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Mohamed Moussaoui « J’arrive en pleine possession de mes moyens »

Le 23 novembre 2013 par Jordane Rommevaux

Le Franco-Marocain Mohamed Moussaoui (22 ans) a découvert l’athlétisme à Epinal à l’âge de 15 ans. Aujourd’hui, il est le meilleur espoir lorrain sur les épreuves de demi-fond.

Vous serez dans quelques jours dans la banlieue de Dunkerque pour disputer le réputé Cross national de l’Acier (24 novembre). Une course à forts enjeux pour votre avenir.
Mohamed Mouassaoui – C’est la course que je prépare en solo depuis plus de trois mois. Comme son nom l’indique, cette course est l’une des plus difficiles du calendrier national. Elle accueille les meilleurs spécialistes mondiaux du cross-country qui préparent leur saison. De plus, c’est la course qualificative pour les championnats d’Europe seniors. Il faudra figurer dans le top 6 français pour gagner sa place.

Quelles sont vos chances de figurer parmi les six meilleurs français ?
M. M. – Je progresse de mois en mois et j’arrive en pleine possession de mes moyens. De plus, je pense avoir suffisamment muri mentalement pour m’obliger à des ambitions élevées. En analysant mes précédentes courses avec mon entraîneur et mon président, j’ai constaté les erreurs à ne pas reproduire et je me sens prêt à être plus tactique.

Quel était votre principal défaut ?
M. M. – Oui, j’étais du genre à partir seul en tête, à bloc, sans regarder mes adversaires. Je n’attaquais pas aux bons moments et avais une mauvaise gestion de l’effort. 
A Dunkerque, je vais partir plus tranquillement, laisser s’échapper la tête de course tout en restant ” caché ” et attaquer dans les derniers cent mètres. Un peu comme les meilleurs sprinters d’un peloton cycliste.

Comment préparez-vous ce rendez-vous crucial ?
M. M. – Depuis le mois d’août, je m’oblige à courir deux fois par jour pendant quatre jours et une seule fois les autres jours. Généralement, le matin je cours près de 15 km pour le réveil musculaire, entre le port d’Epinal et les écluses menant à l’étang de Bouzey ou sur le parcours de santé de Dogneville. Le soir est plus intensif. Je retrouve mon entraîneur au stade de la Colombière ou à la Halle des sports d’Epinal pour un travail tonique poussé alternant grosses accélérations et pauses. De plus, je vais régulièrement voir mon ostéopathe pour soigner mes blessures. Je veux réussir et avec le travail tout peut arriver.

Vous semblez en pleine confiance pourtant vous êtes davantage spécialiste sur 1 500 ou 5 000 m…
M. M. – C’est justement grâce à mes performances estivales en demi-fond que j’ai gagné en confiance. J’ai eu un réel déclic, en juin dernier, lors du meeting international de Montbéliard. Je m’étais préparé pour le 5 000 m mais une blessure m’a contraint à m’aligner sur le 1 500 m. Un mal pour un bien puisque je réussi une belle 9e place parmi les meilleurs mondiaux et surtout un temps de 3 min 45 s sans aucune préparation de la distance, qui me classe dans le top 15 français. J’ai réalisé que j’avais le potentiel pour faire de belles choses en me préparant correctement.

Comment faites-vous pour associer vie professionnelle et vie sportive ?
M. M. – J’ai la chance d’avoir des dirigeants qui me font confiance et qui croient en moi dans mon club d’Epinal. L’an dernier, j’étais en alternance bac pro électronique et entre le lycée et le travail, je ne pouvais m’entraîner correctement. Après l’obtention de mon diplôme, le club m’a généreusement offert un contrat civique aménagé. Il me permet de coacher les jeunes et de m’entraîner correctement pour préparer les échéances.

Quels sont vos rêves de carrière d’athlète ?
M. M. – Faire ma place dans le haut niveau international en cross et demi-fond et pourquoi pas me qualifier pour les championnats du monde et les Jeux Olympiques, comme tout athlète qui se respecte. Ce qui m’encourage à faire toujours plus, c’est la situation de mon frère, Lahssen, qui est handicapé depuis un peu plus d’un an suite à un accident de voiture. Il jouait au SAS Football et, du jour au lendemain, a été obligé d’arrêter tout. Lorsque je ressens de la fatigue, je pense à lui et ça me rebooste. Je lui dédie chacune de mes victoires

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