Accueil > Actu > Économie / entreprise > Municipales dans les Vosges : Les enjeux d’un scrutin

Municipales dans les Vosges : Les enjeux d’un scrutin

Le 03 mars 2014 par Bruno Veillon

Le 23 mars

prochain,

les électeurs

sont appelés

à voter, lors

du 1er tour des

Municipales.

De nouvelles donnes institutionnelles caractérisent ce

scrutin aux

enjeux bien

sûr politiques.

Place aux isoloirs, aux urnes et aux bulletins les dimanche 23 et 30 mars prochains. Pour des élections municipales un rien innovantes dans la vie citoyenne et républicaine. Les 294 222 électeurs vosgiens inscrits au 10 janvier 2014 et admis à voter, y compris les 1 500 électeurs ” européens “, voteront certes pour élire les 6300 conseillers municipaux que comptent les 514 communes du département des Vosges, mais aussi, dans les communes de plus de 1000 habitants, leurs délégués communautaires. 

28 intercommunalités, dont la communauté d’agglomération d’Epinal, sont ainsi concernées dans les Vosges. La parité homme/femme s’invite également dans un scrutin qui, au-delà de cette évolution institutionnelle, développe bien évidemment des enjeux politiques.

Premier constat. Nombreux sont les maires actuels à ne pas briguer un nouveau mandat. Le fait n’est pas rare, le renouvellement des élus municipaux représentant généralement dans ce type d’élections 30 % des effectifs d’élus. Mais le phénomène s’amplifie. Des maires encore jeunes renoncent, tels Hervé Buffe (Darney), Arnauld Salvini (Contrexéville), Etienne Pourcher (Frémifontaine). D’autres plutôt bien établis tentent de passer la main : Christian Pierret, le maire de Saint-Dié-des-Vosges depuis 1989, Maurice Claudel (Cornimont), Michel Humbert (Raon l’Etape), Jean-Claude Millot (Vittel), Jean-Pierre Florentin (Châtenois)… 

L’inquiétude pour l’avenir, influera-t-elle le choix des électeurs ?

Lassitude, âge, complexité de la fonction, réformes mal vécues, difficulté de plus en plus lourde à gérer les budgets, entre autres pressions procédurières et statut défaillant, ou pour le moins inadapté, les raisons ne manquent pas. ” Il faut mieux protéger les élus à qui on demande beaucoup “, résume le maire de Contrexéville. Le blues des maires génère, c’est certain, des retraits qui ne seront pas sans effet fin mars prochain, attisant du même coup les convoitises, rendant plus incertaine aussi l’issue de certains scrutins. Parmi ses villes à ” prendre ” ou à ” perdre ” – selon le point de vue – citons Saint-Dié-des-Vosges, Vittel, Contrexéville…

La deuxième particularité de ces élections tient dans la montée en force du parti de Marine Le Pen, qui présente des listes dans une douzaine de communes ! Le chiffre peut paraître modeste, mais l’affichage, y compris dans des petites localités, de candidats lepénistes, hier beaucoup plus discrets, marque un tournant dans le microcosme politique. Il faudra, c’est sûr, compter avec le vote frontiste à Epinal, Saint-Dié-des-Vosges, Thaon-les-Vosges, Vittel, Rambervillers… Entre les présidentielles de 2012 où Marine Le Pen avait atteint les 24,12 % dans le département, à 1 150 voix seulement de François Hollande, et les élections européennes de mai prochain prometteuses, dit-on, pour le FN, l’analyse des résultats des municipales ne manquera pas d’intérêt pour confirmer ou non la réalité de l’implantation locale de ce parti qui n’hésite pas à envoyer en campagne de jeunes cadres.

Le troisième enjeu tient dans la peu flatteuse situation économique et sociale. Ces élections s’inscrivent à la fois dans un contexte local, et national. La morosité ambiante, malheureusement dopée par des fermetures d’usines, des plans sociaux, bref la hausse du chômage et de l’inquiétude pour l’avenir, influera-t-elle le choix des électeurs, les incitant à un vote sanction ? On peut penser que, comme par le passé, la personnalité des maires sortants ou têtes de liste, leur bilan, leur projet re-localiseront le propos, en sachant qu’il faudra aussi compter avec le ras-le-bol fiscal, devenu aujourd’hui la préoccupation majeure des Français. Nul doute que les candidats devront faire preuve de pédagogie argumentée dans le mois à venir.

Reste enfin l’inconnue de l’abstention. En 2008, lors du 1er tour des Municipales, le département des Vosges, généralement bien noté en matière de civisme, avait fait mieux, que les 66,54 %, du taux national. Poursuivra-t-il sur cette voie ? On ne peut que l’espérer.

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin