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La mousse du futur à l’étude dans les Vosges

Le 19 octobre 2016 par Bruno Veillon

Récompensé du Prix de la Société Francophone d’Étude du carbone, repéré par un grand laboratoire coréen, Maxime Letellier est doctorant de l’Institut Jean Lamour, à Épinal. Ses travaux suscitent l’intérêt de la communauté scientifique internationale.

Ancien étudiant à l’ENSTIB d’Épinal, Maxime Letellier vient à 28 ans seulement de recevoir le Prix de la Société Francophone d’Étude du Carbone et de se voir proposer un poste de chercheur en Corée du Sud, au sein du prestigieux Institute for Basic Science.

Au sein de l’équipe ” Matériaux bio-sourcés ” de l’Institut Jean Lamour (laboratoire de recherche du CNRS et de l’Université de Lorraine) située à Épinal et dirigée par Alain Celzard, le chercheur a commencé par confectionner des mousses à partir de matériaux principalement naturels : ” On utilise des tanins, comme pour le tannage du cuir, et des dérivés de déchets végétaux et d’autres composés. On obtient une mousse rigide, qui ressemble beaucoup à celle que l’on utilise pour l’isolation des bâtiments. ” 

Ces mousses sont à l’étude dans de nombreux laboratoires depuis une dizaine d’années et constituent un réel espoir d’isoler les maisons et les bâtiments de façon plus saine et durable.

Maxime s’est intéressé de très près à cette matière végétale, qu’il a ” cuite ” sous vide d’air à 900 degrés celsius, jusqu’à obtenir une ” mousse de carbone vitreux “. 

Mieux isoler au plan acoustique

En clair, un morceau de carbone à l’état pur qui ressemble vaguement à un morceau de pierre ponce noire : ” C’est par exemple utilisé dans l’aérospatiale pour certaines parties des satellites qui sont envoyés dans l’espace “, précise le chercheur. Ou encore comme électrode dans les batteries de voiture ou pour isoler un four à micro-ondes.

Maxime a confectionné et étudié 70 structures de mousses différentes. Des résultats compilés pendant trois années dans une base de données qui intéresse désormais l’ensemble de la communauté scientifique internationale. 

Les propriétés de ce matériau ont été passées à la moulinette de toutes les épreuves possibles : résistance thermique, mécanique, acoustique et électromagnétique. ” Parfois la pratique est allée à l’encontre de ce que l’on pensait au niveau théorique. J’ai découvert par exemple une nouvelle manière d’améliorer la résistance mécanique de mousses utilisées pour l’isolation acoustique. “

Un potentiel immense qui permettra d’envisager de nouvelles applications à l’avenir. Des travaux qui n’ont pas laissé indifférent le professeur Rodney Ruoff, de l’Institute for Basic Science à Ulsan en Corée du Sud, qui vient d’embaucher Maxime Letellier. 450 scientifiques y travaillent, notamment sur le graphène, un autre matériau du futur qui ” pourrait démultiplier les capacités des ordinateurs. “

Leader dans plusieurs domaines technologiques, la Corée du Sud mise sur la recherche et l’innovation. ” C’est un pays qui investit énormément dans ces domaines et favorise l’émergence des technologies d’avenir “, termine le jeune homme. Maxime rejoindra l’Asie à la fin du mois d’octobre. Les avancées de demain auront peut-être un avant-goût vosgien.

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