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Carte scolaire 2019 : syndicats et parents d’élèves témoignent avant le CDEN décisif

Le 03 février 2019 par Clément Thiriau
A La Chapelle-aux-Bois, les parents d'élèves se mobilisent contre la fermeture programmée d'une classe à la rentrée prochaine

La carte scolaire 2019 pour le premier degré dans le département des Vosges sera officiellement présentée ce lundi après-midi lors du Conseil départemental de l’éducation nationale (CDEN) en Préfecture à Épinal.

La liste des ouvertures / fermetures de postes (37 retraits / 22 implantations) à la rentrée prochaine est connue depuis le dernier Comité Technique Spécial Départemental (le détail ici). Les élus peuvent encore se faire entendre ce lundi, notamment ceux dont les communes font partie d’un RPI (regroupement pédagogique intercommunal).

Aux quatre coins du département – Le Clerjus, La Chapelle-aux-Bois, Deyvillers, Eloyes, Saint-Gorgon, La Houssière, par exemple – les parents d’élèves concernés par des décisions défavorables se mobilisent pour tenter de sauver in extremis leurs classes ou leurs écoles.

A l’aube de cette journée décisive, nous donnons la parole aux secrétaires départementaux du SNUipp-FSU et du SE-UNSA et à une maman d’élève de La Chapelle aux Bois, qui, sauf revirement de situation, perdra un poste et se retrouvera avec une classe en moins.

Vincent Hilselberger, secrétaire du SNUipp-FSU Vosges : “C’est encore la campagne qui trinque !”

“Notre sentiment c’est que tout est un peu joué d’avance. La direction académique est revenue sur un certain nombre de fermetures, mais lorsqu’on a fait des propositions on n’a pas eu gain de cause. Il y a des endroits où les classes se retrouvent avec des effectifs très importants. C’est la campagne qui trinque une fois de plus. On ne conteste pas la baisse des effectifs (-866 élèves), mais ce qu’on constate c’est que d’un côté on favorise les secteurs péri-urbains avec les CP-CE1 dédoublés et d’un autre on ne met pas en place les conditions d’une éducation rurale de qualité. Il faut prendre en compte les spécificités d’un département rural comme le nôtre. En fermant 8 écoles, on dégrade forcément les conditions d’accueil des élèves. Nous ça ne nous choque pas d’avoir 15 élèves dans une commune rurale, c’est une question de choix politique.”

Catherine Renard, secrétaire départementale du SE-UNSA 88 : “Favorable aux regroupements”

“Il y a eu une évolution par rapport à ce qu’on souhaitait, dans le bon sens, mais ce n’est pas allé assez loin. On a l’impression que ça va être difficile, il y a beaucoup d’écoles qui passent de trois à deux classes, avec trois ou quatre niveaux d’enseignement par classe. Dans ces cas là, c’est compliqué d’adapter les programmes, d’avoir des accompagnements individualisés. Et parfois l’enseignant se retrouve tout seul dans son école, ce n’est pas idéal. Nous sommes favorables aux regroupements et au travail d’équipe. On a entendu parler d’une classe de 18 élèves à 8 niveaux dans un village. C’est un cas extrême. Doit-on vraiment défendre ce genre de situation ? On ne défend pas forcément les écoles à une classe même si on comprend le désarroi dans les villages où les écoles ferment. Notre souhait c’est qu’il y ait des écoles pérennes avec au moins deux classes et de bonnes conditions de travail et d’apprentissage pour les élèves et les enseignants.”

Christelle Delarue Decker, mère de deux enfants scolarisés à La Chapelle-aux-Bois : “Surpris par cette décision”

“Notre effectif prévisionnel pour la rentrée est de 73 élèves, ils sont à l’heure actuelle 78 répartis en 4 classes de 2 niveaux chacune (Petite et moyenne section, grande section et CP, CE1 et CE2, CM1 et CM2). En fermant une classe nous allons avoir des classes plus chargées et des classes de 3 niveaux ce qui complique les apprentissages et les enseignements. Par ailleurs les maires des 2 communes du RPI (Benoît Aubry pour la Chapelle aux Bois et Michel Fournier pour les Voivres) avaient entamé des négociations avec le maire du Clerjus dont l’école va fermer à la rentrée. Mais suite à un renversement de situation les enfants du Clerjus vont aller à l’école de La Vôge les Bains. Nous sommes surpris par cette décision et nous demandons au Directeur académique d’attendre la rentrée et de faire un comptage d’élèves avant de prendre une décision, car nous avons eu 5 nouvelles inscriptions depuis septembre. En outre, nous avons une école toute neuve avec ascenseurs, salle de motricité, terrain de sport cantine garderie… De gros investissements ont été faits.
Vendredi matin, nous parents sommes intervenus en classe pour expliquer la situation aux enfants puis nous sommes restés devant le portail. La gendarmerie était présente.
Samedi matin une déléguée des parents d’élèves et moi-même avons pu échanger avec l’inspecteur d’académie, nous attendons de nouveaux éléments. Ce lundi nous invitons de nouveau les parents d’élèves à être présents devant le portail de l’école.
Nous souhaitons conserver notre classe, nos institutrices de qualité et notre école”

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