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Exposition Futur Antérieur : L’archéologie sans dessus dessous au Musée Départemental d’Épinal

Le 13 septembre 2019 par Muriele Charlet-Dreyfus
Statuette d'homme avec gobelet à libation.

Que celui qui n’a jamais éclaté de rire dans un musée lève la main et se précipite en courant voir Futur Antérieur ! S’appuyant sur de solides recherches archéologiques, l’exposition nous présente, sous une forme décalée, ce qui restera de notre civilisation en 4019.

Qu’est-ce que le futur antérieur ? D’après le dictionnaire : un temps utilisé exprimant une antériorité au futur et indiquant qu’une action ou un événement passé a encore des répercussions dans le présent.

Projetons-nous en 4019 ! Que reste-t-il des objets quotidiens des XXe et XXIe siècles ? Malgré les efforts déployés par les archivistes, la mémoire écrite et audiovisuelle a été effacée, victime de supports trop fragiles. Le plastique, dont la durée de vie n’excède pas 1 800 ans (!) et les matières synthétiques n’ont pas résisté.

Seuls subsistent quelques objets fragmentaires en métal, verre, terre cuite, pierre, et quelques papiers. Suivons le couloir du temps qui nous mène de 2019 à 4019 à travers des éphémérides ! Se fondant sur des témoignages infimes et émouvants, les archéologues s’appuient sur une méthode scientifique et restituent avec une logique rigoureuse mais parfois erronée un monde disparu.

Par exemple, à partir de boutons de jeans de la marque Levi Strauss, les archéologues établissent des cartes de répartition. La scénographie est ludique : on tire, on pousse pour voir les objets retrouvés. Les cartels colorés extrêmement léchés éclairent d’un jour nouveau les trouvailles. Les visiteurs peuvent également donner leur interprétation personnelle.

Forcément, les archéologues de demain se sont raccrochés à ce qu’ils connaissaient. Et l’exposition même si elle est à mourir de rire, nous renvoie à la conservation de notre patrimoine et au développement durable.

Trois objets majeurs sont interprétés de manière farfelue : un arrosoir devenu vase d’apparat, un mystérieux trésor archéologique et une statuette d’homme avec gobelet à libation (un nain de jardin !), fil conducteur de l’exposition puisque les archéologues du Ve millénaire se sont rendus compte qu’ils en retrouvaient en grand nombre. Ce gnome facétieux que nous avons interviewé en exclusivité pour 100 % Vosges s’explique :

« Avec ma longue barbe et mon bonnet, j’étais un haut personnage, notable ou prêtre. Ma physionomie bienveillante soulignait ma fonction protectrice. Mes contemporains me vouaient un culte important. La preuve : on a retrouvé des milliers de statue à mon effigie ! »

Statuette d’homme avec gobelet à libation

Portant une longue barbe et coiffé d’un bonnet, l’homme est sans nul doute un haut personnage, notable ou plus vraisemblablement prêtre, dont la physionomie bienveillante souligne la fonction protectrice. Son costume, tunique claire et ceinture à la taille, pantalon et chaussures arrondies, fournit un précieux témoignage de l’apparence vestimentaire des hommes de haut rang. Il tient un gobelet percé, ce qui a permis d’attester la fonction rituelle de ce type de récipients. Terre cuite peinte. Fin 20ème – début 21ème siècle.

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