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Moustache Bikes – Gregory Sand : « Une fierté d’avoir contribué au dynamisme du vélo dans les Vosges »

Le 23 octobre 2020 par Jordane Rommevaux
Emmanuel Antonot et Grégory Sand, fondateurs de Moustache Bikes.
© Moustache Bikes.

Grégory Sand et Emmanuel Antonot sont les deux fondateurs de la marque Moustache Bikes mondialement connue. Créateurs de vélos à assistance électrique, ils ont surtout réussi à impulser un véritable dynamisme sur le territoire vosgien. Rencontre avec l’un des dirigeants d’une des entreprises devenue un fleuron de notre économie.

Gregory Sand, nous sortons d’un printemps compliqué avec ce confinement qui a mis un coup de frein dans l’économie de nombreuses entreprises. Comment avez-vous abordé cette période à Moustache Bikes ?

Grégory Sand – Nous l’avons abordé comme tout le monde, en suspendant l’activité avec une grosse problématique de visibilité. Nous n’avions aucune indication sur l’horizon de sortie donc comme l’entreprise a beaucoup évolué, il y avait de nombreux enjeux à prendre en compte avant de faire les bons choix, rapidement. On s’est vite rappelé à nos fondamentaux puisque ça fait 10 ans qu’on milite pour le vélo à assistance électrique, un outil magique pour démocratiser l’usage du vélo. Nous étions persuadés que le vélo aurait encore plus sa place dans la société post COVID. Notre but a donc été de ne pas ralentir les approvisionnements de composants et de maintenir la production dans un premier temps, pour l’accélérer ensuite. La fin du confinement nous a rassurés car ce que nous envisagions s’est vérifié, avec un engouement considérable pour le vélo.

Vous avez réussi à rattraper les pertes économiques dues au confinement ?

G. S. – En quelques semaines, nous avons récupéré le manque à gagner, pour retrouver un point d’équilibre au cours de l’été. La deuxième partie de saison, toujours très soutenue, va même nous permettre d’aller au delà de nos objectifs initiaux.

Cet engouement pour le vélo depuis quelques mois, se généralise-t-il partout en Europe, voir dans le monde ?

G. S. Il y a eu une prise de conscience générale dû à un cumul d’éléments. Le vélo urbain a été largement utilisé comme geste barrière, en remplacement des transports en commun. On peut remarquer également la mise en oeuvre très rapides de pistes cyclables et des budgets importants ont été votés pour le développement d’infrastructures. Par ailleurs, beaucoup de vacanciers sont restés en France cet été, et ont investi dans des vélos pour profiter de plaisirs simple, autour de chez eux. C’est ce qui est magique avec l’électrique, c’est que l’on prend du plaisir au premier coup de pédale.

Prend-on autant de plaisir qu’avec un vélo traditionnel ?

G. S. Lorsqu’on essaye le vélo électrique, on ne revient plus en arrière. On remarque que ceux qui ont investi dans un vélo à as- sistance électrique en font davantage qu’avant. Ils roulent sur de plus grandes distances et surtout en famille ou entre amis. Il per- met aussi de réduire les écarts de niveau dans les groupes et de prendre du plaisir tous ensemble. On sait que c’est compliqué d’être à la traîne ou à l’inverse d’avoir un meilleur niveau que les autres.

Installés désormais dans des locaux de 10 000 m2 dans la zone Inova 3000 de Thaon-les-Vosges, qu’est-ce que ce déménagement a changé dans votre façon de fonctionner ?

G. S. – Jusqu’à janvier 2020, nous n’exploitions que 6 000 m2. Mais, tout s’est accéléré dès la fin du confinement puisqu’on a agrandi l’usine d’un tiers. On a recruté 30 personnes, pour atteindre au- jourd’hui 140 salariés. En termes de production, nous sommes passés de 200 vélos/jour avant confinement à 300 vélos/jour, ce qui est en phase avec les besoins actuels. Mais ce chiffre va continuer à augmenter, compte tenu des perspectives. Je suis à la fois optimiste et très confiant car les études menées vont toutes en faveur de l’augmentation de la pratique. Une conviction que nous avons depuis le départ. La Covid a eu un effet accélérateur, nous avons clairement gagné une à deux années de maturité sur le marché.

