Garantie Jeunes : un an après, quels résultats ?
Lancé à titre expérimental il y a moins d’un an dans les Vosges, la Garantie Jeunes entend accompagner les jeunes vers l’emploi. Rencontre avec Remi, un bénéficiaire, son conseiller et son parrain.
” Je cherchais le chemin le plus court pour obtenir un emploi. ” Un bac E.S. en poche, titulaire d’un BTS comptabilité-Gestion des organisations, Remi Frayssinet, 22 ans, n’hésite pas. Quand il entend parler de la ” Garantie Jeunes “, dispositif national du Gouvernement lancé à titre expérimental dans les Vosges en novembre 2013 et visant à accompagner les jeunes les plus vulnérables pour les aider à s’insérer, il frappe à la Mission locale d’Épinal, porteuse et actrice du dispositif, comme les autres missions locales du département.
” On peut avoir un diplôme en poche et se trouver dans une situation de précarité “, commente Josselin Ambrosi, conseiller en insertion sociale et professionnelle à ladite mission. Pour Remi, après avis positif d’une commission dédiée, la porte s’ouvre. Et l’espoir renaît. Au programme, une première semaine de ” jeux de rôle, de découverte de soi. De quoi dépasser sa timidité ! “, résume le bénéficiaire.
” Reprise de confiance en soi “
Puis viennent les échanges en groupe, des ateliers de simulation d’entretien d’embauche Conduit sur un an, cet ” accompagnement rapproché et intensif ” a un objectif premier : ” Rendre le jeune autonome dans ses démarches au quotidien, dans sa recherche d’emploi, comme dans les autres démarches administratives (Sécurité Sociale, santé, logement ) “, explique Josselin Ambrosi, soulignant également ” le travail fait sur la mobilité physique et mentale, les savoir-être, l’univers de l’entreprise “. Bref, autant de pistes susceptibles à terme d’ouvrir les portes de cette dernière et surtout de l’emploi.
Fidèle à ” la philosophie d’action ” des missions locales, outre le conseiller, assurant le suivi du jeune, et n’hésitant pas à se déplacer en entreprise lors des stages effectués par les bénéficiaires Remi a ainsi oeuvré au Service départemental de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, ainsi qu’au Sicovad, avant de travailler au GET Vosges (basket) un parrainage facilite cette ” reprise de confiance en soi “, parfois même une nécessaire ” remise à niveau “. À la mission locale d’Epinal, ils sont une vingtaine de bénévoles à s’investir, comme Jacky Martin, le parrain de Remi.
Sortir de l’isolement
Ancien cadre supérieur de l’industrie pharmaceutique, spécialisé en management et en ressources humaines, il ” apporte son expérience de recruteur, sa vision de l’entreprise “. ” Le concept de mission locale m’intéresse, car c’est une transmission de savoir. Je viens en quelque sorte devant les jeunes pour rembourser ce pseudo âge d’or qui fut le nôtre lors de notre entrée sur le marché du travail il y a quarante ans “, résume celui qui consacre ainsi bénévolement ” plusieurs journées ” par mois, soit dans le cadre d’échanges collectifs, voire, si besoin, de rendez-vous individuels.
” Ce que les jeunes ressentent, à travers ce parrainage, c’est une différence dans l’approche du marché du travail. Elle est plus psychologique, plus tendre. C’est moins strict “, confie à ce sujet Remi Frayssinet. ” De la patience, de la curiosité, de la modestie, et une conscience sociale “, qualités auxquelles s’ajoute ” le souci de se rendre utile “. Le profil de ses parrains, résumé par Josselin Ambrosi, facilite à coup sûr un projet majeur : ” Valoriser le jeune placé aussi devant ses responsabilités, mais entouré, sorti de l’isolement “.
” Essentiel dans un marché du travail de plus en plus fragile et compliqué, face auquel trop de jeunes se sentent perdus “. En moins d’un an, sur les 181 jeunes entrés dans le dispositif Garantie jeunes à Épinal, 90 ont eu accès à un contrat de travail, terminé ou toujours en cours. Un début prometteur.
Pour aller plus loin :
=https://www.centpourcent-vosges.fr/societe/economie-politique/le-gouvernement-teste-sa-garantie-jeunes-dans-les-vosges-a1596.html]Le Gouvernement teste sa ” garantie jeunes ” dans les Vosges
