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Chômage des jeunes : « Les résultats sont là » dans les Vosges

Le 20 décembre 2013 par Bruno Veillon

Gilbert Payet, le préfet des Vosges, évoque dans un entretien exclusif les dossiers sensibles de 2013, le chômage, l’avenir de la filière bois…

Si vous aviez à définir le rôle du préfet que vous êtes, quelles priorités en dégageriez-vous ?

A mon arrivée, j’avais indiqué les trois priorités qui sont les miennes : sécurité – emploi – cohésion sociale. Elles n’ont pas changé. Mais je n’hésiterais pas à proposer un ordre différent en mettant en premier l’économie et l’emploi dans ce contexte difficile qui n’épargne pas les Vosges.

Depuis votre prise de fonction, le 18 mars dernier, quel est le dossier le plus sensible que vous avez eu à gérer, et pourquoi ?

Difficile de choisir entre le dossier de l’intercommunalité autour de Saint-Dié-des-Vosges et celui de la fermeture/reprise de l’usine UPM à Docelles. D’un côté, un long travail de concertation afin de faire accepter un projet fédérateur et porteur d’avenir pour un territoire ; de l’autre une mobilisation totale avec la commissaire au redressement productif, les équipes de la préfecture, les partenaires privilégiés que sont le Conseil régional et le Conseil général, et les salariés et leurs représentants pour la survie d’une véritable papeterie vieille de plus de 500 ans. Les arrêtés portant création de la nouvelle intercommunalité regroupant Saint-Dié-des-Vosges, Taintrux et les communes de la Haute-Meurthe sont signés. Pour Docelles, le combat continue.

Que dîtes-vous aujourd’hui aux jeunes Vosgien(ne)s confronté(e)s au chômage. Ont-ils encore des raisons d’espérer ?

S’il y a un public qui a des raisons d’espérer, de croire en l’avenir, c’est bien le public jeune. Un effort considérable est accompli en leur faveur. Plus de 500 jeunes bénéficient aujourd’hui d’un emploi d’avenir ou d’un contrat de génération avec le plus souvent une solution stabilisée à trois ans. Ils seront 600 à la fin de l’année. Nous aurons probablement 250 nouveaux emplois d’avenir au 1er semestre 2014, tandis que plus de 500 jeunes seront alors entrés dans le dispositif Garantie Jeunes qui permet de donner un espoir à des jeunes souvent plus éloignés du marché de l’emploi. Les résultats sont là. Le nombre de jeunes demandeurs d’emploi est non seulement stabilisé, mais même en décroissance depuis plusieurs mois. Nous avons même bon espoir d’enregistrer prochainement une baisse de ce chiffre sur un an. Pour autant la problématique demeure pour les demandeurs d’emploi de plus de 50 ans et surtout le chômage de longue durée.

La filière bois constitue un axe de développement économique dans le département des Vosges. Elle devrait être confortée par le Pacte Lorraine. Pour cela, ne doit-elle pas vaincre certaines fragilités.

La filière bois est à l’image des Vosges. Une image traditionnelle, jugée par certains passéiste. En réalité, j’ai découvert des acteurs publics ou privés engagés depuis plusieurs années dans un processus de structuration et de modernisation de cette filière. J’ai donc cherché à accompagner ce mouvement, le Pacte Lorraine y aide. Nous allons nous attaquer ensemble à la première des fragilités qui est l’approvisionnement des scieurs. Un diagnostic partagé scieur par scieur avec l’ONF et les communes forestières servira de base pour développer la contractualisation, privilégier les filières courtes et diminuer les coûts d’approvisionnement, tout en structurant la filière en amont.

La modernisation de l’outil de production, en mobilisant les moyens du Pacte, constitue la deuxième priorité. L’objectif premier n’est pas d’accroître les volumes récoltés dans le massif, mais bien les volumes sciés et transformés en Lorraine et dans les Vosges. Séchage, rabotage, aboutages, contrecollages… Il faut renforcer le rendement sur place et la capacité de nos entrepreneurs à capter de la valeur ajoutée.

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