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Fête des Images à Epinal : un son et lumière signé Damien Fontaine

Le 23 juin 2017 par Jordane Rommevaux
© DR

Maître du son et lumière, Damien Fontaine est un artiste vosgien reconnu pour ses spectacles nationaux et internationaux. Cette année, c’est sur les bords de la Moselle qu’il présente sa nouvelle création pour la fête des Images. Interview.

Comment avez-vous appréhendé ce nouveau spectacle ?

Il est complètement différent de celui de l’an dernier. Sur la place des Vosges, on a une vision à 360 degrés, alors que sur les bords de Moselle, on est plutôt dans un grand cinémascope, avec un public beaucoup plus lointain. L’idée était, par extension, de pouvoir émanciper Epinal au-delà de son image attitrée. On souhaitait proposer une réflexion plus globale et philosophique sur l’image. Il y a par exemple une approche cosmogonique, sur le secret des étoiles et l’image dessinée dans le ciel. Ce sont aussi les premiers instants d’images dessinées par l’homme, retrouvées dans les cavernes. A travers le temps, on voit que l’image n’a eu de cesse de se réinventer. Le langage qui s’est développé a par exemple été mis par écrit, en images, notamment avec l’écriture cunéiforme ou les hiéroglyphes. Avec les technologies, l’image qui était statique devient une image animée, cinématographique. Il y a de nombreux champs d’explorations, très différents les uns des autres, qui interrogent le public sur le rapport à l’image et sur ce qu’elle représente dans son quotidien.

Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Pour chaque tableau, on a essayé de trouver un lien avec Epinal ou ses environs. Concernant les origines lointaines du cosmos, présentées dans le spectacle, je me suis par exemple rapproché du musée Départemental d’Art Ancien et Contemporain. J’ai demandé à ce qu’on me prête les fichiers de tablettes astrologiques retrouvées à l’amphithéâtre de Grand : on les retrouve au début de la performance. J’ai également demandé à voir des œuvres de Claude Gellée, ou de Rembrandt, exposées au musée. Plutôt que de prendre des tableaux au hasard, j’ai préféré privilégier ce qui se trouvait déjà dans la ville. A Epinal, il existe un nombre incroyable de structures qui travaillent autour de l’image, dans des domaines très variés et complémentaires. C’est aussi cela que le spectacle veut mettre en avant. 

Donner un spectacle sur les bords de Moselle, ça implique plus de contraintes ? 

La contrainte principale est liée au fait que le lieu investi devient assez conséquent. Il fallait préserver l’idée d’un grand panoramique, homogène, alors que les bâtiments sont totalement hétérogènes. Il n’y a pas de ligne architecturale de départ, ce sont des bâtiments très épars. On a dû jouer sur la profondeur, et s’affranchir d’un certain nombre de parasites architecturaux qui empêchent la projection. Il y avait à la fois des pierres et des arbres qu’il fallait réussir à contourner, pour que les spectateurs puissent voir une œuvre, un tableau cohérent. On a enlevé toute trace d’un possible obstacle, qui aurait empêché la mise en image.

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