À Belval, le choix de l’autoproduction

À Portieux, l’ESAT de Belval a combattu la crise, en redynamisant sa ferme, en misant sur l’autoproduction et en jouant la carte commerciale.
La crise n’épargne personne. Le monde associatif n’y échappe pas. L’univers social pas davantage. à Portieux, l’ESAT (Etablissement et Service d’Aide par le Travail) de Belval était ainsi menacé par ” la défection de la clientèle d’entreprises “, fournissant de l’activité à son atelier industriel. ” Il a fallu réagir, en misant notamment sur l’autoproduction “, explique Laurence Filattre, sa directrice générale.
L’enjeu était d’importance. Le site emploie 74 salariés, accueille 110 résidents, alors que l’ESAT, lui, propose diverses activités professionnelles adaptées à 55 travailleurs reconnus handicapés. Pas question donc de baisser les bras. Laurence Filattre et son équipe les relèvent au contraire, misant notamment sur l’une des originalités locales. Outre un atelier industriel, Belval dispose en effet de deux équipes d’Espaces Verts, d’une activité maraîchage avec des serres et surtout d’une ferme, cas unique dans les Vosges pour un tel établissement.
Commercialiser les produits
pour redynamiser la ferme
32 hectares de bonne herbe, 48 bovins dont une vingtaine de laitières produisant 115 000 litres de lait par an, une centaine de poules pondeuses, 240 poulets et 16 porcs en engraissement, sans compter une soixantaine de lapins, des dindes De quoi occuper deux monitrices et une quinzaine de travailleurs ! De quoi surtout alimenter ” le magasin de la ferme ” ! ” Nous avons redynamisé la ferme et pris la décision de commercialiser ses produits “.
Ouvert depuis juillet 2014 en saison le mercredi (14h à 18h) et le vendredi (10h à 18h) il propose ainsi des viandes avec une thématique hebdomadaire (poulet, porc en lot et en charcuterie, veau ), des oeufs, des fromages (blanc, aromatisés, faisselle), de la crème tous fabriqués sur place, ainsi que les petits fruits et les légumes de saison poussant tout à côté sur environ un hectare. L’initiative a déjà conquis une clientèle d’habitués, mais elle ne demande qu’à être connue davantage.
” On fait du bon boulot “,
répond en écho Jonathan
Tant pour la qualité des produits que pour le travail accompli. ” On est là pour mettre à l’honneur ce qu’ils font “, résume Laurence Filattre, heureuse de voir clients et travailleurs échanger. ” D’une exploitation qui vivotait, on a fait un atout qui nous sort bien d’affaire “. ” On fait du bon boulot “, répond en écho Jonathan, 20 ans, s’activant avec plaisir dans la ferme et aimant le contact du bétail.
” Grâce à cette diversification des activités, chacun y trouve son compte “, souligne Pascale Trompette, cadre à Belval. Cette ” politique d’ouverture fait en outre un bien fou aux résidents, accroissant les relations sociales, apportant du vivant, rayonnant sur les autres structures, les foyers “, renforçant aussi le caractère familial du site.
Un programme de visite
La journée porte ouverte organisée le vendredi 10 juillet de 9h à 12h et de 13h à 17h donnera à tout un chacun l’occasion de découvrir Belval, sa ferme et les autres activités développées par l’ESAT : deux équipes d’espaces verts rompues aux travaux de tonte, taille , oeuvrant d’Épinal à Charmes, et l’atelier industriel travaillant à des activités, là encore diversifiées, de sous-traitance industrielle (assemblage, câblage, tri ) et de services tels que les retouches, le repassage , voire d’autoproduction, via la confection sur mesure de nappes, serviettes et rideaux et la création de produits éponge. Avis aux amateurs. Entreprises comme particuliers.