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Richard Rognet : l’universalité d’un poète vosgien s’expose à Epinal

Le 27 juin 2017 par Jordane Rommevaux
Richard Rognet expose ses manuscrits jusqu'au 9 juillet, à la BMI d'Epinal.
© 100% Vosges

Depuis 15 ans, le poète vosgien Richard Rognet fait don de ses écrits à la Bibliothèque Municipale d’Epinal. Une exposition retrace les états successifs de ses poèmes, des premiers textes à la version finale. Avec nous, l’auteur revient sur son processus d’écriture, indissociable de sa vie.

« Je suis toujours surpris lorsqu’on s’intéresse à moi ». Richard Rognet ne feint pas la modestie. Récompensé par de nombreux prix, dont celui de la Société des Gens de Lettres pour l’ensemble de son œuvre, le poète vosgien est empli d’une humilité sincère. « Je ne veux pas me définir comme un intellectuel », assure-t-il. Ce besoin de simplicité, on le retrouve dans son parcours de vie. Né au Val-d’Ajol, Richard Rognet reste très attaché à ses Vosges natales et vit à Dommartin-lès-Remiremont. Enseignant pendant de longues années au collège Jules Ferry d’épinal, il a toujours eu le goût de la transmission, avec ses élèves comme avec ses lecteurs. Aujourd’hui à la retraite, il se consacre entièrement à l’écriture poétique, mais conserve cette envie de communion et de partage.

Sa conception de l’écriture elle-même est universelle : l’homme sait s’effacer derrière son œuvre. « Un bon poème, c’est celui qui sait se débarrasser de son auteur et entrer en résonnance avec le lecteur », indique Richard Rognet. « Chacun l’interprète à sa façon, mais il faut laisser de la place à l’appropriation ». Un exercice qui demande de la maîtrise, mais aussi beaucoup de simplicité. « Si l’on retranscrit l’expérience elle-même, telle qu’on l’a vécue et sans la trahir, elle devient celle de tous », explique le poète.

Pour atteindre cette finalité, il y a bien sûr un important travail d’écriture. Lors de l’exposition qui lui est consacrée, on découvre ses différents brouillons, du premier état à la version terminée. Quelques tournures de phrases sont parfois modifiées, mais les changements peuvent être plus imperceptibles. « Je suis très sensible à la musicalité des mots », explique le poète. « Parfois, je pourrais considérer qu’un poème est parfait d’un point de vue du sens, mais la sonorité n’est pas bonne ».

Si la vocation du poème est d’atteindre son lecteur, cela n’empêche pas Richard Rognet de dérouler des morceaux de sa vie. « C’est un peu comme un journal intime », raconte le poète, qui a commencé à écrire à l’âge de 12 ans. Publiés chronologiquement, ses écrits permettent de rendre compte de ce qu’il observe au jour le jour. « Il y a eu plusieurs moments dans mon écriture », explique-t-il. « Lors de mes premiers recueils publiés, le fait littéraire prenait peut-être plus d’importance que le fait vécu. Certains de mes textes sont à l’opposé de ce qui je suis maintenant ».

Dans Les Méandres des Saisons, son dernier ouvrage, on retrouve des souvenirs d’enfance, de ses proches, mais aussi un lien très fort avec la nature. « Je me souviens d’une promenade au Haut-du-Tôt, pendant laquelle j’ai ressenti une forme de joie inexplicable », raconte le poète. « Quand j’étais petit, j’enlaçais les arbres. J’étais sensible à la chaleur d’une pierre, au chuintement d’une rivière. J’ai retrouvé ces sensations très profondes de l’enfance à ce moment-là ».

Cette sensibilité exacerbée, elle se traduit par l’écriture. Très travaillés ou écrits sur un coin de table, les poèmes retranscrivent ce besoin d’extérioriser. « Il y a parfois une certaine nostalgie dans mes poèmes, mais il y a toujours une lumière, une envie de se projeter vers l’avant ». Il appartient désormais à chacun de se faire sa propre interprétation.

Exposition Richard Rognet, du manuscrit à l’imprimé 

Jusqu’au 9 juillet

Bibliothèque intercommunale d’Epinal (BMI)

Entrée libre

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