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Le sprinter spinalien Nacer Bouhanni a « faim de victoires » !

Le 04 février 2020 par Clément Thiriau
Nacer Bouhanni avec son nouveau maillot du team Arkea Samsic.
© Arkea-Samsic

La page Cofidis est tournée. Après plusieurs années de galère, Nacer Bouhanni espère se remettre en selle sous le maillot d’Arkea-Samsic où il va endosser le rôle de leader, au même titre que Warren Barguil et Nairo Quintana. En quête de sérénité, le sprinteur vosgien de 29 ans, désormais installé à Aix-en-Provence, n’a qu’une hâte : regoûter au plus vite aux joies de la victoire. Sensations, état d’esprit, ambitions : en exclusivité pour 100% Vosges, il a accepté de se confier en longueur à l’heure de reprendre la compétition. Entretien vérité.

Nacer, au terme de votre contrat chez Cofidis, vous vous êtes engagé en faveur du Team Arkea-Samsic pour deux ans. Pourquoi ce choix ?

Nacer Bouhanni – J’ai vu évoluer cette équipe de l’extérieur ces dernières années, et j’ai pu mesurer comment elle a grandi. J’aime l’ambiance qui y règne, ce côté famille qui a été préservé malgré le fait que le groupe a pris de plus en plus d’importance au fil des années. Je suis venu aussi car j’ai senti une grande confiance de la part du manager général, Emmanuel Hubert, à mon égard.

Justement, comment avez-vous été accueilli par le staff et vos nouveaux coéquipiers ?

N. B. – J’ai été très bien accueilli que ce soit par les anciens coureurs de l’équipe ou par les nouveaux, à l’image de Nairo Quintana. Le staff m’a également tout de suite montré qu’il avait entièrement confiance en moi, et c’est très important. L’ambiance est bonne, c’est exactement ce que je recherchais. Je me sens très bien au sein de l’équipe et je suis vraiment heureux de mon choix.

En 2019, vous avez connu une saison blanche, sans aucun succès. Comment l’avez-vous vécue ?  

N. B. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort… C’est bien ce que l’on dit non, donc cela m’a renforcé encore plus dans ma volonté de gagner des courses. J’ai faim de victoires. Je vais tout faire afin de combler ce grand appétit que j’ai.

Ces deux dernières années ont été compliquées entre les blessures, les méformes, les relations conflictuelles avec Cédric Vasseur. Comment expliquez-vous que cela soit allé de mal en pis ?

N. B. – J’ai tout dit sur mon passage au sein de mon équipe précédente, je ne veux plus m’appesantir sur ce sujet, je suis désormais à 200 % focus sur l’avenir.

Tout n’a pas été noir non plus. Que retenez-vous des 5 saisons passées chez Cofidis ? 

N. B. – En effet. J’ai quand même gagné 35 courses sous le maillot de mon équipe précédente, on a un peu trop tendance à l’oublier parfois. J’ai remporté de belles courses, des épreuves
World Tour, et notamment une étape sur les routes du Tour d’Espagne l’an passé. Ce n’est pas rien tout de même.

A l’heure de démarrer ce nouveau cycle chez Arkea-Samsic, quel état d’esprit vous anime ? Vous sentez-vous revanchard ? 

N. B. – Je veux gagner des courses tout simplement. Revanchard ? Non, je n’ai pas à prendre de revanche par rapport à qui que ce soit. Je fais du vélo pour moi. Mon but est de me bâtir le plus beau palmarès possible. Ce n’est pas un nouveau départ car ma carrière ne s’est jamais arrêtée, c’est juste un nouvel élan donné à celle-ci, un nouveau chapitre.

Vous avez 29 ans et on a l’impression que vous n’avez pas encore pu exprimer pleinement votre potentiel. Vous considérez-vous à un tournant de votre carrière ? 

N. B. – Non car devant moi j’ai encore de belles pages à écrire. J’en suis plus que persuadé. Je ne me sens pas du tout au pied du mur, bien au contraire, ni à un quelconque croisement de quelque chose. J’espère pouvoir continuer à exprimer pleinement mon potentiel, même si j’ai déjà donné des gages de mes qualités, en gagnant déjà des étapes sur deux des trois grands Tours, le Giro et la Vuelta.

Arrogant, hargneux, individualiste, bagarreur… On vous colle parfois l’étiquette de “bad boy” dans et hors des pelotons. Comment le vivez-vous ?

