Lovelace de Rob Epstein & Jeffrey Friedman
Un film de Rob Epstein & Jeffrey Friedman. Avec Amanda Seyfried, Sharon Stone, James Franco… 1h32
Sortie le 8 janvier
Fille d’une mère conservatrice et bigote (jouée par une Sharon Stone méconnaissable), Linda Boreman (Amanda Seyfried) change du tout au tout du jour où elle croise la route d’un certain Chuck Trainor. Avec son bagout, il lui inspire confiance et pour éponger une dette, elle va accepter pour lui des essais pour un film X. Le fameux ” Gorge Profonde ” qui s’imposera comme l’emblème du porno chic. Linda Boreman changera de nom pour Linda Lovelace, pornostar devenue icône de la culture populaire. Trainor, son mari et producteur la suivra comme son ombre au fil de son ascension fulgurante. L’envers du décor est peu reluisant la réalité plus complexe…
Lovelace, en lointain cousin du Boogie Nights de Paul Thomas Anderson, propulse son héroïne dans un monde parallèle et interlope où elle se trouve vite dépassée. Portrait d’une société phallocrate qui trouve dans le milieu du porno ses pires reflets, le film est centré sur la relation abusive que Chuck Trainor (Peter Sarsgaard qui en fait des caisses en pervers narcissique) entretenait avec la jeune femme. Un choix scénaristique qui oublie de faire ressortir les aspérités du parcours de l’actrice, malgré le recours aux ellipses successives pour raconter les différentes étapes de sa vie, son adolescence brimée, son succès fulgurant et la prise de conscience qui a fait d’elle une figure de proue du féminisme.
La critique de l’industrie du X est passée sous silence et le véritable portrait de la jeune femme est dissimulé par sa succession de mésaventures conjugales qui empêchent de chercher plus loin. Le reste est à peine effleuré par l’apport du personnage de Chris Noth (ex Mister Big de Sex and the City), parfait en producteur retors qui promène son ombre sur l’ensemble du métrage. Et ce n’est pas non plus les caméos de Juno Temple et de James Franco (qui cabotine en Hugh Hefner) qui font changer les choses.
