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Intelligence économique : la gendarmerie veille dans les Vosges

Le 19 décembre 2012 par Bruno Veillon

Dans un monde économique où l’innovation est reine, la vigilance s’impose à tous les niveaux et pour tous les outils de l’entreprise. La gendarmerie dispose de moyens pour parfaire la sécurité, un des trois maillons de l’intelligence économique.

Qui dit innovation, dit fatalement protection, mais aussi veille économique et forcément intelligence économique. Le message est passé lors de la remise des prix de l’innovation vosgienne le 12 novembre, (lire encadré), avec la présence d’Éric Denécé, un des spécialistes français de l’intelligence économique et du renseignement. Et ce, dans un pays qui, depuis 1997 (date de la création de l’Ecole de Guerre Economique par Christian Harbulot) est de plus en plus attentif à cette problématique forte. Dans la logique, il est vrai d’un univers économique hyperconcurrentiel et donc fatalement dangereux pour qui choisit la voie de l’innovation, gage de développement et de profits potentiels. 

En fait l’intelligence économique intègre ” l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution de l’information utile aux acteurs économiques, en vue de son exploitation “. Trois volets la caractérisent : la veille économique,  l’influence (ou lobbying), et bien sûr la sécurité. Un ultime volet où intervient la gendarmerie nationale, ” un allié parfois méconnu des entreprises “, souligne le capitaine Dominique Huck, patron de la cellule intelligence économique, du groupement de gendarmerie départementale des Vosges.

Son action ? ” Conseiller les entreprises pour qu’elles protègent et défendent leurs informations vitales – savoir-faire, invention, découverte – tout en leur apportant une information de sécurité plus globale dans le cadre de la prévention de la délinquance “, explique l’officier adjoint au renseignement. Un diagnostic de vulnérabilité (ou de sécurité) a ainsi été mis au point. Réalisé gratuitement, il passe en revue les risques en la matière, des facteurs humains internes (un salarié sujet à une addiction, par exemple) – et externes – (présence de stagiaires, visiteurs,…) à la protection physique du site, de ses outils numériques, en passant par les risques capitalistiques, voire les prestataires extérieurs. 

Le wifi : cible ouverte de piratage de données

” Dans une France impactée par le pillage d’informations, nous sommes en mesure d’évaluer le degré de protection de l’outil de travail, de formuler des recommandations pour améliorer cette dernière, d’enquêter sur des atteintes à l’information vitale, de manière discrète bien sûr, bref de proposer une offre complète de sécurité allant du conseil à l’enquête judiciaire “, explique le capitaine Huck. Un seul exemple suffit à saisir l’ampleur des risques pris, celui du vol de données sur internet dans un TGV ouvert au WiFi. ” Nombre de chefs d’entreprise y travaillent sur leur ordinateur sans conscience réelle du danger. ” Un visiteur indélicat, trop curieux en tout cas, peut tout autant être source d’ennuis futurs. ” Une veille insuffisante ou mal organisée ou la protection insuffisante du système informatique ” peuvent tout autant engendrer de grosses désillusions.

La prévention situationnelle est, elle aussi, importante. Pour cela, un référent sûreté – l’adjudant Jeandot – agit au sein de la cellule, en proposant ses services pour la mise en sécurité des sites, sous la forme de consultations ou de diagnostics beaucoup plus approfondis. L’enjeu est d’apporter une aide dans le domaine de la prévention technique de la malveillance. Le tout en sachant que les premiers interlocuteurs des entreprises restent les gendarmeries locales, ” la gendarmerie s’appuyant sur un dense maillage, puisqu’exerçant son activité sur 95% du territoire, soit 502 des 515 communes vosgiennes “, tient à préciser le capitaine Huck.

Contact : gendarmeries locales ou 03 29 33 17 20

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