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Reprise d’entreprise : savoir s’entourer

Le 28 novembre 2012 par Bruno Veillon

Pas toujours facile de céder, voire de reprendre une entreprise. L’association Cédants et Repreneurs d’Affaires, disposant d’un réseau national, facilite grandement la démarche. Illustration à Plombières-les-Bains.

“On ne reprend pas une entreprise comme on va faire ses courses au supermarché. C’est une démarche de longue haleine. ” Après dix-sept années passées dans un grand groupe industriel, qu’il quitta chef d’agence, puis dix années au Conseil Général des Vosges, Francis Lepaul a franchi le pas le 1er avril 2011. 

Il gère aujourd’hui, à Plombières-les-Bains, une entreprise  artisanale de cinq salariés, spécialisée dans la plomberie et le chauffage, désormais dénommée Chanteranne – le nom d’origine – Lepaul. ” J’ai toujours eu envie de faire quelque chose dans le secteur des énergies renouvelables et je trouvais dommage qu’elles ne soient pas suffisamment exploitées pour les particuliers “, confie-t-il, argumentant ainsi son engagement dans l’aventure entrepreneuriale. 

Soutien nécessaire de l’entourage

Rien ne s’est improvisé en fait. Après une formation musclée de repreneur d’entreprise à la Chambre de Commerce et d’Industrie des Vosges, il fallait trouver la bonne affaire. Le CRA (Cédants et Repreneurs d’Affaires), une association nationale pour la transmission d’entreprise ayant pignon sur rue dans les Vosges, va l’y aider. ” Un premier projet dans le secteur du bâtiment a capoté. ” Vite pourtant, Francis Lepaul est séduit par la SARL Chanteranne. Originaire du Val d’Ajol, il a ses racines dans les Vosges méridionales, mais la séduction géographique ne fait pas tout. 

” Pour qu’une reprise fonctionne, il faut s’assurer de deux éléments majeurs, explique Dominique Schiochet, délégué du CRA dans les Vosges, d’abord le parcours, le savoir-faire, l’expérience professionnelle du repreneur, ensuite sa capacité financière personnelle. ”  Deux conditions remplies par Francis Lepaul qui en ajoute une autre. ” Si le banquier reste le principal acteur, un tel projet ne peut être celui d’un homme seul. ” ” Il faut que l’entourage, l’épouse avant tout, le partage. ” 

Être crédible devant le banquier

Un entourage que le repreneur élargit à d’autres compétences moins proches : ” il faut un comptable pour compter, un avocat d’affaires pour conseiller. C’est hyper important “, souligne-t-il, ajoutant : ” Le CRA a été des plus utiles pour nous mettre en relation avec ces professionnels. ” Tel est bien en effet l’attrait d’une médiation qui, outre la mise en relation entre cédants et repreneurs, joue à fond cette carte des experts.  ” Le fait d’être épaulé par la CRA donne de la crédibilité au projet devant le banquier “, reconnaît d’ailleurs Francis Lepaul. Un autre acteur majeur doit évidemment s’impliquer : le cédant. 

” Si tout doit être bien cadré entre cédant et repreneur, un accompagnement, même court, sur une période de trois à six mois, est nécessaire “, estime Dominique Schiochet. ” Nous devons mettre tous les atouts en jeu. Quand on est cédant, on doit apporter le maximum, être à l’écoute, donner, si besoin, un coup de main “, confirme Michel Chanteranne, l’ancien patron, satisfait d’avoir mis en de bonnes mains l’entreprise artisanale créée par son père en 1953. ” Nous sommes allés voir les élus locaux, les collègues, nous avons bien sûr prévenu les clients. ” Ce relationnel est important ” pour tout et rien “, ajoute Francis Lepaul. ” Une entreprise, c’est une foule d’informations à intégrer. ” En fait ” le courant est passé tout de suite entre nous “, se félicite Michel Chanteranne. 

” A 100% ” dans sa nouvelle fonction, Francis Lepaul peut en tout cas se féliciter d’avoir déjà augmenté de 10% le chiffre d’affaires d’une entreprise à laquelle il ” donne tout son temps “.
 

Son ultime conseil – et non des moindres : ” Toujours séparer ses biens personnels de l’entreprise. ”

Quant aux aides potentielles des collectivités locales ou territoriales –  la communauté de commune et le Conseil général des Vosges y sont allés de leur soutien – mieux vaut ne pas les intégrer dans le business plan. ” Peut-être serait-il bon, suggère Francis Lepaul, que le soutien public se traduise par la mise en place de services pour monter les dossiers, appels d’offres,… qui sont trop complexes. “

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