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Pauline Ferrand-Prévot : Les Vosges sur la route de l’or olympique

Le 16 juin 2021 par Clément Thiriau
Pauline Ferrand-Prevot prépare son contre-la-montre des Championnats de France à Épinal.
© Facebook PFP

Double championne du monde de cross-country en titre, Pauline Ferrand-Prévot s’arrête à Épinal mi-juin à l’occasion des championnats de France de cyclisme sur route, quelques semaines avant de partir en quête de l’or olympique à Tokyo. Première cycliste de l’histoire à détenir simultanément 3 titres mondiaux (route, cyclo-cross et VTT) en 2015, la Rémoise de 29 ans, plombée par un problème physique pendant plusieurs années, est revenue au premier plan, ajoutant de nouvelles lignes à son (très) impressionnant palmarès. Licenciée à l’UC Remiremont comme son compagnon Julien Absalon et membre de son Team, la Vosgienne d’adoption évoque pour 100% Vosges le rendez-vous spinalien, les clés de sa réussite et ses ambitions olympiques. Entretien avec une championne XXL.

Pauline, vous avez été victime d’une chute le 14 mai dernier lors de la short-race de l’étape de Coupe du monde de VTT de Nove Mesto. Plus de peur que de mal ?

Pauline Ferrand-Prévot. – Oui. J’ai heurté l’un des plots bleus signalisant le tracé. J’étais bien sonnée et on craignait que l’os zygomatique ne soit cassé. Finalement il n’en a rien été. Je m’en suis bien tirée, avec un beau coquard, quelques hématomes au niveau abdominal causés par la selle pendant la chute et des côtes douloureuses. Après un passage par l’hôpital de Nove Mesto, j’ai pu prendre le départ de la course le dimanche.

2e à Albstadt, 4e à Nove Mesto… Comment jugez-vous votre début de saison en Coupe du Monde ?

Paul Foulonneau | 3SO L’Agence

P.F-P. – J’ai toujours été un peu un diesel pour rentrer dans la saison. J’ai souvent besoin de plus de courses pour arriver à 100%, mais il y a de jolies satisfactions, comme ma victoire sur la short-race à Albstadt pour ouvrir la saison mondiale. Ce n’est pas un objectif en soi, mais ce sont toujours des gratifications qui font plaisir et viennent saluer le travail accompli l’hiver.

Vous n’avez plus évolué en compétition sur route depuis un an et nous vous retrouverons à Epinal pour les championnats de France. Dans quel état d’esprit abordez-vous ce rendez-vous ?

P.F-P. – Avec beaucoup d’envie, d’impatience et de curiosité !

« Être licenciée à l’UC Remiremont, c’est un petit clin d’œil à ma région d’adoption »

Nous confirmez-vous que vous participerez à l’épreuve contre-la-montre le jeudi 17 (Thaon-les-Vosges – Épinal, 26,3 km) et l’épreuve en ligne le samedi 19 (112,4 km) ? Avec quelles ambitions ?

P.F-P. – C’est ce qui est prévu, oui. Côté ambitions, il s’agit surtout d’une course qui rentre dans ma préparation olympique, alors je ne m’interdis rien, mais je ne me fixe rien non plus. Il s’agit surtout de “prendre l’air”. C’est un peu un rendez-vous qui, tout en me faisant travailler physiquement et dans un environnement de compétition, me change les idées, me rouvre des portes et me permet de prendre du recul. J’ai toujours aimé la polyvalence ; les disciplines se nourrissent les unes les autres selon moi, et même si j’ai choisi le VTT cette année, la route reste une discipline que j’affectionne !

Que pensez-vous du profil et du parcours de l’épreuve en ligne que vous avez reconnue il y a quelque temps ?

P.F-P. – J’aime beaucoup ! C’est tout ce que j’apprécie, autant sur le profil que sur l’environnement. Et j’ai aussi été très heureuse de le découvrir en compagnie de Rémy (Absalon), le frère de Julien, ça participait à la bonne expérience !

