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Epinal et la Green Valley : le Davos des matériaux biosourcés

Le 22 octobre 2012 par Bruno Veillon

Alors que la filière des matériaux biosourcés se développe et s’organise, Epinal et la Green Valley sortent du lot, en s’imposant comme l’un des grands centres de production du genre et en développant la réflexion autour de ces matériaux d’avenir.

“Nous voulons faire d’Epinal le centre, le lieu où se retrouvent les acteurs des matériaux d’avenir. ” Patron de NrGaïa qui produit à Golbey de la ouate de cellulose, Olivier Legrand cultive même l’idée d’une sorte de ” Davos ” dédié aux produits biosourcés. Une ambition argumentée, quand on sait qu’ ” avec Pavatex, le site golbéen constituera, dès mars 2013, le plus grand centre de production de France en la matière “.

Le propos s’est vérifié lors du salon Habitat et Bois à Epinal, avec les premières conclusions d’une mission confiée par le Gouvernement à Nomadeis, un cabinet de conseil en environnement. L’enjeu : ” dresser l’état des lieux d’une filière en devenir “, puis dans un deuxième temps, préconiser un certain nombre de pistes de développement économique.

Le premier constat est on ne peut plus clair, avec une évolution profonde du marché ces cinq, voire trois dernières années. A l’instar de Nr Gaïa, ” une startup devenue leader du marché français “, après le rachat en juillet dernier au concurrent suisse Isofloc, du site industriel Spoc à La Monnerie-le-Montel, près de Clermont Ferrand.
Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes, expliquant la dynamique de NrGaïa. ” En 2000, la ouate de cellulose, un produit pourtant ancien, mais tombé en désuétude, n’intéressait qu’une cinquantaine d’applicateurs dans l’hexagone, avec à la clé 
10 000 maisons ainsi isolées. En 2012, plus de 500 poseurs s’impliquent dans l’isolation de 120 000 maisons. ” ” 45 000 tonnes ont été vendues en France cette année “, précise encore Nomadeis qui note les changements intervenus dans les circuits de distribution, avec la présence de ces matériaux dans la grande majorité des négoces. 

L’information le public : peut mieux faire

Pour Olivier Legrand, pas question bien sûr de s’arrêter là. ” Le chiffre d’affaires des matériaux biosourcés représente aujourd’hui près de 100 millions d’euros, sur un marché potentiel total d’1,2 milliard. ” Il convient donc de poursuivre le travail de communication déjà convaincant auprès des professionnels, appréciant entre autres ” la facilité de pose de ce type d’isolant “, mais où ” un cap énorme reste à franchir auprès du grand public “.

Bonne nouvelle pour cette filière qui, outre la ouate de cellulose et le bois, intègre des matériaux tels que le chanvre, le lin, la paille, entre autres textiles recyclés, la laine de mouton ou encore le liège ou le miscanthus, ” la volonté de fond des décideurs de développer ce secteur ” existe.

” Je fais le pari que dans trois ans, la ouate de cellulose sera connue, autant que l’est, par exemple, le chanvre aujourd’hui “, assure Olivier Legrand qui voit ” des acteurs industriels, des distributeurs, des énergéticiens pousser dans cette voie, en cherchant notamment à valoriser leur image de marque. ” Les arguments écologiques et économiques ne manquent pas il est vrai.

” Il y a aujourd’hui une prise de conscience de l’avantage de ce produit. On isole avec un matériau qui capte le froid et le chaud pour le plus grand bénéfice de l’habitat. Dans trois ans, tout le monde parlera de ce confort d’été, de cette inertie thermique, de matériaux en fait capables de gérer cela, qui plus est avec les dérèglements climatiques attendus. “

Moyen de gamme et haut de gamme

Un autre point positif en cours tient dans l’actuelle structuration de la filière ” pour faire face à la demande de règlementation, au coût “. Une structuration qui vaut ainsi pour NrGaïa, depuis le rachat du site de production dans le Massif Central, l’entreprise vosgienne peut désormais proposer des produits haut de gamme – le lancement de FranceFloc l’illustre – pour les professionnels s’investissant dans les maisons passives et BBC, tout en assurant l’approvisionnement moyen de gamme depuis son site vosgien.

L’exemple nourrit la réflexion du cabinet Nomadéis qui voit plusieurs avantages dans le développement de cette filière des matériaux biosourcés, et notamment le fait qu’il génère des emplois non délocalisables, qu’il participe à l’attractivité d’un territoire et que des perspectives de croissance des volumes de production se dessinent. Plutôt bon pour l’avenir.

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