N. B. – Qui aimerait qu’on le taxe de « bad boy » ? Personne. Cette image négative ne me plaît pas. Certaines personnes rapportent des choses à mon propos, mais me connaissent-elles vraiment ? Ont-elles déjà eu l’occasion de me côtoyer, de me parler ? Lorsqu’on critique quelqu’un il faut aussi songer à l’image que cela renvoie de la personne auprès de sa famille, le mal que cela peut faire à ses proches.

Ce changement d’équipe peut-il vous permettre justement de renvoyer une autre image de vous ?

N. B. – Je l’espère en tous les cas. Vous vous imaginez bien que cette étiquette que l’on m’a collée ne me convient pas. Je ne suis pas un mauvais garçon, j’ai du caractère, j’en conviens, mais comme tout sportif de haut-niveau. Dès que je démontre ce caractère on l’expose, souvent de façon exagérée, alors que d’autres ont aussi un caractère fort mais on ne les taxe pas pour autant de « bad-boys ».

Vous êtes le leader du pôle sprint de l’équipe. Quel regard portez-vous sur celui-ci ?

N. B. – Je sens que l’équipe est armée dans ce domaine. Le groupe sprint est composé d’excellents éléments comme Daniel Mc Lay, Christophe Noppe, Lukasz Oswian et bien d’autres. Disposer dans une équipe d’une telle force est évidemment un plus quand on sait que 80  % des courses arrivent au sprint.

Le Team compte deux autres leaders au profil de grimpeurs, le champion de France Warren Barguil et Nairo Quintana. Cela va-t-il vous ôter de la pression ?

N. B. – Forcément plus nous sommes nombreux à pouvoir tenir ce rôle au sein d’une équipe, plus la pression sur chacun est partagée. Le groupe est de qualité. C’est un confort pour moi, mais aussi pour Warren et Nairo, qui auront moins de pression si je viens à gagner rapidement.

Quels sont vos ambitions pour la saison qui démarre ?

N. B. – Gagner, gagner et encore gagner ! Vous savez quand on est un sprinter on n’est jamais rassasié en termes de victoires. Le premier succès fait du bien et délivre, mais déjà il appelle le deuxième, et ainsi de suite. La préparation a été idéale avec deux stages en Espagne et je me sens en forme, impatient de reprendre la compétition.

Vous avez été champion de France (2012), vous avez déjà gagné sur le Giro et sur la Vuelta, mais toujours pas sur le Tour de France. Cela fait-il partie de vos priorités pour les prochaines années ?

N. B. – Oui, j’ai déjà de belles victoires à mon palmarès, mais forcément j’en recherche d’autres du même acabit. Gagner sur le Tour de France est un rêve depuis que j’ai débuté ma carrière de coureur cycliste professionnel. J’espère que ce sera pour cette année (Arkea-Samsic bénéficie d’une invitation pour y participer, ndlr). J’en ai d’autres, comme Milan-San-Remo. Je vous le répète je veux continuer à étoffer mon palmarès, le plus possible.

Bio Express : Nacer Bouhanni

  • Né le à Épinal, le 25 juillet 1990
  • Équipes professionnelles : FDJ (2011-2014), Cofidis (2015-2019), Arkea-Samsic (2020-…)
  • 65 victoires chez les pros

Principaux succès :

  • Champion de France (2012) 
  • Vainqueur de trois étapes du Tour d’Italie 2014 et vainqueur du classement par points
  • Vainqueur de trois étapes du Tour d’Espagne (deux en 2014 et une en 2018)

Son programme de début de saison :

  • Tour d’Arabie Saoudite : 4 au 8 février
  • Tour d’Oman : 11 au 16 février
  • Classique belge Kuurne/Bruxelles/Kuurne : 1er mars
  • Tirreno – Adriatico : 11 au 17 mars
  • Milan – San Remo : 21 mars (sous réserve)

 

« J’ai pleine confiance en Nacer »

Emmanuel Hubert, manager du Team Arkea-Samsic : « Le recrutement de Nacer Bouhanni s’est très vite imposé comme une évidence. Ce sprinteur a déjà rivalisé avec les meilleurs mondiaux, les a pour la plupart battus. Il a gagné 65 courses chez les pros, ce qui n’est pas neutre. Il s’est imposé déjà sur la Vuelta, le Giro, Paris-Nice, le Tour de Catalogne, le Dauphiné et le Championnat de France. Il va retrouver la place qui est la sienne chez Arkéa-Samsic. J’ai pleine confiance en lui, mais également envers tout mon groupe sprint ».

 

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