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Cinéma : Quelques minutes après minuit de Juan Antonio Bayona

Le 04 janvier 2017 par Bruno Veillon

Avec Sigourney Weaver, Felicity Jones, Lewis MacDougall,… 1h48. Sortie le 4 janvier.

” Trop vieux pour être un enfant, trop jeune pour être un homme ” : Conor (Lewis MacDougall), 12 ans, est pourtant forcé de grandir plus vite. Sa mère, malade, vit ses derniers instants. Son père existe loin de lui et refuse de prendre soin de son fils. Solitaire, lourdement brimé à l’école, sous la coupe d’une grand-mère autoritaire (Sigourney Weaver), Conor intériorise. 

Un soir, il reçoit une visite inattendue : un arbre fait place à un monstre qui prend vie sous ses yeux… Se met alors en place une sorte de rituel. Quelques minutes après minuit, il raconte une histoire à l’enfant et lui promet de lui en raconter deux autres… Avant que Conor ne doive partager à son tour un récit avec la créature. 

Mis en scène par le cinéaste espagnol Juan Antonio Bayona, remarqué avec L’orphelinat (2007) qui lui avait valu d’être adoubé par Guillermo del Toro (il n’y a pas de hasard), Quelques minutes après minuit traite à nouveau d’une enfance contrariée et de son oasis de tranquillité, où flotte une atmosphère pernicieuse et maladive… à ceci près que, cette fois, le conte fantastique a remplacé l’horreur. 

Bayona embarque, avec un certain talent, le spectateur dans l’aventure. Conte gothique et noir, quelque part entre del Toro (Le labyrinthe de Pan) et un portrait de l’enfance spielbergien, Quelques minutes après minuit joue avec la réalité et l’imaginaire à l’aide de belles trouvailles visuelles et bâtit un récit sans trou d’air (écrit par Patrick Ness, qui adapte son propre roman). 

Bourré d’aspérités et de métaphores de l’enfance et de la vie, le film vous cueille à intervalles réguliers. Une performance à mettre également au crédit du casting, bouleversant, du débutant Lewis MacDougall à Felicity Jones (qui fait oublier sa prestation en demi-teinte dans Rogue One) en passant par Liam Neeson, voix caverneuse du géant. 

Une réussite quasi totale pour un film appliqué, presque trop, qui ne dévie jamais d’un circuit émotionnel bien balisé. Et pourtant, on s’y laisse prendre… et pas qu’un peu.

Bande annonce de Quelques minutes après minuit :

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