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Le changement d’heure serait dangereux pour la santé

Le 28 mars 2018 par Jordane Rommevaux
Le passage à l'heure d'été est difficile à supporter pour nos organismes.

Dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 mars, nous avons basculé en « heure d’été ». Un changement qui a engendré une heure de sommeil en moins et surtout un surplus de fatigue lors des premiers jours. Si le changement d’heure semble économique pour les foyers français, il pourrait être néfaste pour le métabolisme. Un impact sur la santé trop longtemps ignoré.

Dimanche 25 mars, alors que de nombreux Français étaient en train de dormir, pendant que d’autres profitaient de leur week-end pour faire la fête ou passaient du temps avec leur amoureux, nous avons perdu une heure. En effet, si le cadran de notre montre à quartz affichait 2 h, il était en réalité 3 h.

Le passage à l’heure d’hiver se révèle, pour la plupart, indolore et « facile à digérer », puisqu’il ajoute une heure de sommeil en plus à la fin du mois d’octobre, le passage à l’heure d’été est, lui, loin de faire l’unanimité, chez les adultes comme chez les enfants.

C’est en 1976 qu’ont été instaurés ces changements d’heure, au printemps et en automne. Il était censé faire coïncider les heures d’activité humaine, avec l’ensoleillement, afin d’entraîner une baisse des consommations électriques et donc d’économie d’énergie, faisant suite au choc pétrolier de 1973-1974.

Si l’idée originale vient de Benjamin Franklin, en 1784, qui avait avancé qu’un changement d’heure « permettrait d’économiser bougies et chandelles », le contexte énergétique a beaucoup changé. L’apparition des lampes LED et l’amélioration des isolations de maisons et appartements minimisent clairement les économies d’énergie entraînées par le changement d’heure.

L’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) précise que « le changement d’heure permet des économies en énergie et en CO2 réelles mais modestes, pour un coût quasi-nul de mise en œuvre ». C’est davantage la santé des hommes qui semble être fragilisée, en revanche.

Si nous mettons entre une journée et une semaine, suivant les métabolismes, pour se remettre, une étude suédoise met en lumière une hausse de 5 % du nombre d’infarctus du myocarde, dans les quinze jours suivant le passage à l’heure d’été. Le passage à l’heure d’hiver a aussi une incidence puisqu’il enregistre une hausse de 1,5 % de personnes atteint par cette pathologie. De là à y voir une corrélation avec la fatigue engendrée…

Les chronobiologistes tirent, d’ailleurs, la sonnette d’alarme. Le passage à l’heure d’été aurait des conséquences particulièrement néfastes sur les personnes à chronotype tardif, c’est-à-dire ceux qui se couchent et se lèvent tard.

Les spécialistes n’hésitent pas à parler de « mini-jetlag », ajoutant ses effets pervers au manque de sommeil massif, dont la population française serait de plus en plus victime. Et les conséquences sur le long terme sont diverses mais tout aussi problématiques puisqu’elles peuvent engendrer du stress, de l’anxiété, du surpoids, un affaiblissement du système immunitaire…

Et le changement d’heure a aussi des conséquences sur l’accidentologie puisqu’on note une hausse de la mortalité de 30 % des piétons et cyclistes, sur les jours qui suivent. C’est davantage le basculement en heure d’hiver qui est concerné puisqu’il avance la tombée de la nuit, ce qui les rend moins visibles et donc plus vulnérables. Un constat qui pousse de nombreux députés européens, originaires de différents pays et liés à différents partis de gauche comme de droite, à prendre en compte très sérieusement.

Ces derniers ont adopté une résolution demandant l’abandon pur et simple de ce changement d’heure, qui fait de plus en plus parler. Une réflexion qui viserait à adopter définitivement l’heure d’hiver. Les jours de l’heure d’été sont-ils comptés ? Réponse dans les prochains mois.

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