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Christelle Rochette veut « Redynamiser la fréquentation du Musée de l’Image »

Le 04 février 2020 par Jordane Rommevaux
Christelle Rochette, Conservatrice du Musée de l'Image d'Épinal.
© Jordane Rommevaux

Nommée en août dernier à la direction du Musée de l’Image à Épinal, Christelle Rochette est une conservatrice passionnée qui a déjà une belle expérience dans la profession. À tout juste 49 ans, cette passionnée d’art, originaire de Vitry-le-François, n’a pas hésité longtemps avant d’accepter de relever un défi excitant dans la cité des Images. Rencontre.

Christelle Rochette, vous avez été nommée directrice du Musée de l’Image en août 2019. Six mois après votre arrivée à Épinal, quel est votre premier bilan ?

Christelle Rochette – Très positif et excitant. Je suis ravi d’avoir débuté mes fonctions à la direction de ce musée. Une réelle fierté d’être ici, alors que j’avais visité le Musée de l’Image l’année de son ouverture en 2003, à l’occasion de l’exposition Napoléon. J’étais loin d’imaginer avoir le privilège de le diriger un jour, à l’époque.

Quel est votre parcours ?

C. R. – J’ai une formation traditionnelle pour un conservateur de musée, en histoire de l’art au Musée du Louvre et à l’université Paris-Panthéon-Sorbonne en histoire de l’art et muséologie. Par la suite, j’ai passé le concours d’attaché de conservation du patrimoine, le premier puisque le grade venait d’être créé en 1994. Et j’ai dû vite trouver un poste car on peux perdre le bénéfice du concours, si on ne trouve pas d’emploi dans les deux ans.

Quelle a été votre première mission ?

C. R. – Dès 1994, j’ai mis le pied à l’étrier à Tournus (Saône-et-Loire) avec un gros chantier puisqu’il fallait gérer l’aménagement et la rénovation de l’Hôtel-Dieu et le Musée Greuze, avec transfert de collection. C’était très formateur car je me suis retrouvée sur un chantier seule à coordonner ce programme scientifique et culturel. Beaucoup d’heures de travail car nous avons mis 5 ans à rouvrir l’établissement. Il a fallu faire l’inventaire des pièces, prévoir un plan de restauration des pièces les plus abîmées, étudier les œuvres à présenter, aménager les salles… Un travail complet que j’ai réalisé durant 6 ans. Puis, j’ai eu envie de voir autre chose en 2000. Je suis partie à La Roche-sur-Yon (Vendée) pour un projet de réouverture du musée municipal fermé depuis plusieurs années. J’ai dû initier une politique d’exposition temporaire (5 ou 6 par an) avec des artistes contemporains ou de remise au jour des collections. Redonner une habitude de visite du musée au public. J’ai géré l’acquisition du fonds d’images de Benjamin Rabier qui est originaire de Vendée et qui a travaillé pour l’Imagerie Pellerin d’Épinal.

Une première approche de l’Image…

C. R. – Oui, sans le savoir, j’avais déjà mis un pied dans cet univers (rire). J’y suis resté 5 ans, avant d’accepter un poste d’adjoint de François Cheval au Musée de la photo Nicéphore-Niépce à Chalon-sur-Saône. Le but était d’étudier la photo de façon artistique, sociale, technique… Ce n’est pas seulement un musée de l’appareil photo, il revisite la photo de A à Z. Un musée qui a une notoriété nationale et dont j’étais responsable des expositions, notamment. 11 années d’un travail passionnant mais j’ai voulu diversifier mes possibilités et je suis partie à Villefranche-sur-Saône pour revenir à la peinture au Musée Paul-Dini, entre 2016 et 2019, en tant qu’adjointe de la directrice.

Qu’est-ce qui vous a attirée au Musée de l’Image ?

C. R. – J’ai sauté sur l’opportunité car j’aimais beaucoup ce musée et l’Image m’a toujours parlé, après 11 ans à travailler dans le domaine de la photographie. Il y a un lien entre la gravure et la photo. Aujourd’hui, la photo a pris le pas sur le dessin et l’estampe. Pour moi, il y avait une évidence de postuler.

Ça a toujours été une évidence ?

C. R. – Non, mon rêve pendant mes études aurait davantage été de travailler à Versailles. Ça ne sera certainement jamais le cas. Mais, j’ai toujours dû m’adapter : l’histoire de la médecine à Tournus, la photo à La Roche-sur-Yon et l’estampe à Chalon-sur-Saône. Finalement, plein de petit point qui m’ont amené au Musée de l’Image, involontairement.

Quel est votre objectif pour le Musée de l’Image d’Épinal ?

C. R. – Ce qui m’intéresse, c’est de mettre le public au cœur du musée, en ouvrant davantage les collections aux médiums contemporains. Le challenge principal est de redynamiser la fréquentation du musée, qui était en baisse depuis 4 ans. Aussi, nous allons travailler sur la programmation de deux expositions temporaires, prévues courant 2020. En été, nous proposerons une exposition autour de la mode féminine intitulée : Suivez-moi jeune homme. Le « Suivez-moi-jeune-homme » est un ruban qui se mettait sur le chapeau ou en bas des reins, début 1900. Et, début novembre, nous proposerons une exposition sur la genèse de la bande-dessinée, l’imagerie populaire étant en première ligne à ce sujet. 2020 est déclarée officiellement année de la BD par le ministère de la Culture. Enfin, je vais redéfinir le programme scientifique et culturel du musée sur les 6 ans à venir.

Les difficultés financières de l’Imagerie ont-elles été néfastes pour le Musée ?

C. R. – Il est certain que l’arrêt de l’offre de billets couplés entre le Musée et l’Imagerie a entraîné une baisse de la fréquentation. En dehors de ce lien, nous n’avons aucun rapport avec l’Imagerie et je n’ai aucune information en ce qui concerne leurs difficultés. Je ne pense pas qu’elles soient une raison de notre baisse d’affluence mais que nous devons sans doute proposer d’avantage d’expositions attrayantes et ainsi donner un nouvel élan. En tout cas, c’est un challenge excitant avec notre collection de plus de 110 000 images !

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