Que représente pour vous le fait de courir dans les Vosges, département natal de votre compagnon Julien Absalon, où vous avez “élu domicile” et pris l’habitude de venir à l’occasion ?

Paul Foulonneau | 3SO L’Agence

P.F-P. – J’aime beaucoup la région, surtout à cette période de l’année ! Il y fait moins chaud qu’à Fréjus et la nature y est vraiment belle, donc il fait bon y rouler !

Vous êtes licenciée à l’UC Remiremont depuis quelque temps. Pourquoi ce choix ?

P.F-P. – C’était le plus logique, puisque ça a été le club d’attache de Julien, qui y connaît tout le monde, donc c’est un petit clin d’œil à ma région d’adoption.

Vous avez rejoint en janvier le Team Absolute Absalon-BMC, renforçant votre ancrage dans notre département. Pouvez-vous nous décrypter votre « galaxie vosgienne » ?

P.F-P. – En plus de Julien, qui est donc aussi mon team-manager, il y a mon mécanicien, Fabien Boissonnet, qui vient des Vosges. Tout comme mon coach Barry Austin – qui n’est pas vosgien mais sud-africain –, il fait partie des personnes que j’ai embauchées avant d’intégrer le team de Julien. En fait, je suis très attachée à la relation humaine dans le travail, je veux avoir cette impression de deuxième famille, d’amis proches avant tout. Ça me permet de me sentir pleinement comprise, acceptée et respectée pour ce que je suis. Dans cette configuration, chacun a envie de donner le meilleur pour tout le monde. C’est une source de motivation et d’épanouissement supplémentaire.

« J’arrive à Epinal avec beaucoup d’envie, d’impatience et de curiosité. J’aime beaucoup le profil de l’épreuve en ligne ! »

Il ne manque à votre palmarès incomparable qu’un titre ou une médaille olympique. L’objectif est-il de décrocher l’or à Tokyo le 27 juillet prochain ?

P.F-P. – Oui. Le titre olympique est celui qui manque à mon palmarès, donc j’ai très envie d’aller le décrocher à Tokyo. Je sais bien qu’afficher ses ambitions est parfois un peu périlleux, car les gens vous attendent peut-être davantage, mais je n’ai pas envie de me cacher. Je travaille pour être championne olympique, ce qui ne veut pas dire que j’y arriverai à coup sûr, car il y a de la concurrence et, comme sur toute épreuve, une part d’imprévu. Ce qui m’appartient, c’est d’arriver à Tokyo à 100% de mes capacités et d’en profiter au maximum. Le reste…

Vous voyez-vous revenir un jour sur la route avec de très hautes ambitions ?

P.F-P. – J’aime le vélo sous toutes ses formes depuis que je suis petite, c’est ma passion. Alors tant qu’elle m’animera, je n’exclus rien de ce qu’elle peut m’apporter. Surtout que le cyclisme sur route féminin connaît un magnifique et très mérité essor au niveau des organisations, avec le retour du Tour de France féminin, notamment. Même si sur le plan des datas de puissance pure, l’égalité hommes-femmes n’est pas stricte, il n’y a pas à complexer  : le sport cycliste féminin regorge d’autres atouts, saisissons-les !

La Bio Express de Pauline Ferrand-Prévot 

Née le 10 février 1992 à Reims et licenciée à l’UC Remiremont

Équipes professionnelles :
  • Rabobank (2012-2016),
  • Canyon-SRAM Racing (2017-2020),
  • Team Absolute Absalon BMC (depuis janvier 2021)
Palmarès (non exhaustif) :
  • Championne du monde sur route en 2014
  • Championne du monde de cyclo-cross en 2015
  • Triple championne du monde de cross-country (2015, 2019 et 2020)
  • Championne du monde de VTT marathon en 2019
  • Championne d’Europe de cross-country en 2020
  • 27 titres de championne de France sur route, en contre-la-montre, en cross-country et cyclo-cross
  • Flèche wallonne (2014)
  • 1 étape du Tour d’Italie (2015)
  • Coupe du monde de cross-country : 6 manches
  • Championne des championnes françaises par le journal L’Équipe en 2014, 2015 et 2020
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