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Sabrina Toussaint : Les Jeux Olympiques dans le viseur

Le 26 mars 2014 par Bruno Veillon

A tout juste 30 ans, Sabrina Toussaint est une passionnée des sports de tir. La fondatrice du club de Vincey se concentre désormais sur les Jeux Olympiques de Rio en 2016.

Double vice-championne de France d’arbalète, vous vous destinez désormais au tir à la carabine. Pourquoi ce changement ?
Sabrina Toussaint – Tout simplement parce que l’arbalète n’est pas une discipline olympique à l’inverse de la carabine qui peut me permettre de réaliser mon rêve de participer aux prochains J.O. L’an dernier, mon entraîneur Arnaud Vincent, qui me coache depuis mes 13 ans, a eu l’idée de me lancer le défi fou de Rio 2016. Pour le réussir, il me faut faire quelques concessions dans ma vie personnelle et familiale mais j’y suis prête.

Jusqu’alors, quels ont été vos résultats nationaux en carabine ?
S. T. – Avant d’aborder cet objectif olympique, je n’ai jamais pensé atteindre le niveau international. Je pratiquais pour m’amuser en constatant que les résultats étaient concluants en arbalète et intéressants en carabine. Je n’avais jamais atteint le top 10 aux championnats de France carabine sauf cette année où je fais 10e à quatre petits dixièmes de la 8e place, qualificative pour la finale nationale. Là, j’ai éprouvé une amère déception et je me suis promis de rentrer en finale l’an prochain et viser le top 5 voire mieux.

Qu’est-ce qui vous sépare du top niveau national aujourd’hui ?
S. T. – L’expérience, la régularité et réussir à reproduire les mêmes séries que je réalise à l’entraînement, lors des compétitions. Si je remplis ces conditions, je peux faire partie des meilleurs tireuses françaises. Les autres changements radicaux pour progresser et atteindre ce niveau portent sur mon hygiène de vie en gérant drastiquement mon alimentation : plus de McDo (rires) mais du poisson, de la viande grillée et des féculents, comme les athlètes. Enfin, je dois m’astreindre à réaliser quotidiennement un entraînement physique de fond avec de la course à pied et travailler le gainage et les abdos.

Pourquoi l’entraînement physique est si important dans cette discipline où l’immobilisme est primordial ?
S. T. – Justement, l’important est de savoir écouter son corps, le canaliser et réussir à conserver sa concentration pendant plus de 50 minutes. Depuis que j’ai commencé l’entraînement, je réussis à mieux gérer mon stress. De plus, une compétition est extrêmement éprouvante car fournir un effort mental intense de 50 minutes est tout aussi difficile qu’un effort physique. J’en ressors fatiguée comme si j’avais courue un marathon.

Comment s’organise une compétition de carabine ?
S. T. – Je pratique les compétitions sur 10 et 50 m. Elles se réalisent en deux parties : première phase de qualification où il faut réussir 40 tirs en 50 minutes, puis une évaluation est réalisée suivant les coups sur la cible, le centre apportant 10 points. Les 8 meilleures se départagent en finale, sur le même format. Sur 50 m, en revanche, se sont 60 balles en 50 minutes qui sont tirées.

Quel parcours faudra-t-il réussir pour une sélection aux prochains J.O. ?
S. T. – Comme chaque année, il existe un championnat annuel qui sert de qualification en équipe de France, pour les 5 meilleures qui participeront aux compétitions internationales et recevront des subventions. Pour faire partie des 8 Françaises qui disputent ces qualifs, il faut marquer des points lors des différentes compétitions du circuit national. Cette année, par exemple, j’ai participé à quatre compétitions. Ma victoire, dimanche 9 mars, à Besançon m’a remontée dans le top 10 du classement mais les qualifs sont loin d’être terminées. Si je réussis à intégrer le groupe France, je me ferai remarquer par les sélectionneurs qui sont les seuls à désigner les 5 qui partiront à Rio. Il n’y a pas de temps à perdre.

Quelles sont vos chances de vous qualifier pour les J.O. de 2016 ?
S. T. – Je pars avec une longueur de retard car mon expérience internationale est vierge. De plus, je n’ai pas fait de centre de formation comme l’INSEP puisque j’ai été formée sur le tard dans les Vosges. Je dois prouver que je suis la meilleure des meilleures mais ça ne me fait pas peur car je connais mes possibilités. Je suis fière d’être à ce niveau mais je ne compte pas m’arrêter là.

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