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Conso : vin et climat n’ont pas fait bon ménage en 2017

Le 05 novembre 2017 par Jordane Rommevaux
Le vin devrait être plus cher cette année.

La production mondiale est tombée à son plus bas niveau en plus de 50 ans. En cause, les aléas climatiques survenus en Italie en France et en Espagne, les trois plus gros producteurs mondiaux. Mais les stocks accumulés devraient permettre d’éviter une envolée des prix, a estimé mardi l’Organisation internationale du vin (OIV).

La production mondiale de vin de l’année 2017 est historiquement faible. Elle est due aux récoltes difficiles consécutives aux aléas climatiques enregistrés par les trois plus gros producteurs de vin du monde. Les volumes en Italie, qui est devenu le premier producteur mondial, ont chuté de 23 %, à 39,3 millions d’hectolitres.

En France, ils ont baissé de 19 %, soit 36,7 Mhl et en Espagne, de 15 %, à 33,5 Mhl. Au total l’an passé, le volume de vin produit sur la planète est tombé à 246,7 millions d’hectolitres contre 268,8 Mhl en 2016, soit un recul de 8,2 %, selon l’Organisation internationale du vin (OIV). Une telle faiblesse est inédite depuis la fin des années 1950 et le début des années 1960 : la production s’élevait à 213,5 Mhl en 1961 et à 173,8 Mhl en 1957.

« Ces baisses s’expliquent par les gels de printemps qui ont affecté les vignobles des grands pays producteurs, suivis d’été secs qui ont donné de petits raisins, donc moins de jus », souligne Jean-Marie Aurand, directeur général de l’OIV.

Depuis une vingtaine d’années, « on observe de plus en plus d’accidents climatiques (gel, grêle, excès de pluie, sécheresse) et surtout avec des ampleurs plus importantes », a-t-il noté, soulignant néanmoins l’exceptionnelle résilience de la vigne, « exploitée depuis 8000 ans » et « capable de s’adapter à tout ». Entre les deux extrêmes, il a cité les « marmites volcaniques » de Santorin (Grèce) et de Lanzarote (Espagne) où les vignes n’ont que la rosée nocturne pour survivre sur des rochers brûlants, et les zones très froides de Chine, où les ceps sont recouverts de terre chaque hiver pour les préserver contre les températures extrêmes (au-dessous de -20°C).

La conséquence des faibles récoltes sur le marché du vin, estimé globalement aux alentours de 75 milliards d’euros par an, à l’échelle mondiale, devrait être limitée en raison des stocks existants. « Au 31 juillet, en France par exemple, il y avait 54 millions d’hectolitres de vin en stock dans les chais et chez les cavistes, soit 2,5 millions d’hectolitres de plus que l’an dernier, ce qui permet de lisser l’offre sur le marché », explique le directeur de l’OIV.

“Lisser le marché grâce au stock”

Par simple effet mathématique et en raison de leurs bonnes récoltes, deux pays au moins devraient gagner un accès au marché cette année : les vins australiens et sud-africains dont la production a respectivement augmenté de 6 % et 2 %.

L’Argentine, 6e producteur mondial, n’est pas parvenue à retrouver son niveau de 2015 malgré un bond de 25 % à 11,8 millions d’hectolitres, après une très mauvaise année 2016 due aussi à des problèmes climatiques et à la résurgence du phénomène El Nino. Les Etats-Unis ont eux plutôt bien tiré leur épingle du jeu, avec 23,3 millions d’hectolitres en 2017 (-1 %).

Les estimations de l’OIV n’intègrent pas les ravages causés par les incendies en Californie en octobre. Mais Jean-Marie Aurand s’est voulu rassurant : « au-delà du caractère spectaculaire des incendies, l’impact sera très limité, les vignobles de Napa et Sonoma touchés par les feux ne représentent que 12 % de la production totale de Californie ».

Pour 2017, l’OIV estime la consommation mondiale de vin entre 240,5 millions d’hectolitres et 245,8 Mhl. Fait assez rare, les chiffres de production et de consommation mondiales sont presque identiques cette année, alors qu’il existe en général une différence de 25 à 30 millions d’hectolitres, frange dans laquelle puisent les industriels qui utilisent du vin pour fabriquer des brandy, des vinaigres et des vermouth.

« Cette année, la disponibilité pour les industriels n’est que de 3 millions d’hectolitres, mais là aussi il y a de gros stocks, car les fabricants de brandy et de vinaigre ont dû se couvrir en 2013 lorsque les prix étaient très bas et les volumes élevés », a rassuré Jean-Marie Aurand, qui reste optimiste.

Source : AFP

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