Avez-vous la sensation d’avoir contribué à la redynamisation du vélo dans les Vosges ?

G. S. – Le département des Vosges est exceptionnel pour la pra- tique du vélo et l’électrique favorise largement cette pratique car il rend encore plus accessible le vélo sur notre territoire valloné. Aller à Gérardmer et gravir les Crêtes sans craindre de ne pas réussir, c’est l’avantage de l’électrique. Nous avons des élus qui ont toujours soutenu le projet, de façon matérielle avec des locaux qui nous ont permis de bien grandir à Golbey et économiquement aussi. On est fier que le projet ait une résonnance sur le territoire car Emmanuel et moi sommes tous les deux Vosgiens et c’était important de rester sur notre territoire de cœur. Important de se sentir soutenus.

Comment voyez-vous l’importance du vélo électrique dans les villes ?

G. S. – Il faut imaginer nos centres villes autrement. Le vélo est une solution d’avenir très pertinente dans les grandes villes, il permet de répondre à la fois aux problématiques d’émissions, mais également d’engorgement. On peut loger 7 à 8 vélos sur une place de parking voiture. De nombreuses architectes intègrent aujourd’hui ces données dans les nouvelles constructions ou réhabilitations d’immeubles.

Les métropoles jouent-elles le jeu pour inciter encore plus les personnes à utiliser le vélo ?

G. S. – Elles jouent le jeu puisqu’on trouve de plus en plus de par- kings souterrains qui réduisent les espaces pour les voitures au profit d’espaces sécurisés pour les vélos. Ça fait partie des in- frastructures indispensables pour l’évolution. Le développement des pistes cyclables permet également de se déplacer en toute sécurité sans se retrouver dans le flux de voitures.

Comment se situent la France et les Français dans l’utilisation du vélo électrique par rapport aux autres pays européens ?

G. S. – On est derrière certains pays très avancés notamment la Belgique, les Pays-Bas ou l’Allemagne, qui sont en pleine expan- sion. L’Allemagne est actuellement le plus grand marché euro- péen. Ce sont des marchés historiques pour Moustache Bikes. La France est en retard mais sa progression est assez franche de- puis quelques années et elle possède un potentiel énorme. On re- marque aussi une forte volonté d’évolution en Italie, en Espagne, au Royaume-Uni. Outre-Atlantique avec un fort développement au Canada, Nouvelle-Zélande, Australie.

Comment voyez-vous l’avenir ?

G. S. – On travaille déjà sur un horizon à 5 ans pour la marque avec pas mal d’investissements sur site. On veut continuer à rapatrier de la valeur dans les Vosges pour poursuivre l’évolution et créer de l’emploi. On a encore de beaux jours devant nous. Dans les années qui arrivent, plusieurs dizaines de recrutements sont prévus. Ce qui nous anime et rend plus fier, ce n’est pas de vendre plus de vélos mais de voir les effectifs s’étoffer et les emplois que l’on crée, en local. Créer et pérenniser des emplois sont nos priorités.

Fiche identité : 

Moustache Bikes

Zone Inova 3000

5, allée 2-5, rue du ruisseau 88150 Capavenir Vosges

Tél. 03 29 37 58 65

moustachebikes.com

Création : 24 août 2011

Par : Emmanuel Antonot (développement) et Grégory Sand (commercial)

Salariés : 140

Rendement : 300 vélos/jour

Créateurs de vélos à assistance électrique haut de gamme :

  • vélos urbains
  • vélos tout chemin
  • vélos tout terrain
  • tandems
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