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Plan Jeunesse : osez les Vosges que jeunesse se fasse… ici !

Le 06 mai 2022 par Francoise Fontanelle
Et si l'avenir des jeunes se dessinait dans les Vosges ?
© CD 88

Quelles seraient les conditions qui permettraient aux jeunes Vosgiens et à tous les moins de 30 ans de construire leur avenir dans les Vosges ? Après avoir consacré près de 75 millions d’euros pour les collèges, l’accompagnement professionnel des jeunes et l’accompagnement social des familles, le Conseil départemental a décidé d’aller encore plus loin en proposant un Plan Jeunesse.

Quel sera le territoire des Vosges à l’horizon 2030 ? Pour y répondre, une grande concertation a fait émerger un axe de travail prioritaire : la jeunesse. Avec les services publics de proximité et la transition écologique, la jeunesse forme l’un des trois piliers du Plan Vosges Ambitions 2027.

Les indicateurs sociologiques et démographiques ne sont pas positifs. Cependant, le territoire des Vosges souhaite retenir et séduire les jeunes. En effet, les mentalités évoluent et des « territoires à taille humaine », comme les Vosges, pourraient tirer leur épingle du jeu. Reste à définir les attentes de cette génération pour être au rendez-vous !

Car même si les jeunes ont besoin de faire leurs expériences et de découvrir le monde, les acteurs du territoire veulent montrer que les Vosges offrent de nombreuses opportunités pour se former, travailler et s’épanouir. Des atouts qu’ils veulent encore renforcer et faire connaître pour faire « matcher » les attentes.

Une grande consultation

Fin 2021, le Département a interrogé toutes les parties prenantes. Près de 2 400 Vosgiens âgés de 11 à 25 ans ont pu s’exprimer sur leurs problématiques et évaluer différents sujets : loisirs, orientation, mobilité, usage du numérique et leur vision du territoire.

Plus de 70 acteurs (institutionnels, associatifs, économiques, etc.) ont mis en perspective la situation des jeunes (engagement, autonomie, orientation, vie professionnelle) et le territoire, pour proposer des améliorations, des partenariats ou de nouvelles pistes d’action. Toutes ces données, éclairées par une analyse statistique, ont révélé trois principaux freins à leur envie de s’installer dans les Vosges : la mobilité, la communication, l’orientation scolaire.

Les Assises de la jeunesse

Ce temps fort a mis en présence de nombreux jeunes venus témoigner, des acteurs du territoire liés à la jeunesse, l’éducation et l’emploi, ainsi que des experts comme Jérémie Peltier (directeur des études, Fondation Jean-Jaurès) et Noëlle Bréham (journaliste et animatrice de l’émission « Les p’tits bateaux » sur France Inter) autour de trois tables rondes animées par la journaliste Françoise de Blomac.

La première, l’engagement, a mis en exergue les difficultés des jeunes à identifier les associations et les personnes ressources qui pourraient leur donner envie de participer à la vie associative. Mais aussi le manque de temps et d’autonomie pour se déplacer, le fait de vouloir une contrepartie au bénévolat, ainsi que la différence de représentation de l’engagement entre jeunes citadins et jeunes ruraux.

La seconde table ronde, dédiée à l’orientation et à l’insertion professionnelle s’est arrêtée sur le manque de conseillers dédiés et d’informations sur les parcours d’orientation. Il a également été question de l’effet CV et du blocage créé par l’expérience exigée lorsque l’on veut décrocher un premier emploi. Un manque de confiance de la part des décideurs qui révèle un manque d’adaptation à l’évolution des méthodes de recrutement et une incompréhension des attentes des jeunes en termes de reconnaissance et de justice salariale.

La troisième évoquait le lien entre communication et perception du territoire. Les témoignages ont mis en avant l’unité entre ses habitants ainsi que la volonté de ses acteurs d’en renforcer le dynamisme. Ils ont décrit un terreau fertile mais encore mal connu, qui pourtant favorise le développement de startups ou de projets étudiants.

Des propos qui font écho à un changement de modèle qui, selon Jérémie Peltier, privilégie désormais le bien-vivre et les entreprises en lien étroit avec un écosystème territorial. Des atouts dont dispose le territoire mais qu’il doit mettre en avant dans sa communication pour devenir inspirant et donner aux jeunes Vosgiens l’envie d’en être les ambassadeurs.

V’osgez pour s’informer sur les réseaux sociaux !

Ce mot valise, contraction de « Vosges » et « Osez » incite les jeunes d’ici et d’ailleurs à « oser les Vosges » pour étudier, travailler et faire des activités. Et parce que les jeunes s’informent d’abord et essentiellement sur les réseaux sociaux, le Conseil dépar-temental a créé, à l’occasion des Assises de la jeunesse, deux nouveaux comptes : « V’osgez » sur TikTok et « Osez les Vosges » sur Instagram.

