jeanjean était à Contrexéville en 2021 !
C’est le hobby des habitués du Grand Est Open 88 : suivre à Roland-Garros, les jeunes femmes qui ont foulé la terre battue de Contrexéville. Le cru 2022 est riche. À l’image de l’Italienne Martina Trevisan, demi-finaliste Porte d’Auteuil. Malgré son statut de tête de série n°1, elle avait été éliminée à Contrexéville dès le 1er tour l’an passé.

Chauvins, les fidèles de Contrexéville ont surtout vibré pour l’une des quart-de-finalistes de 2021. Léolia Jeanjean, 27 ans en août, a crevé l’écran fin mai. Par ses résultats et son parcours atypique. Grand espoir du tennis français avant qu’une vilaine blessure à la rotule ne contrarie ses plans au début des années 2010 et lassée de ne pouvoir donner sa pleine mesure, elle avait fait le choix des États-Unis et des études. Revenue diplômée en France en 2020 et n’ayant jamais abandonné ses rêves de haut niveau – elle jouait les tournois universitaires américains –, elle a retenté sa chance sur le circuit mondial.
En juillet 2021, la Montpelliéraine était 635e au classement avant le tournoi vosgien dont elle s’était extraite des qualifications. Elle avait bouclé l’année en 377e position et était 227e quand elle a reçu une wild-card (invitation) de la Fédération française de tennis pour le tableau principal de Roland-Garros 2022. Avant que la Roumaine Irina Begu, lauréate à… Contrexéville en 2014, ne l’élimine au 3e tour, Léolia Jeanjean avait sorti la Tchèque Karolina Pliskova, n°8 mondiale ! Elle figure désormais dans le cercle des 150 meilleures joueuses de la planète.