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Les festivals se mettent au vert dans les Vosges

Le 16 juin 2015 par Bruno Veillon

Des Vieilles Charrues au festival de BD d’Angoulème : ces manifestations ont en commun l’appellation ” éco-festival “. Un terme à la mode qui regroupe un ensemble de valeurs complexes, dont l’écologie. Les Vosges n’y échappent pas.

“Soyez vous-mêmes le changement que vous voudriez voir dans le monde”. Pour expliquer ce que représente l’éco-festival “J’aime la vie, la vie m’aime“, Charlotte Scheyer, présidente de l’association la Transition d’ici cite Gandhi. Dans les Vosges, les éco-événements fleurissent de tous horizons : Festi la Vida (Raon-aux-bois), la Voie Verte (Raon l’étape) ou encore les Jardins en terrasse (Plombières-les-Bains).

Derrière le terme d’éco-événement, il y a plus que la dimension écologique. “C’est multidimensionnel”, note Charlotte Scheyer. L’environnement, les aspects économiques mais surtout sociaux font partie intégrante des éco-festivals. “Une manière différente de faire passer un message et de toucher plusieurs publics”, indique Catherine Grandjean, responsable du pôle développement durable au conseil départemental.

De multiples facettes

“Rassembler des valeurs et des idées”, tel est le credo de Pierre Courtier, président de l’association Tatou la vida. “Lors de l’événement, nous multiplions les petits gestes. Par exemple, nous avons une monnaie spécifique, la Tatou, faite de matériaux recyclés”, explique-t-il. Les barrières le sont également, la vaisselle réutilisable. Les objets sont récupérés “à droite à gauche ou à la déchèterie” afin de minimiser les achats. “On fait preuve de bon sens et de débrouillardise”.

Lors des festivals, les activités proposées redoublent de créativité : peinture au yaourt, dégustation de plantes comestibles, montage de yourte, marché d’artisans locaux ou encore gratiferia. Cette “fête du gratuit” où les visiteurs peuvent donner des objets dont ils n’ont plus besoin pour leur offrir une deuxième vie. “Les eco-festivals sont l’occasion de montrer des possibilités de modes de vie”, explique Jean-Luc Tonnerieux, investi dans Transition d’ici. “Les alertes quant aux aléas de la planète, on les connaît déjà, maintenant on passe à l’acte”, complète Florel Phylomis, membre de l’association. 

L’humain au coeur de la manifestation 

“Un éco-festival, c’est beaucoup plus que des toilettes sèches et des gobelets recyclés”, note Maryse Lallement, responsable de l’animation et de la communication sociale au conseil départemental. Pour la chargée du festival “par 4 chemins”, avant de devenir “éco-manifestation”, il faut encore développer le bien-être ensemble : “l’éco-responsabilité touche aussi à l’humain”

Aux Voivres, l’idéologie est la même : “Le lien social est au coeur du festival. On veut changer la société en partant de l’individu”, indique Charlotte Scheyer. Recréer le dialogue, échanger avec des visiteurs de tous âges, s’inscrire dans une dimension participative, sont autant de volontés des organisateurs. Pour le président de Festi la vida: “Il faut que ce soit à la portée de chacun. Que les gens puissent parler, qu’ils viennent pour 1 h et qu’ils y restent finalement l’après-midi”

Des initiatives qui répondent aux besoins ?

Transport, communication, économie d’eau, utilisation des ressources locales sont également des domaines qui entrent en compte. Cependant, aucune norme réglementaire n’existe dans les Vosges : “Et ce n’est pas en projet dans les années à venir”, révèle Catherine Grandjean. “Tout se passe sur la base du volontariat”.

Si les éco-événements ne cessent de se développer, pour Charlotte Scheyer c’est en réponse aux besoins : “La société est à bout de souffle. Ces initiatives répondent à nos besoins présents depuis longtemps mais écoutés aujourd’hui”. Une prise de conscience est-elle d’actualité ? Pour Pierre Courtier, il n’y a pas de doute. À quelques mois de la conférence pour l’environnement de Paris (COP21), ce n’est plus une coïncidence.

Carton rouge !

Organiser un éco-événement en s’appuyant sur des normes reste compliqué. Ceci est dû au manque de règles nationales. En effet, si certaines régions ont développé des documents expliquant les bons fonctionnements d’une éco-manifestation, aucun rapport national n’a été publié. Des normes ISO sont capables de renseigner tout organisateur “d’événement durable”. =http://www.iso.org/iso/fr/sustainable_events_iso_2012.pdf](ISO 20121) Mais ces outils restent souvent inconnus. Un site web donne aussi la possibilité aux organisateurs de s’auto-évaluer: =http://www.evenementresponsable.org]www.evenementresponsable.org 

• Festival ” Par 4 Chemins “, du 1er au 11 juin, dans toute les Vosges

• Festival ” J’aime la vie…la vie m’aime “, les 19, 20 et 21 juin aux Voivres

• Festi la Vida, les 26 et 27 septembre à Raon-aux-Bois

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