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Brice Maire : « capteur d’échos » à Cornimont

Le 01 juillet 2013 par Bruno Veillon

A Cornimont, au sein d’une
résidence d’artiste ouverte à tous, Brice Maire, artiste multimédia, partage une démarche créative initiée de Tchernobyl au Japon, vers d’autres territoires dont il ” dessine ” de nouvelles et inédites cartographies.

” L’idée est de désacraliser l’art, de pousser la porte de l’espace culturel. ” Sophie Thiery, adjointe à la culture et à l’animation à Cornimont, situe d’entrée le propos. Si, l’an dernier, la commune de la vallée de la Moselotte a candidaté avec succès à l’appel à projets du Parc naturel régional des Ballons des Vosges ” Mon village et l’artiste “, c’est bien dans l’optique de ” développer la culture pour tous, de récréer du lien dans une cité sinistrée au plan industriel et culturel “

Depuis octobre 2012, un artiste plasticien multimédia incarne cette volonté. Sélectionné, lui aussi, par le parc des Ballons, Brice Maire, photographe, vidéaste – et bien plus encore – s’investit avec foi dans cette démarche relationnelle et créative. A tel point que la résidence d’artiste ” Source “, initialement programmée sur trois périodes d’un mois, s’est enrichie de deux Plans Territoriaux d’Education Artistique, développant des actions auprès d’adolescents et d’enfants scolarisés (CM1 – CM2), entre autres. Car Brice Maire ne néglige aucune piste pour ” aller vers le public “, un véritable ” kaléidoscope “.

Spatialiser le son

Ecole, maison de retraite, monde associatif, centre culturel et social des Pranzières et autres Jardin et Objets des Panrées, contacts directs dans une navette, au bistro du coin, les jours de marché ou lors d’ateliers avec des familles en difficulté pour renforcer les liens familiaux : tout un chacun peut tâter de la caméra, du micro, de l’appareil photo, au gré de projets imaginés ” par eux-mêmes “. Sans que l’artiste ne perde pour autant le fil de son itinéraire de création. 

Tout un univers où il est question d’ ” immersion “, mais aussi de ” saisir l’invisible, l’inaudible pour récréer des cartes d’un autre univers “. Brice Maire a ainsi développé ” des systèmes d’enregistrement sonores qui permettent de spatialiser le son, de plonger dans l’eau ou d’enregistrer des fréquences électriques “. Sons et images sont alors archivés par un système de géolocalisation qui ” transforme chacun de ses déplacements en traces, où sont inventoriées et photographiées toutes les captations “.

Pour l’artiste, qui restituera en septembre ces travaux et créations dans Codes Sources, la résidence se révèle ” bénéfique “. ” Elle m’a permis de mettre en accord toutes ces technologies, de trouver un liant entre tout ce que j’ai fait auparavant . ” Loin de Tchernobyl et du Japon, où il a travaillé à la réalisation de Zones contaminées, loin des montagnes du Chili et des déserts, ou encore de Dubaï ou du Pusan Fish Market, le second marché aux poissons du monde en Corée où il s’est ” immergé ” : sans doute. Mais plus que jamais en relation avec ” des échos qui ont déjà existé, cette mémoire constante dont on pourrait faire partie “. Des échos à capter du 18 au 22 septembre prochain, lors de la Fête de l’Eau, et ” du grenier à la cave ” dans l’ancienne école de Travexin où il est installé.

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