Spectacle 29 Avr 9999

Le lac d'argent

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C’est, avec Le Lac d’argent, un chef-d’œuvre rare et à vrai dire inclassable que met à l’affiche l’Opéra national de Lorraine : un petit bijou d’humour noir et de théâtre de l’absurde. Mais c’est aussi une étincelle d’espoir qui faillit être étouffée sous les décombres de l’Histoire. Après le succès de L’Opéra de quat’sous, Kurt Weill se lança en 1932 dans la composition de cet opéra qui, sous l’apparence d’une improbable fable, sut mieux qu’aucun autre saisir l’esprit d’une époque empoisonnée.

Parce qu’il a volé un ananas pour nourrir les siens, le prolétaire Severin est blessé par un coup de feu de l’agent Olim. Pour racheter sa conscience, ce dernier l’invite au château du lac d’argent qu’il a remporté à la loterie. Malgré les tentatives de la gouvernante d’attiser leur haine, les deux hommes se nouent d’amitié. Le lac gèle, esquissant un possible chemin vers la lumière. Mais dans l’ombre, Hitler a entamé sa résistible ascension.

Le Lac d’argent connut le destin de Cassandre : créé en 1933 juste après l’arrivée des nazis au pouvoir, il fut interdit à sa seizième représentation. Quelques semaines plus tard, Kurt Weill s’exilait aux États-Unis. Qualifiée par le régime de “batard musical” (ce qui nous apparaît rétrospectivement comme un compliment), l'œuvre est à mi-chemin entre l’opéra et le cabaret. La musique terriblement inventive et entraînante en diable revisite librement des formes telles que la cantate, la chanson, la ballade ou l’oratorio : près d’un siècle plus tard, elle nous arrache des larmes de rire et d’effroi.

Il fallait un metteur en scène à la hauteur de cette pièce déjantée et Ersan Mondtag, nouvelle coqueluche du théâtre allemand, ne démérite pas. À grands coups de décors spectaculaires et de costumes exubérants, il électrise cette pièce et lui redonne sa brûlante actualité dans une Europe en proie au retour des nationalismes.

La réussite époustouflante de cette production - prix de la meilleure coproduction européenne par le Syndicat français de la critique - doit beaucoup au comédien Benny Claessens qui la porte tambour battant. Véritable bête de scène, ce Flamand a fait ses armes en Belgique avant de devenir l’un des acteurs phares de la Kammerspiele de Munich puis de la Schaubühne de Berlin. Lors de la Première à l’Opéra d’Anvers, on a été témoin de sa capacité à retourner la salle en une réplique.

Programmation
Crédits : Opéra national de Lorraine

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