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Grippe : un vaccin trop peu utilisé par le personnel en établissement

Le 22 novembre 2019 par Jordane Rommevaux
Vaccin contre la grippe.

Comme chez les personnes fragiles invitées à se faire vacciner, la vaccination contre la grippe chez le personnel paramédical et/ou travaillant en établissement est, aujourd’hui encore, trop peu suivie alors que les risques de mortalité sont réels. Réticences, négligence, manque de confiance ou simple oubli, leur non-vaccination est un sujet qui inquiète jusqu’aux plus hauts niveaux. C’est pourquoi l’Assurance Maladie leur dédie une campagne de sensibilisation particulière leur démontrant les bienfaits de la vaccination.

Lancée depuis le 15 octobre, la campagne nationale de vaccination contre la grippe saisonnière se déroule jusqu’au 31 janvier 2020. Dès à présent, toutes les personnes éligibles à la vaccination, qu’elles aient ou non déjà été vaccinées, peuvent retirer leur vaccin en pharmacie, sur présentation de leur bon de prise en charge et se faire vacciner par le professionnel de santé de leur choix : médecin, infirmière, sage-femme et désormais pharmacien.

Pascal Enrietto, directeur de la CPAM des Vosges.

Si le nombre de personnes vaccinées augmente sensiblement d’année en année, le gouvernement et l’Assurance Maladie en particulier confient leurs inquiétudes quant au faible taux de vaccination du personnel paramédical et/ou travaillant en établissement (en Ehpad par exemple). C’est dans l’optique de les sensibiliser que la campagne intitulée « Vaccinez-vous, protégez-les » a été instaurée.

« La volonté n’est pas de les obliger à se faire vacciner mais de leur faire prendre conscience de l’importance que revêt ce geste pour eux mais aussi et surtout pour les personnes qu’ils soignent. Ces dernières sont déjà fragilisées par leur maladie ou leur traitement, elles n’ont pas besoin d’un virus en plus ! Ça serait paradoxal de soigner quelqu’un et de le contaminer avec une autre maladie potentiellement mortelle pour lui », se navre le directeur de la CPAM des Vosges, Pascal Enrietto.

Docteur Del Fabro.

Si la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a reconnu qu’une réflexion sur l’obligation pour les soignants de se faire vacciner était en cours, elle confirme ne pas avoir la volonté de l’appliquer sans instaurer auparavant un maximum de dialogue.

« Ce ne serait pas la solution, confirme le docteur Del Fabro. Il faut une prise de conscience. Il faut tout simplement leur expliquer qu’étant en relation directe avec le patient, si leur couverture vaccinale est suffisamment importante (aux alentours de 45 – 50 %), alors le risque de grippe diminue de façon très significative. »

Daniel Picard, directeur des Ehpad de la Vôge-les-Bains et de Xertigny.

Directeur des Ehpad de la Vôge-les-Bains et de Xertigny, Daniel Picard confirme l’importance de « rencontrer les personnes pour désacraliser le vaccin et ce qu’il comporte comme préjugés. Après avoir entendu les explications, les salariés des Ehpad consentent pour beaucoup à se faire vacciner. Aujourd’hui, 50 % d’entre eux sont vaccinés. » Un chiffre flatteur comparé à la moyenne de 15 % affichée dans les autres établissements.

Le virus tue chaque année 13 000 personnes parmi les plus fragiles. « Il est important de se mobiliser pour la vaccination », rappelle Pascal Enrietto.

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