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Jean-Marie Cherruault expose sa vie de peintre à Gérardmer

Le 28 avril 2017 par Jordane Rommevaux
Jean-Marie Cherruault expose ses fascinants portraits à la MCL.
© Jean-Marie Cherruault

Jean-Marie Cherruault a longtemps eu une double existence. Peintre en bâtiment le jour, il copiait les grands noms de la peinture la nuit avant de devenir artiste-peintre à plein temps. Ce Vosgien d’adoption expose ses captivants portraits à la MCL de Gérardmer.

Il y a des vocations qui naissent sur le tard, et d’autres qui sont innées. Le parcours de Jean-Marie Cherruault fait partie de ceux qui étaient tout tracés. À l’âge de 12 ans, ses parents l’ont emmené dans un musée, à Rennes. « Voilà ce que je veux faire plus tard », a décidé l’enfant, émerveillé, devant un tableau de Georges de la Tour. Aujourd’hui artiste-peintre, l’adulte a réalisé son rêve de gosse… Mais pour cela, il a fallu emprunter des chemins sinueux.

Né dans une famille d’ouvriers, Jean-Marie Cherruault n’a pas eu le loisir de suivre des études longues en accord avec ses aspirations artistiques. « Tu veux faire de la peinture ? Et bien, deviens peintre en bâtiment », lui a t-on lancé. C’est ce qu’il a fait, après avoir passé un CAP, plus par nécessité que par envie. « Quand on est artiste peintre ou peintre en bâtiment, on tient un pinceau dans les mains, mais le lien s’arrête à peu près là », pense l’artiste. Il n’a jamais abandonné son vœu le plus cher, et a profité de son temps libre pour s’adonner à sa passion. « J’étais ce qu’on peut appeler un peintre du dimanche ! », rit-il.

Copier les copistes

Complètement autodidacte, le peintre a longtemps observé les copistes qui venaient poser leur chevalet au Louvre, pour reproduire les tableaux les plus célèbres. « C’est un métier très visuel », indique Jean-Marie Cherruault. « Quand on regarde les autres faire, sans intervention aucune, on apprend relativement vite ». Dans un premier temps, il avance en tâtonnant, se rompant lui-même à l’exercice de la copie. Une formation par laquelle sont passés de nombreux artistes. « Les plus grands ont tous commencé par là », rappelle Anne-Sophie Bonno, artiste-peintre et copiste au Musée du Louvre et d’Orsay, dans une interview donnée à l’Express. Sur commande, Jean-Marie Cherruault peut reproduire de nombreuses œuvres, de Edward Hopper à Vermeer, en passant par Emile Friant. « À partir du moment où on me demande, je copie ! », affirme l’artiste.

Un univers figuratif

L’ancien peintre en bâtiment ne s’est pas seulement contenté de copier. Après s’être inspiré des grands noms de la peinture, il a créé son propre univers. Très expressives, ses peintures sont aussi sombres que fascinantes. « Il y a un peu d’inquiétude et de questionnements dans mon travail », reconnaît le peintre. « J’aime bien quand il y a une touche un peu étrange, mais je ne cherche pas à défigurer, à torturer les visages comme le ferait plutôt un expressionniste ». Fasciné par l’humain, il se voit comme un peintre figuratif et s’inspire de petites choses : un regard, des anecdotes, une pose particulière… « Même quand je peins des paysages, j’ai toujours l’impression qu’ils forment un visage », sourit-il.

Après son exposition à la MCL, à Gérardmer, Jean-Marie Cherruault proposera quelque chose de sensiblement différent à la galerie du Bailly, à Epinal, en juillet. L’occasion de voir si ce qu’il propose fait écho à son univers. « Il est important d’avoir quelque chose d’homogène dans ce que vous faites », demande le peintre. « Tout le principe de la peinture, c’est de se demander : est-ce que ça fonctionne ? » Un questionnement éminemment subjectif, car ce qui peut ne pas convenir au peintre pourrait, au contraire, enchanter son public !

Jean-Marie Cherruault

Du 28 avril au 9 mai
MCL de Gérardmer
Entrée libre
Tél. 03 29 63 11 96

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