Élections départementales : 70 binômes à départager dans les Vosges
Fini les cantonales, on parle d’élections départementales ! Deux tours pour élire les conseillers départementaux qui siègeront au Conseil général. Tour d’horizon des batailles sensibles en cours avant les scrutins des 22 et 29 mars dans les Vosges.
Ce sont 70 binômes le terme officiel qui se portent candidat dans les Vosges aux élections départementales qui auront lieu les 22 et 29 mars. Des binômes liés à l’obligation de parité voulue par la loi de la réforme territoriale qui verra chacun des 17 cantons vosgiens représentés par une femme et un homme l’autre nouveauté . Ces 140 candidat(e)s, auxquels il convient d’ajouter les deux ” remplaçants ” par canton, soit 140 autres citoyens engagés au total, sont en campagne pour briguer un mandat de six ans dans le futur Conseil départemental, amené à remplacer l’actuel Conseil général.
Premier effet de la loi du 17 mai 2013, l’offre politique se voit restreinte. Le nombre de binômes plafonne à cinq dans sept cantons, le canton du Val d’Ajol voit s’opposer seulement deux ” équipes “. Exit en effet, les candidatures isolées d’hier, voire celles de partis situés à la marge de l’échiquier politique. Seul le Front National, hier encore marginal, engage ses forces dans chacun des 17 cantons. Autre signe qui ne trompe pas, on voit fleurir les étiquettes DVD (Divers Droite) et DVG (Divers Gauche), y compris chez des candidats pourtant encartés à l’UMP ou au PS. La prise de distance tient sans doute à l’ambiance nationale renforcée par les sondages que l’on sait, souvent favorables au parti de Marine Le Pen.
À l’assaut de la montagne
La diminution du nombre de cantons, passant de 31 à 17, verra s’opposer plusieurs conseillers généraux sortants. C’est une autre nouveauté de ce scrutin. Le cas par exemple à Gérardmer où s’affrontent Guy Martinache, conseiller général sortant de l’actuel canton de Corcieux, Jean Claude, représentant celui de Fraize et Gilbert Poirot, le sortant du canton de Gérardmer, lui-même concurrencé à sa gauche par Michèle Grüner, conseillère régionale PC et Jean-Claude Goeury, également communiste. Un beau combat en perspective que pourrait troubler le vote FN.
La montagne vosgienne verra une autre bataille hautement symbolique et forcément suivie par les observateurs, à savoir le sort réservé au canton de La Bresse. La socialiste elle l’affiche Elise Calais, ayant succédé à Guy Vaxelaire démissionnaire, et Maurice Claudel, l’ancien maire de Cornimont, affrontent notamment Jérôme Matthieu, le leader paysan vosgien, actuel président de la Chambre d’Agriculture. Les maires DVD Didier Hot (Vagney) et Denise Stappiglia (Saulxures-sur-Moselotte) ajoutent à l’enjeu d’une élection où le FN et le Front de Gauche sont également présents.
Quel poids pour le FN ?
Certains cantons sensibles retiennent aussi l’attention. Épinal 2 par exemple où le sortant François-Xavier Huguenot (DVG) doit composer avec le FN, les écologistes et surtout une seule candidature à droite (traditionnelle), celle de Benoît Jourdain et de Régine Begel. Ce qui change la donne des précédentes élections. À Golbey, les interrogations portent sur le score qu’obtiendra le leader vosgien du FN, Jordan Grosse-Cruciani face à Dominique Momon, maire de Thaon-les-Vosges, Raphaële Canteri et trois autres binômes en course.
À Vittel, le retour en politique de Daniel Voilquin, l’ancien conseiller régional Chasse Pêche Nature et Tradition (1998) aujourd’hui classé au Centre, troublera-t-il le jeu où s’engagent Luc Gerecke, maire de Contrexéville et sortant du canton de Bulgnéville, ainsi que des candidats FN et DVG ? Quel espoir porte à Saint-Dié-des-Vosges 2 Jean Marie Lalandre, secrétaire fédéral du PS dans les Vosges, et Christine Urbes face au sortant Roland Bedel ? Autant de questions qui aiguisent la curiosité, les enjeux étant plus encore incertains dans les cantons de Charmes, Raon-l’Etape le sortant Michel Humbart ne se représentant pas ou encore Mirecourt où la conseillère régionale UMP Nathalie Babhouot et Guy Sauvage entendent bousculer Patrice Jamis, le sortant, et Hélène Colin.
Le troisième tour, celui de l’élection du futur président du Conseil départemental, mettant fin à l’ère Poncelet, pèsera également dans ce scrutin où seront notamment très observés les résultats d’Alain Roussel (et Carole Thiébaut-Gaudé) à Darney et de Philippe Faivre (et Véronique Marcot) au Val d’Ajol.
