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Littérature : Le Fracas de vie du médecin vosgien Léon Sibéoni

Le 31 décembre 2020 par Muriele Charlet-Dreyfus
Léon Sibéoni sort l'autofiction Sortie d'Egypte.

Léon Sibéoni a longtemps été le « confident éponge » de sa mère. Médecin pédopsychiatre à l’hôpital de Remiremont, son empathie fait mouche. Il sort prochainement une autofiction intitulée Sortie d’Egypte.

Comment est né ce livre ?

Léon Sibéoni – J’étais en vacances en Islande avec des amis. On allait de restau chics en restau chics. Je ne supportais plus : je voulais un fish and chips ! A un moment, j’ai lancé : c’est pas à vous qu’on faisait ramasser les pièces de 20 centimes par terre ! A partir de là, les anecdotes ont commencé à surgir dans ma tête. Et puis il y avait eu les émeutes de Villiers-le-Bel. Je me suis dit : tiens, de mon temps, on vivait entre communautés mais on s’entendait.

D’où vient cette envie de coucher ces anecdotes sur papier ?

L. S. – J’avais peur que mes souvenirs s’effilochent, peur de perdre quelque chose, de ne plus savoir si c’était construit ou réel. Alors je me suis mis à écrire, dans le désordre. J’ai écrit dix pages, que j’ai envoyées à mon chef de service qui m’avait fait découvrir la littérature. Chez moi, il n’y avait que le dictionnaire Larousse et des livres de prières. Mais c’était important. Les livres étaient sacrés. Chaque fois que je lisais, je m’envolais !

Comment avez-vous écrit ?

L. S. – Souvent à 5 heures du matin avant d’aller au travail ! L’écriture a surgi spontanément. Au départ, j’écrivais pour moi. Ensuite pour transmettre mais n’était-ce pas un peu narcissique ? Écrivais-je pour ne pas oublier ou pour ne pas être oublié ? La difficulté est venue quand il a fallu tout reprendre, épurer, avoir un style et un intérêt littéraires.

Votre famille est haute en couleurs, tout est vrai dans ce livre ?

L. S. – Si je montre ça à mes frères et sœurs, ils disent : ça ne s’est pas passé comme ça. Mais on est tous uniques ! Pour un même récit, on peut avoir une vision différente. J’ai évolué pendant le récit par rapport à ce que je pensais de ma mère au début et à la fin. Il n’y a pas de vérité. Il est difficile de vivre dans l’incertitude.

Vous êtes-vous parfois censuré ?

L. S. – J’ai enlevé des anecdotes redondantes, peut-être adouci certaines car au début, ma colère sortait. Ensuite, elle s’est apaisée.

Comment ce livre a-t-il été perçu par la famille ?

L. S. – Pas très bien ! Ils ne comprennent pas pourquoi j’ai fait ça. Ils ont la culture du secret. Pourtant, je ne suis pas irrespectueux. Je décris les choses. Chacun en fait ce qu’il veut. Mon métier de pédopsychiatre à l’écoute des enfants m’a fait évoluer.

Avez-vous d’autres projets  d’écriture ?

L. S. – Pendant le premier confinement, j’ai commencé à écrire avec Martine, ma femme. Dans chaque famille, il y a des histoires extraordinaires qui peuvent avoir un intérêt pour les autres. Au début, dans sa famille, tout me semblait beau. Mais c’est une famille de fous ! N’y a-t-il pas de la folie dans toutes les familles ?

Sortie d’Egypte – Editions l’Harmattan

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