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Visite au musée de l’image d’Epinal

Le 08 mai 2013 par Bruno Veillon

Elle est partout. Elle imprègne notre quotidien. Pas un magazine, un écran, un livre qui n’en est absent : l’image a tous les pouvoirs. Le musée de l’image à Epinal en décrypte les codes. On vous emmène en visite !

Cité de l’image à Epinal. Sur les bords de la Moselle, le quai de Dogneville a beau être un poil bruyant, ici tout est calme et sérénité. Le grand bâtiment vitré trace une arche moderne dans le ciel. En arrière plan, les bâtiments anciens de l’Imagerie sont un lien vers le passé. Le musée de l’image possède un fonds impressionnant de 110 000 images ! Créé en 2003, le musée fête aujourd’hui ses dix ans. Lieu de conservation de la production des imagiers (Epinal bien évidemment, mais aussi Orléans, Paris, Allemagne, Inde ou Japon), mais également de nombreuses oeuvres d’art contemporain, photographies, estampes, ce sont 300 ans d’histoire de l’image à visiter sur 700 mètres carrés. En plus du grand public, de nombreux chercheurs viennent ici puiser informations et données pour rédiger leurs thèses ou des articles scientifiques. Un lieu d’émulation, qui a pour vocation d’expliquer l’image et d’en décrypter les codes.

Ce musée municipal entièrement géré par la Ville d’Epinal (au contraire de l’Imagerie qui est une entreprise privée) réunit notamment les fonds propres de la ville, dont la collection Henri George acquise en 2010, un dépôt du musée départemental d’art ancien et contemporain…

Une visite dans l’envers de l’image

Les premiers pas débutent dans l’espace d’accueil aux lignes blanches, grises, sobres et épurées. Comme pour se vider l’esprit avant le grand plongeon dans le secret de l’image. Fort de ce délestage, direction les collections permanentes.

Dans la lumière tamisée et feutrée, notre guide du jour nous présente une photographie contemporaine de Karen Knorr dont le sujet est le mythe fondateur de la création de l’image : dans des âges anciens, une jeune femme dessine sur un mur l’ombre de son amant qui s’en va, un trait de contour qui ressemble à celui des images. La création de l’image baignée dans le sceau de l’amour, plutôt joli non ? On passe du mythe à la réalité, avec une évocation de la plus ancienne image de l’histoire de l’humanité : les dessins rupestres sur les parois de la grotte de Lascaux, il y a 17 000 ans environ.

Impossible ensuite de manquer la production de l’imagerie populaire. Naïve ou expressive, c’est selon l’avis du visiteur, elle est un concentré de références populaires qui nous disent beaucoup sur leur époque, comme un miroir : ” Le contexte de ces représentations n’est plus le même depuis leur publication au 19ème siècle, et elles font référence à des symboles qu’il faut parfois réapprendre à connaître pour se construire un regard critique. ” La soixantaine de vitrines nous promène alors à travers ces symboles qui varient selon le contexte historique : le coq par exemple, représente la trahison sur les représentations de la Passion du Christ, mais est aussi utilisé pour figurer un jeune soldat sur des images éducatives : un piou-piou. Des écrans interactifs permettent de s’amuser à déceler ces symboles.

” Une image fait souvent référence à une autre “, nous explique notre guide en désignant des images de personnages religieux. ” C’est aussi étonnant de découvrir que les imagiers copiaient souvent les grands artistes. La représentation de la Cène emprunte son image à Léonard de Vinci, D’ailleurs la publicité fait de même aujourd’hui. Et Saint-Joseph, l’archange Michel, Marie-Madeleine sont souvent représentés de la même façon à travers les âges. ” Cette tradition perdure jusqu’aujourd’hui, puisque Astérix ou les Simpsons utilisent ces mêmes codes.

Un peu plus loin, l’image devient ludique avec ces créations à ” un sou ” bien sagement établies : des poupées de papier pour les filles, soldats pour les petits garçons. Mais aussi des théâtres à découper, avion, bateau, images éducatives, qui étaient accessibles pour peu d’argent à toutes les classes de la société. Peu à peu, en visitant la salle permanente, nous comprenons l’image et toutes ses fonctions.

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