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Les bons tuyaux de Killian

Le 03 avril 2014 par Bruno Veillon

Au CFA d’Arches, Killian prépare déjà un second CAP de plombier.

Bam bam bam ! Vrrrr ! Tschhhhh ! Dans l’atelier plomberie du CFA d’Arches le travail est incessant. Postes à souder et perceuses fonctionnent à plein régime, le martellement des tuyaux se mêlent à l’odeur du métal chaud. Les canalisations n’ont de secrets pour aucun de la douzaine de jeunes apprentis présents cet après-midi. Killian Molard est l’un deux. A 17 ans, ce futur mario bross des salles de bains manie la clé à molette et la scie à métaux à la perfection. Ce jeune apprenti achève déjà son second CAP, après avoir bouclé un diplôme de chauffagiste (CAP installateur thermique) l’an passé. A peine impressionné par la flamme à 800°C qui sort de son chalumeau, il entame la brasure d’un tuyau de plomberie, son ” exercice ” de la semaine confié par son formateur.

Il passe une semaine sur trois dans cet atelier pour perfectionner des techniques qu’il applique ensuite dans son entreprise basée à Fresse-sur-Moselle, la SARL Brimat. C’est un autre rythme qui se met en place. Arrivé à 7h30 le matin, il accompagne les autres employés pour une journée de chantiers. Rénovation ou construction, c’est surtout dans les salles de bains que Killian déploie son bloc opératoire à lui : petite soudure par ci, serrage de boulons par là. Son opération à coeur ouvert quotidienne. ” Ce que j’aime dans ce métier de plombier-chauffagiste, c’est d’être la personne qui apporte le confort aux gens en amenant l’eau courante à leur domicile “, confie le futur chirurgien des robinets. Killian a la concentration d’un moine bonze face à un travail d’orfèvre. A la chaleur de son stylo de feu, il assemble les pièces du puzzle. Ce qui n’était qu’un amas de tuyaux en cuivre devient le réseau qui alimentera douches, lavabos et baignoires en eau froide et chaude. ” Je pose parfois des robinets très chers, qu’il faut manipuler avec des gants blancs pour ne pas les abîmer “, continue l’apprenti. Récemment il a aussi dû affronter un chantier très spécial pour une personne à mobilité réduite. ” Il fallait appliquer des normes très spécifiques pour qu’un fauteuil roulant puisse circuler librement. ” Il se réfère alors au DTU (Document Technique Unifié), quatre classeurs et des milliers de pages. Du mandarin pour beaucoup mais pas pour le jeune homme qui a appris à décoder ce langage professionnel.

Killian se souvient très bien de la première fois où il s’est pris de passion pour la plomberie. C’était sur le chantier de la maison familiale. Un papa artisan pour semer la vocation puis un ami de la famille, Denis Mathieu, décide de le prendre sous son aile et deviendra son maître d’apprentissage. Après un stage d’une semaine dans son entreprise alors qu’il n’est qu’en 3ème au collège, il débute son premier CAP. Sa famille réagit bien. Au collège c’est plus difficile : ” Il ne voulait pas me laisser partir ! J’étais bon en maths et en sciences physiques… ” Les études générales ce n’était pas le dada de Killian. Le futur artisan finira son CAP en mai prochain.

Son avenir, il le voit comme ” chef de chantier pour transmettre mon savoir-faire et aider les débutants qui sont dans la difficulté. ” Pour le moment, Killian prépare les Olympiades des métiers, un concours qui réunira en avril 96 jeunes talents lorrains dans 14 professions différentes. Il y défendra les couleurs du métier de plombier-chauffagiste, pour décrocher un titre, une sorte de titre de ” Meilleur ouvrier de Lorraine “, espérant se qualifier pour la finale nationale puis mondiale qui se tiendra au Brésil en 2015. Les tuyaux ça peut mener loin.

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