La course aux rêves d’enfants grâce aux pilotes vosgiens

L’association Matthieu et Rosemary Carrère offre une parenthèse dans le quotidien d’enfants touchés par la maladie. Basée dans les Vosges, elle réalise les rêves de ces jeunes malades de cancer et de leucémie, à Nancy, Dijon, Strasbourg et Besançon.
Comme Lucas, ils avaient tous des étoiles dans les yeux ce pluvieux dimanche d’août, celles d’un rêve réalisé : monter à bord d’un bolide de course en compagnie du pilote automobile Antoine Leclerc sur le célèbre circuit allemand de Nürburgring.
Le pilote vosgien a bien entendu adapté sa conduite au jeune âge de ses copilotes d’un jour, entre virages et accélérations ! Résultats : des sourires jusqu’aux oreilles sur le visage de la dizaine d’enfants.
L’histoire de l’association a pourtant débuté dans la douleur. En 1992, Francis Carrère perd son fils Matthieu âgé de 14 ans, d’un cancer des os. ” C’était un gamin très intelligent et ouvert, il disait qu’il voulait créer une association pour aider les enfants malades. ”
La personnalité pétillante de Matthieu n’a laissé personne indifférent. Si bien que deux ans après sa disparition, un médecin rappelle au père meurtri le projet de son fils : ” J’ai commencé alors à me mettre en relation avec les hôpitaux de Dijon, Strasbourg et Nancy. Ils ont tous accroché à l’idée d’aider les enfants malades à accomplir leurs rêves. “
Depuis plus de 21 ans, ce sont 550 rêves qui ont été réalisés, d’enfants de 3 à 16 ans, jusqu’à certains jeunes de 20 ans. ” Je me souviens de l’histoire de Sébastien, il était en rechute d’une leucémie, et refusait tous les soins, il ne voulait plus retourner à l’école, en d’autres termes, il se laissait partir. Son seul rêve était de traverser les États-Unis à moto. Les médecins lui auraient refusé en raison de son état de santé trop fragile. On lui a proposé un ” deal ” : l’aider à passer son permis moto, à condition qu’il reprenne les soins et le chemin de l’école. Il a passé le permis, on lui acheté sa moto, il a repris goût à la vie et il va mieux ! ”
Des histoires comme celles-ci, Francis Carrère en a beaucoup à raconter, depuis qu’il préside son association. Des sorties à Disneyland, au marathon de New York, des nages avec les dauphins, des rencontres avec Zidane, Franck Dubosc et bien d’autres.
Parfois le rêve permet aux enfants de reprendre un peu le moral, parfois, la fin est inéluctable : ” On ne se remet jamais du décès d’un enfant, cette association y donne un peu de sens, permet de rester soi-même en vie. ”
Parfois la rage vient, comme pour l’histoire de Fatjon, un jeune, qui rêvait de voyager en Turquie. Faute de papiers en ordre, il s’est retrouvé bloqué à l’aéroport. Il est décédé peu de temps après.
” Quand on ne peut mener un rêve à bout ou que l’enfant est trop malade pour le réaliser, ça fait mal au ventre “, souffle le président de l’association.
Lui l’expert-comptable rigoureux a appris de ces différentes expériences : ” Mon fils disparu m’a donné des leçons, je voulais perpétuer sa mémoire. Aujourd’hui je suis beaucoup plus tolérant. Je dis toujours qu’il faudrait aller passer quelques jours dans un hôpital d’enfants pour relativiser nos tracas quotidiens. “
Aider
L’association ne profite d’aucune subvention publique, uniquement de dons et de bénéfices des manifestations organisées à son profit. Elle recherche toute aide utile pour faciliter la réalisation d’un rêve d’enfant.
=http://www.unenfantunreve.fr/]www.unenfantunreve.fr
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