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Thaon-les-Vosges : Ma mini-entreprise ne connaît pas la crise

Le 04 mars 2014 par Bruno Veillon

Ils n’ont pas encore l’âge de travailler, mais connaissent déjà le monde de l’entreprise. Une classe de seconde du lycée Emile-Gallé de Thaon-les-Vosges a fondé sa mini-entreprise, pour produire une sarbacane destinée aux personnes handicapées.

Les élèves de seconde du lycée Emile-Gallé présentent le protoype de la sarbacane et du gilet qui l’accompagne. Il y a un pdg, un trésorier, un chargé de communication, une secrétaire de direction… Pourtant aucun d’entre eux n’est majeur. Mais leur mini-entreprise existe bel et bien. Baptisée Solisport, elle a du haut de ses 3 mois d’existence pensé un projet génial et mis en place les moyens de le commercialiser. Le tout sous la houlette des professeurs et de l’équipe pédagogique du lycée. L’idée toute simple a germé dans la tête de 12 élèves de la seconde outillage et mode-vêtements du lycée Emile-Gallé à Thaon-les-Vosges. Une sarbacane, en tube d’aluminium, avec viseur et poignée intégrés, à poser sur un support. La sarbacane a nécessité une étude pour empêcher le retour du dard dans la bouche, en cas de mauvaise utilisation. Entièrement conçue avec la ligue handisport, elle permettra à des personnes polyhandicapées de pratiquer cette discipline sportive en toute autonomie. Le grand public pourra la découvrir lors des portes ouvertes le samedi 12 avril.

Derrière le projet humain et économique, la portée pédagogique est immense. La mini-entreprise est une idée née en 1919 aux Etats-Unis. Importée depuis le milieu des années 60 en Europe, ce sont aujourd’hui 7,5 millions de jeunes à travers le monde qui vivent cette expérience. ” C’est un enseignement pragmatique loin des contraintes scolaires traditionnelles. L’élève fait des mathématiques sans assister à un cours de mathématiques, des langues sans faire des langues, de l’éco-gestion sans faire du droit… “, argumente Gérard Michel, le proviseur du lycée. ” On a toujours du mal à dire aux jeunes que ce qu’ils font est bien. Là, on peut les valoriser et les responsabiliser. Et les résultats sont là, puisque on a déjà adressé des félicitations à deux élèves en conseil de classe, ce qui est relativement rare en milieu d’année. “

6 à 8 heures par semaine

Pour parachever le bon fonctionnement de Solisport, les élèves se sont offerts en janvier dernier, un déplacement au salon européen des mini-entreprises pour observer le fonctionnement de ce genre de structures à l’étranger. Des professionnels extérieurs à l’établissement sont aussi venus apporter leur aide : assureur, directeur d’entreprise, spécialiste du droit du commerce, banquier… Tout l’aspect sécuritaire est également pris en compte sur le plan juridique. Et durant toute l’année scolaire, de 6 à 8 heures par semaine, les élèves perfectionnent l’engin, veillent à son devenir, et à une commercialisation qui permettra de faire des bénéfices, comme dans l’économie réelle. Mais la ressemblance avec la réalité ne s’arrête pas là. ” Ils mettront en place un actionnariat, une souscription pour créer un fonds de base financier. ” Vendus 13,5 euros, les bénéfices des sarbacanes seront néanmoins reversés à des associations en lien avec le monde du handicap.

Avec l’appui du réseau Entreprendre pour apprendre du MEDEF et du Rotary d’Epinal, cet apprentissage devrait aider ces jeunes élèves à intégrer plus facilement le marché de l’emploi. C’est en tout cas l’espoir que caresse Gérard Michel : ” Nous sommes la seule formation d’outillage de pointe en Lorraine. Ça permet de travailler en lien avec des entreprises extrêmement performantes dans le secteur qui sont demandeuses de personnels parfaitement formés. On prépare ces élèves qui sortiront dans trois ans du système scolaire à être parfaitement adaptés au marché de l’emploi. “

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