Francis Perry : « Je veux repousser mes limites en triathlon »

Champion de Lorraine, vice-champion d’Europe dans sa catégorie, le triathlète vosgien Francis Perry confirme tous les espoirs entrevus l’an dernier. Une saison incroyable qui pourrait se conclure en beauté, dans quelques jours.
Quelle saison impressionnante vous êtes en train de conclure ! Débutant en triathlon, il y a trois ans à peine, vous êtes aujourd’hui une référence européenne dans votre catégorie d’âge (40-44 ans). Comment êtes-vous parvenu à un tel résultat ?
Francis Perry Avec beaucoup d’entraînements et de sacrifices ! La vie de triathlète est galvanisante mais elle oblige les performeurs à s’astreindre un régime alimentaire strict, une vie saine en évitant les soirées trop arrosées. Enfin, un entraînement régulier et astucieux pour se renforcer musculairement et améliorer ses faiblesses.
À la vue de votre saison, nous avons la sensation que vous n’avez pas beaucoup de faiblesse, justement !
F. P. – (rires) Oh si, il y a toujours des domaines à améliorer. Mon passé de footballeur amateur fait que je suis plus à l’aise naturellement à la course à pied. Mais en triathlon, c’est dans les trois disciplines qu’il faut être excellent. Je bosse beaucoup la natation et le vélo pendant mes entraînements, pour essayer de rattraper mon retard. Dans le futur, il faut que je performe partout.
Pouvez-vous retracer votre saison ?
F. P. – La finale XTerra 2014 à Hawaï était magnifique à vivre. Je me suis promis de m’y requalifier. Pour ce faire, il y a plusieurs solutions : finir dans les 3 premiers d’un XTerra Européen ou faire un maximum de XTerra et finir parmi les meilleurs au classement général. J’ai rempli le premier objectif en finissant 3e au Portugal.
Et vous ne vous êtes pas arrêté là ?
F. P. – Non, pour être performant il faut répéter les efforts et j’avais prévu de faire une grosse tournée européenne des XTerra. J’ai enchaîné, donc, par une 5e place en Suisse, une 16e place à Xonrupt-Longemer mon plus mauvais résultat alors qu’il me tenait à coeur 7e en Italie, 4e en Suède, 4e en République Tchèque et 3e en Allemagne. Les bons résultats ont abouti sur un titre de vice-champion d’Europe. De plus, ma 6e place au Tri-cross de Contrexéville me permet de devenir champion de Lorraine de ma catégorie. Une saison excellente !
Comment vous entraînez-vous pour réussir vos objectifs ?
F. P. – J’ai la chance de pouvoir adapter ma vie professionnelle à ma passion. Ce qui fait que je m’entraîne lorsque la météo le permet, d’une façon très régulière. Je suis ami avec Christophe Bétard qui possède un très gros niveau et nous travaillons de temps en temps ensemble. Il me conseille sur mes lacunes. Mais je suis à 75 % du temps seul pour m’entraîner.
Quels sont les prochains challenges qui se dressent devant vous ?
F. P. – J’ai deux championnats du monde qui arrivent. Dimanche 27 septembre, je serai en Sardaigne avec l’équipe de France amateur, pour disputer les mondiaux de Tri-cross. Nous serons deux Vosgiens puisque le Vittellois Stéphane Castano sera aussi du voyage. Une première expérience en équipe de France où je ferai tout pour rentrer dans le top 10 de ma catégorie. Ensuite, je partirai à Maui (Hawaï), la finale du championnat du monde le 1er novembre, avec l’ambition de faire un podium. Nous serons cinq Vosgiens sur la ligne de départ puisque Stéphane Castano, tout comme Christophe Bétard, Raymond Ferry et Johann Mathis sont qualifiés.
Pensez-vous pouvoir encore mieux faire, à l’avenir ?
F. P. – Bien sûr, je ne peux pas me contenter de cela, c’est dans ma nature. Je suis un conquérant et j’ai toujours besoin de dépasser mes limites. Je ne pensais pas dire ça à mes 20 ans mais je prends un immense plaisir dans ce sport. À l’époque, je croyais que les triathlètes étaient des extraterrestres et je n’aurais jamais pensé être capable de le faire. Aujourd’hui, je suis fier de mes performances.