Accueil > Culture > Cinéma > Cinéma : L’homme irrationnel de Woody Allen

Cinéma : L’homme irrationnel de Woody Allen

Le 14 octobre 2015 par Bruno Veillon

Avec Joaquin Phoenix, Emma Stone, Parker Posey… 1h36. Sortie le 14 octobre.

C’est devenu une tradition presque immuable : à chaque automne son Woody Allen dans les salles françaises. Mais, avec le temps, l’habitude ne commence-t-elle pas à sentir la routine ?

Le sujet de L’homme irrationnel a tout de la tragédie existentielle ” allenienne “. Cette fois, le pince-sans-rire aux petites lunettes filme un prof de philo travaillé au corps par ses échecs successifs et qui sombre dans une dépression que les extravagances sentimentales ne parviennent pas à combler. Bouée de sauvetage d’une collègue esseulée, il entretient par ailleurs une relation avec une de ses étudiantes, fascinée par la psyché de l’homme de lettres… 

Lui, par contre, est loin de trouver son compte dans cette situation. Jusqu’à ce que, témoin d’une conversation anodine, il se passionne pour le destin d’un étranger. Ce petit jeu lui redonne étonnamment le sourire. Mais ce passe-temps caustique ne risque-t-il pas de le consumer plus vite que le mal-être dans lequel il baigne déjà ?

Comédie en deux actes, L’homme irrationnel opère un basculement à mi-parcours qui donne toute sa noirceur désespérée au film. Un coup de Trafalgar qui ne surprendra pas les plus fervents spectateurs du cinéaste, et pour cause. 

Pendant 1h30, Woody Allen fait du Woody Allen sans grandes embardées, fait entendre sa petite musique mais ne sort jamais de sa zone de confort. Peut-être parce que la recette est éprouvée et que lui n’a plus rien à prouver. Cela n’enlève rien au plaisir (attendu) de le découvrir mais laisse, passé le générique final, un goût de trop peu. Cuvée mineure du cinéaste, L’homme Irrationnel doit surtout sa singularité à son acteur principal. 

Régulièrement très inspiré par ses rôles, Joaquin Phoenix, sensationnel lorsqu’il entretient la confusion des genres (entre films indés et blockbusters, docu-fictions qui influent sur le réel), fait un Abe Lucas plus vrai que nature, sur la corde raide, à deux doigts d’être emporté dans un délire destructeur des plus troublants. Epaulé par un grand directeur d’acteurs, même plus réservé que d’ordinaire, ça fait forcément des étincelles.

Bande annonce de L’homme irrationnel

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin