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Cinéma : Un jour dans la vie de Billy Lynn d’Ang Lee

Le 01 février 2017 par Bruno Veillon

Avec Kristen Stewart, Garrett Hedlund, Joe Alwyn,… 1h53. Sortie le 1er février.

Mi-temps d’un match de football américain, le week-end de Thanksgiving. Le soldat Billy Lynn et ses camarades de régiment revenus d’Irak avancent jusqu’à une gigantesque scène où se produisent les Destiny’s Child (ou plutôt leurs doubles, filmés de dos). 

Invités d’honneur du show, ils s’apprêtent à être célébrés. C’est alors que les détonations des effets pyrotechniques leur font remonter de bien mauvais souvenirs… 

La séquence, point culminant du film (auquel fait directement référence son titre original, Billy Lynn’s Long Halftime Walk), résume, à elle-seule, tout le long-métrage d’Ang Lee. Comment un soldat qui a risqué sa vie pour sauver l’un des siens, et érigé en héros à son retour au pays, se retrouve silhouette fantoche d’un système de politique-spectacle. 

Enfin revenu à la réalisation après le succès de L’Odyssée de Pi et sa razzia de statuettes aux Oscars, Ang Lee questionne la représentation du héros de guerre outre-Atlantique. Le lien entre les deux films n’est pas facile à trouver et pourtant, il y en a un, technologique, qu’il sera malheureusement difficile de déceler chez nous. 

Alors que L’Odyssée de Pi apportait une profondeur à la 3D (peut-être jusque-là seulement inégalée par le Avatar de Cameron), Un jour dans la vie de Billy Lynn a mis la barre encore plus haut  : 120 images/seconde, résolution 4K et 3D en sus. Une précision technique qui éclaire pourtant toute l’ambition du réalisateur désireux de renforcer l’immersion dans un film qui ne cesse de jouer des contrastes. 

Construit tout en flashbacks, Billy Lynn fait s’entrechoquer la superficialité du spectacle et les souvenirs des marines revenus du front. Effets garantis, renforcés par l’interprétation de son acteur principal, Joe Alwyn, qui en profite pour faire ses débuts au cinéma. Autour de lui évoluent des valeurs sûres (Kristen Stewart), quelques revenants (Steve Martin, Chris Tucker) et un Vin Diesel qu’on se surprend à trouver émouvant dans un rôle pivot, plus en recul. 

Sur le papier, Un jour dans la vie de Billy Lynn évoquait American Sniper de Clint Eastwood (qui traitait aussi du retour au pays d’un ” héros ” américain). Il est son côté face, son antithèse : ce n’est plus une hagiographie, c’est un brûlot.

Bande annonce du film Un jour dans la vie de Billy Lynn :

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