Les prochaines étapes

Le Plan Jeunesse sera soumis à l’assemblée départementale en juin prochain et sera mis en place et évalué à partir de 2023 par le pôle Jeunesse et innovation nouvellement créé au sein du Conseil départemental des Vosges. Son pilotage s’exercera en collaboration avec l’ensemble des services du Département.

Découvrez la nouvelle page web du plan jeunesse : www.vosges.fr/jeunesse

François Vannson, Président du Conseil départemental des Vosges

Monsieur Vannson, qu’est-ce qui manque aux jeunes pour s’épanouir sur leur territoire ou le préférer à d’autres ?

Lors de notre travail de consultation trois thématiques ressortent. La mobilité tout d’abord. Quel que soit leur âge, tous expriment un besoin autour de leur mobilité ; très différent entre les secteurs urbains et les secteurs ruraux mais présent pour tous. L’insertion professionnelle et l’orientation ont été également largement plébiscitées par les jeunes. Nous demandons à notre jeunesse de plus en plus tôt de choisir une voie professionnelle mais ils ne disposent pas toujours des informations suffisantes ou des moyens pour identifier le champ des possibles, en particulier les filières existantes sur notre territoire et les nouveaux métiers. Enfin, nous devons nous interroger sur notre manière de com-muniquer vers eux. Les canaux de communication « traditionnels » ne fonctionnent plus. Il nous faut nous adapter. Ils nous l’ont indiqué clairement à chaque rencontre.

Quelles adaptations cette consultation demande-t-elle aux acteurs et aux institutionnels du territoire ?

L’enseignement que nous en tirons, à ce stade, car nous sommes dans la phase d’écriture de notre plan dédié à la jeunesse, est que nous devons travailler main dans main avec tous les acteurs qui gravitent autour de la jeunesse vosgienne : associations, éducation nationale, filières professionnelles, etc… pour changer de modèle.

La crise sanitaire a révélé de nouvelles attentes envers les territoires. N’est-ce pas une opportunité pour les Vosges ?

Il est certain qu’un territoire nature comme les Vosges doit saisir cette opportunité pour valoriser son cadre de vie et inciter les jeunes (et pas que) à venir s’installer dans notre beau département. D’autant que dans les Vosges, de nombreuses offres d’emploi sont à pourvoir. Nos filières professionnelles sont à la recherche de nombreux collaborateurs pour honorer leurs commandes. C’est le bon moment pour venir s’installer chez nous !

Eddy Hernandez (20 ans), participant aux Assises de la Jeunesse

« Je suis technicien informatique dans une collectivité, mais aussi pompier depuis mes 16 ans. Le Conseil départemental des Vosges, dans le cadre d’une réunion suivie par une table ronde sur la jeunesse, a proposé à mon chef de caserne d’inviter un jeune pompier. Étant l’un des plus jeunes, il est venu vers moi pour me proposer d’y participer. Trouvant ce genre d’évènement toujours intéressant, j’ai accepté.

Je suis venu sans avoir d’objectif particulier. Nous étions une dizaine de jeunes et les échanges ont vite abordé l’engagement ­– un sujet qui, en tant que pompier, m’intéressait forcément – et l’apprentissage. Là aussi je me suis senti concerné. J’avais dû quitter les Vosges pour faire mon BTS, étant donné que les administrations publiques et le SDIS où je postulais ne prenaient pas, à l’époque, d’alternants. C’est ainsi que je me suis retrouvé sur Nancy, où j’occupe un poste de contractuel actuellement. Même si j’ai trouvé ça frustrant au départ, cela s’est avéré plus pratique de grouper études au CESI et alternance.

Les Vosges sont un beau département mais il manque un peu de dynamisme, même si, ces derniers temps, je trouve que cela évolue. Cela se voit, notamment avec des actions comme le Plan jeunesse où l’on sent qu’il y a une volonté de répondre à nos besoins. Des choses se mettent en place, et y participer permet d’appuyer dans ce sens.

En tant que jeunes, on a envie qu’il y ait plus d’activités et de transports pour y accéder, car dans les Vosges, en dehors de la voiture, il y a peu de solutions. En ce moment je profite d’être à Nancy pour pouvoir sortir en semaine, mais mon objectif, ce n’est pas d’avoir un petit appart’ en ville mais de retourner dans les Vosges où le cadre de vie est beaucoup plus agréable.

Ce sont des réflexions que nous avons pu exprimer et partager pendant les tables rondes et les Assises, Nous avons été informés à chaque étape du projet, et nous le serons certainement par la suite. »

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